Jusqu’à 200 manifestants internationaux ont été arrêtés
Alors que l'interception par les forces israéliennes d'un bateau transportant Great Thurnberg et plusieurs militants internationaux a fait le tour du monde, une manifestation bien plus importante se déroulait sur la terre ferme. L'Égypte a empêché une marche à destination du poste frontière de Rafah, en prenant d'importantes mesures à l'aéroport du Caire, dans le désert du Sinaï et à Rafah. Plusieurs personnes ont été arrêtées et expulsées, avec des témoignages de passages à tabac et de confiscation de passeports. Jusqu’à 200 personnes auraient été arrêtées.
Ramdane Youcef Taazibt, homme politique algérien dont le parti PT (Parti des Travailleurs) critique la guerre à Gaza, fait partie des nombreux participants bloqués. "Nous avions convenu avec les autres manifestants de nous retrouver à El-Arish le 13 juin, puis de marcher trois jours jusqu'au poste frontière de Rafah pour exiger la fin du blocus inhumain", a-t-il déclaré à l'agence de presse algérienne TSA.
Après avoir parcouru une centaine de kilomètres, Taazibt s’est retrouvé face à un premier barrage mis en place par la police égyptienne. Il a réussi à passer, mais au deuxième poste de contrôle, il s'est retrouvé bloqué avec des centaines d'autres manifestants.
"Il y avait beaucoup de monde, peut-être mille personnes. Nous avons été stoppés en plein désert. Les policiers étaient agressifs et violents. Ils ont utilisé tous les moyens possibles pour nous faire taire", rapporte-t-il.
Empêchés d’aller plus loin, les manifestants ont improvisé un rassemblement sur place. Taazibt a été surpris par l’ampleur du soutien dont bénéficient les Palestiniens à travers le monde.
"J’ai rencontré des gens du monde entier. Des personnes de toutes les races, nationalités et religions. J’ai vu une femme en fauteuil roulant venue participer à la marche. C’était émouvant. Cela montre la colère et le dégoût que cette guerre provoque dans le monde entier", explique cet homme politique algérien.
Ne pouvant poursuivre son chemin vers Rafah, Taazibt est retourné au Caire après avoir passé plusieurs heures au poste de police. Dans la capitale égyptienne, le drapeau palestinien est curieusement absent des rues, des cafés et des commerces.
"Je n’ai vu aucun drapeau palestinien dans les rues et les boutiques du Caire", constate-t-il, déplorant le déploiement par l’Égypte d’un impressionnant dispositif policier pour empêcher des milliers de personnes pacifiques de se rendre à Rafah pour dénoncer le génocide et apporter de l’aide aux Palestiniens de Gaza.
"L’Égypte a normalisé ses relations avec Israël avec qui elle coordonne politiquement et sur le plan sécuritaire", ajoute Taazibt.
Il apprendra par la suite qu’encore plus de personnes avaient été bloquées, et parfois arrêtées, au Caire et à Rafah.
(MaSi avec Michael Leahy - Source : TSA-Algérie et al. Photo : Vishal Dhanda / Unsplash)
Liens Rapides