Manifestations en soutien au maire d’Istanbul arrêté par la police

Opposant déterminé face à Erdogan, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu a été emmené par la police, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs et des élus de son parti. La population essaie de protester, mais la capitale est bouclée.

En bon autocrate (pour rester poli), Recep Tayyip Erdogan n’aime guère la contestation. Une de ses cibles est le maire de la capitale Istanbul, Ekrem Imamoglu, candidat de l’opposition pour les présidentielles de 2028. Le conflit politique a atteint un nouveau paroxysme ce mercredi 19 mars avec l’arrestation de l’idylle de la belle Byzance. Dès le matin, des centaines de policiers ont encerclé son domicile avant de l’emmener. Les autorités motivent cette arrestation pour une affaire de corruption et d’extorsion. M. Imamoglu a été officiellement inculpé ainsi que 6 autres personnes.

Destitution ?

Le communiqué du procureur le présente pourtant comme "chef d’une organisation criminelle à  but lucratif", comprenez son parti d’opposition CHP. Il est aussi question de "soutien à une organisation terroriste", à savoir le parti kurde PKK – interdit en Turquie et éternel bouc émissaire du pouvoir turc pour tenter de neutraliser un opposant. Cet épisode est la suite d’une longue série d’intimidations et de convocations. Ce mardi 18 mars 2025, l’Université d'Istanbul avait par exemple annulé son diplôme, afin de tenter de l’empêcher de se présenter comme candidat aux élections. Compte tenu des accusations, le maire d’Istanbul risque d’être destitué et remplacé par un administrateur nommé par la "justice" turque.

Protestations

Dans les rues d’Istanbul, la police et les forces antiémeutes sont omniprésentes pour ôter toute envie de manifestation. Ainsi, la station de métro de la place Taksim est inaccessible, entourée de barrières. Cependant, cela n’a pas empêché de courageux Stambouliotes et des représentants d’ONG et de partis d’opposition à se rendre dans la rue pour montrer leur soutien à leur maire et à demander la démission du gouvernement, donc d’Erdogan.

(Olivier Duquesne – Source : RFI & RTBF avec AFP – Picture : © picture alliance / Anadolu | Evrim Aydin)