Essai Kia EV4 : berline électrique à hayon

Conçue pour l’Europe, la Kia EV4 Hatchback (5 portes) est d’ailleurs réservée à notre continent. Cette berline électrique est un nouveau numéro dans la famille EV du constructeur coréen, dans un segment cher au public européen. Alors, a-t-elle été convaincante ?

La famille Kia EV s’agrandit encore un peu plus avec l’EV4. Elle se situe entre l’EV3 et la prochaine EV5. La logique numérique nous indique qu’il s’agit d’une voiture de taille compacte. En effet, même si son design a tendance à l’allonger visuellement, elle mesure 4,43 m. C’est une 5 portes "hatchback", un profil apprécié en Europe. Elle sera d’ailleurs uniquement vendue sur le Vieux Continent, où elle est construite en Slovaquie, contrairement à l’EV4 Fastback, la 4 portes à vocation plus internationale. Prenons donc la route avec la Kia EV4 Hatchback dotée de sa batterie Long Range de 81,4 kWh, dont 78 kWh utiles.

Esprit de famille

Les designers Kia ont réussi la gageure de donner une identité claire de la marque sur toute sa gamme EV, tout en différenciant clairement les modèles avec les LED et les traits sur les différentes parties du véhicule. Dès lors, il est facile de discerner l’EV3 et de l’EV4, comme elle l’est avec l’EV5. À bord, on retrouve par contre un univers typique avec le double écran de 12,3 pouces séparés par un petit écran de 5,5 pouces pour la climatisation. Et comme pour l’EV9, par exemple, une partie des informations sur l’air conditionné est cachée au conducteur… par son volant ! Il faut soit bouger la tête, soit demander au passager pour connaître la température ou l’orientation du flux d’air. Il faudra penser à corriger cela chez Kia.

Il est temps de prendre la route à bord de cette Kia EV4 dotée d’un moteur électrique de 204 ch (150 kW) et 283 Nm entraînant les roues avant. Sa batterie de 78 kWh utiles lui offre une autonomie WLTP officielle de 625 km ! Au moment de prendre le volant, la voiture indique une autonomie de 514 km, batterie chargée à fond. Je ne sais pas comment ont pu rouler mes confrères avant moi. Par contre, cela veut dire une consommation moyenne de 15,2 kWh/100 km ! Dès les premiers tours de roue sur autoroute, cette moyenne va grimper. Laissons un peu le suspense pour le bilan final. En attendant, la progression de l’EV4 se fait dans un silence impérial.

Panel de commandes physiques

Installées à la place du conducteur, toutes les commandes tombent bien en main. Il y a notamment cette rampe de commandes sous l’écran qui donne un accès direct à différents menus. En dessous, il y a le bouton pour le volume et puis ceux pour le réglage de la température de la clim’ (à l’aveuglette, comme expliqué ci-dessus). Petite étrangeté : l’allumage / extinction des sièges (et volant) chauffants passe par des boutons près de la poignée de la portière.

Il y a également des palettes derrière le volant pour régler la régénération au freinage. En laissant la palette appuyée – durant 2 secondes – la voiture passera en régénération automatique en adaptant la puissance de freinage en fonction de la vitesse, de la distance du véhicule précédent, du dénivelé et des données de navigation. Première constatation : cette gestion automatisée fonctionne plutôt bien. Mais, préférant garder le contrôle, j’opte pour le niveau LV1, avec un léger ralentissement au lever de pied par défaut, passant au LV2 si nécessaire.

En parlant de maîtrise du véhicule, il est simple de couper les nombreuses alertes ADAS via le bouton étoile personnalisable sur le volant. Toutefois, l’EV4 gardera toujours un œil sur vos yeux en envoyant une alerte si votre regard quitte trop longtemps la route (pour regarder un des écrans, par exemple). Ce qui peut arriver fréquemment vu que l’affichage tête haute ne fait pas partie de l’équipement de série. Heureusement que cette alarme se montre discrète avec un œil rouge clignotant sur le combiné numérique avant de sonner. Kia veut votre bien, mais à la mode asiatique. C’est-à-dire en maternant un peu trop.

