

Dans la famille Golf, il y a le duo hardi : la dynamique GTI et la sportive R. Mais il y a un troisième larron, la GTI Clubsport. Cette variante GTI un peu plus épicée veut surfer entre l’esprit bourgeois et le caractère sauvage. Elle est d’ailleurs conçue pour sortir sur circuit. Mais quelles émotions distille-t-elle sur la route ?

"Les GTI ce n’est plus ce que c’était ma bonne dame". C’est vrai que ces 3 lettres qui faisaient rêver il y a peu ont perdu de leur saveur pimentée. Elles ont même presque disparu du paysage automobile. Heureusement pour les amateurs de cylindrée nerveuse, Volkswagen continue à décliner la Golf de 8e génération avec les 3 lettres rouges. Et pour sortir de son image de sportive d’apparat, la voilà avec le suffixe Clubsport.

Ce n’est pas qu’une question de badge, d’inserts ou de stripping sur la carrosserie. Non, il y a aussi l’aileron arrière, des pots Akrapovic pétaradants et des modifications pour le moteur et le châssis. En plus, notre modèle d’essai avait droit au mode de pilotage Nürburgring… Vroum vroum vroum !

Des chevaux
Évidemment, avec une Golf GTI, on a envie de savoir ce qu’elle a sous le capot. C’est 4-cylindres 2 litres de 300 ch et 400 Nm. Ce moteur porte le doux nom interne EA888 LK3 evo4. En compétition, ce bloc turbo essence a été poussé à 348 ch alors qu’il affiche 333 ch pour la Golf R et 265 ch pour la "simple" GTI. Preuve que la GTI Clubsport est bien à mi-chemin entre la R et la GTI. Cette berline musclée a donc les arguments pour se targuer d’être à la fois flegmatique sur la route et capable de tenir une cadence certaine sur piste.

Les accélérations sont… satisfaisantes en modes Eco et Comfort. Ça pousse, certes, mais pas à couper le souffle. Pour sentir crépiter le palpitant, il faut se rendre dans le menu des modes de conduite et switcher vers le mode Sport. Lequel vous proposera le programme Special Nürburgring ou un programme personnalisable. Et là, le nez de la Golf hume enfin l’odeur de la vélocité avec une fanfare Akrapovic nettement plus provocante. Il est alors possible de croire à un 0 à 100 km/h en 5,6 s. La vitesse maximale est de 267 km/h avec le pack Performance, 250 km/h sinon.

Vous pouvez aussi passer en mode manuel avec la boîte DSG à 7 rapports et double embrayage. Un conseil, sortez vos grandes paluches, les palettes étant un peu petites, cachées derrière la branche centrale du volant. Et comme il y a un commutateur pour la transmission plutôt qu’un sélecteur : pas moyen de passer les rapports avec la main collée au pommeau. Néanmoins, la boîte DSG laissée à son algorithme ne rechigne pas à enchaîner les rapports en faisant monter le régime par moments.

Agile
Pour tenir le cap, un différentiel à glissement limité à régulation électronique permet de gérer la puissance aux roues avant sans carnaval à la motricité. Le châssis à régulation dynamique DCC (option à 890 €) avec MacPherson à l’avant et essieu arrière à quatre bras a été taillé pour la conduite en flibustier avec une direction progressive et un freinage 18 pouces renforcé. Quant à la commande ESC (contrôle de stabilité), elle peut être adaptée à une utilisation sur circuit…

Sur route, la GTI Clubsport aura un caractère adapté au mode de conduite. Certes, le mode Comfort est tout relatif, car c’est tout de même une Golf de compét’. Le mauvais bitume devient vite de la tôle ondulée à son bord. C’est pire encore avec le mode Sport. Cependant, la hauteur de caisse permet d’aborder de petites routes pavées. Quand la voie est plus docile à la vitesse, la Golf GTI Clubsport reste placide.

L’Allemande n’est pas du genre à glisser à la moindre occasion. Elle tient le cap et peut se lancer à bonne vitesse dans les lacets. Une fois sortie des routes sinueuses, l’autoroute est une sinécure pour elle. En ville, elle se montre docile et maniable, sans être tape-à-l’œil. Seuls les connaisseurs distingueront les petits indices, comme l’aileron et les bandes autocollantes synonymes de 300 ch. Pour les autres, ce sera une Golf GTI, tout simplement, voire une VW Golf un peu décorée. Discrétion assurée et souvent bienvenue.

Riche
Le cockpit de la Golf GTI Clubsport reste accueillant en tout temps. Les sièges sport, mais pas vraiment baquet, sont dessinés pour offrir un bon maintien. Ils sont surtout dans une matière douce : de l'Alcantara gris avec un motif en nid d'abeille et des bandes rouges.

Pareil à l’arrière, sauf pour le châtié de la place centrale. Le volant, relativement épais, dispose de boutons physiques à la place des commandes tactiles du modèle précédent. C’est mieux. Sous une casquette, le combiné numérique reprend des compteurs en cercle, façon analogique. Il peut évidemment balancer un tas d’infos en fonction des menus et de la vue souhaitée.

Même si de nombreuses GTI Clubsport ne verront le circuit que très rarement, voire pas du tout, cette Golf a toutefois de quoi ravir ses utilisateurs dans la vie quotidienne. Le confort est moins soyeux qu’avec une Golf moins typée. Cependant, on dispose des avantages d’une vraie berline : de la place à l’arrière et un coffre de 374 l capable de passer à 1230 l en rabattant les places arrière.

Pour les mélomanes, il existe une option Harman Kardon 12 voies de 480 W avec subwoofer et 9 enceintes (705 €, non installée sur notre modèle d’essai). Largement de quoi cacher la sonorité du moteur turbo qu’il serait toutefois dommage de mettre en sourdine quand la cavalerie peut sonner.

Bien posées sur leurs roues de 19 pouces (18 pouces de série), la plupart des Golf GTI Clubsport vont sans doute s’aventurer essentiellement sur les tracés publics. Ergonomique et polyvalente, cette voiture pourra s’affranchir des obstacles habituels de la vie citadine tout en étant libre de distiller des sensations fortes sur les rampes de lancement ou en virages en mode Sport.

Pour tirer en toute la saveur, il faudrait pouvoir la sortir du train-train infernal des routes. Dans ce cas, la consommation moyenne de 7,7 l/100 km de notre essai de quelques jours sera un vieux souvenir. Déjà, en surfant sur la corde du Code de la route, la moyenne dépasse les 9 l. Pareil dans les bouchons bruxellois aux heures de pointe (10 l/100 km). En plus, après un dimanche en gentleman driver sur circuit, il faudra sans doute penser à remplacer quelques consommables.

Le prix du plaisir
Ne cachons pas la dure vérité : la thermique Golf GTI Clubsport est plus chère qu’une électrique ID.3 de 77 kWh de puissance équivalente. Ainsi, il faudra sortir au moins 56.055 € (Belgique, octobre 2025) pour se l’offrir, avec les phares LED IQ.Light très utiles pour briller en route de nuit de série. Il faudra donc l’assumer, tout autant que les taxes qui vont tomber sur le coin de la portière. Mais quand on aime… Et à propos de comptage, il faudra aussi se pencher sur la liste des options. Ainsi, un modèle identique à notre véhicule d’essai avec toit ouvrant, les packs technologie, performance et design, les jantes Warmenau, le pack hiver avec 4 sièges chauffants, le contrôle dynamique du châssis, l’affichage tête haute à réalité augmentée, etc. coûte 67.240 €.

Au Grand-Duché de Luxembourg, la GTI Clubsport débute à 47.270 € ! Avec les options de notre version, il faut compter 56.071 €… En France, si vous êtes prêt à vous faire massacrer par le malus, la Golf GTI Clubsport débute à 55.900 €. Ensuite, en piochant dans les options disponibles en France, on arrive à un prix de 59.775 €. Et puis viendra la douloureuse visite au Guichet Carte Grise avec une invitation à payer plus de 18.800 € en prime. Ouille !

En Suisse, la Volkswagen Golf GTI Clubsport débute à 53.800 CHF. En l’équipant à l’image de celle essayée ici, on arrive à 62.810 CHF. Aux Pays-Bas, il n’y a pas de GTI Clubsport. C’est soit la GTI à partir de 65.990 €, soit la Golf R à partir de 86.990 €.

(Olivier Duquesne – Source : Volkswagen / D’Ieteren – Photos : © Olivier Duquesne & Volkswagen)






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