En douceur

Une maman, cela pense aussi au confort. Et l’EV4 ne fait pas dans la demi-mesure. Dans une ambiance raffinée au cuir végan, la berline électrique est confortable. Durant les pauses et les charges, il est possible de se laisser englober par les sièges dans un mode théâtre avec éclairage chaud pour visionner des vidéos de Disney+, Netflix ou YouTube sur la dalle centrale. Il y a aussi le streaming audio, notamment celui de la projection Apple Car Play ou Android Auto. Une fois la voiture en mouvement, les suspensions sont réglées pour vous bercer doucement en absorbant les irrégularités. La Kia EV4 n’est clairement pas réglée pour la conduite sportive. Restons zen avec le pied droit et tout se passera bien, à part le roulis dans les ronds-points.

Pour une familiale, l’EV4 manque un peu de coffre. Déjà, elle n’a pas de frunk. Les câbles doivent donc se ranger sous le plancher du coffre. Ce n’est pas pratique en vacances quand les bagages et les sacs sont déjà entassés dans un espace de 435 litres. Il peut être augmenté jusqu’à 1415 l en rabattant la banquette pour les transports exceptionnels. Scrutons encore l’habitacle avant de partir pour une longue balade. Au pied de la place centrale de 2e rangée, il y a une prise de 230 V. Il est également possible de brancher un adaptateur V2L pour brancher un équipement électrique à l’extérieur via la prise de recharge.

En route

Si nécessaire, il est possible de déplacer la voiture avec la télécommande pour la sortir d’une place de parking trop serrée. Le truc ? Verrouiller 2 fois, puis appuyer sur le bouton Hold jusqu’à ce que la voiture se réveille. Et puis la guider vers l’avant ou l’arrière en restant à proximité.

Une fois à bord, l’EV4 s’active via un appui sur une zone du sélecteur à droite du volant. Rien de rédhibitoire au pilotage, tant qu’on ne pousse pas la Kia dans ses limites. La direction est très assistée, jusqu’au mode Sport où la fermeté semble quelque peu forcée. Outre les modes Eco, Normal, Sport et Snow, il y a aussi le protocole MyDrive pour régler ses préférences. Ils se sélectionnent via un bouton à gauche sous la branche du volant.

Durant cet essai, nous avons connu à la fois des températures automnales (16 °C) et quasi hivernales (5 °C). Et pourtant, l’autonomie reste toujours confortable (on aime bien ce mot avec l’EV4). La consommation moyenne de notre modèle a été de 18 kWh/100 km avec des parcours sur autoroute à 20,4 kWh/100 km dans le froid et de 15,5 kWh/100 km en ville. Dès lors, même en hiver, il est possible de rouler pendant au moins 2 heures sans stress sur autoroute (plus de 300 km d’autonomie). La pompe à chaleur de série dès la finition Business Plus aide d’ailleurs à réduire l’impact de l’usage de la climatisation. Ainsi, l’autonomie réelle, en cycle mixte, est de l’ordre de 500 km. Comme l’avait annoncé l’ordinateur de bord au démarrage.

Quand il faut charger la Kia EV4, on se rappellera que la voiture repose sur une architecture 400 V. Dès lors, la charge DC maximale est limitée à 135 kW. Heureusement, le système a été capable de monter jusqu’à 129 kW durant notre branchement sur une borne de 300 kW. La pause bornage est donc dans la norme avec l’espoir d’une charge jusqu’à 80 % en 30 minutes environ. Pour être sûr, en hiver, de ne pas perdre trop de temps, il est possible de préparer la batterie par un reconditionnement manuel via l’écran ou en programmant une borne de recharge via la navigation intégrée.

Prix

De base avec la petite batterie de 58,3 kWh et 440 km d’autonomie WLTP, la Kia EV4 est proposée à 38.890 € (Belgique, décembre 2025). Pour le modèle Long Range de notre essai, avec la batterie de 81,4 kWh, c’est minimum 43.990 €. Mais nous avions la finition Business Plus à 49.390 € qui offre notamment la pompe à chaleur, le hayon électrique, les sièges chauffants (avant et arrière), les vitres arrière teintées… Le modèle essayé ici avait aussi droit à la teinte de carrosserie "ivoire" la plus chère (1800 €), aux jantes de 19 pouces (au lieu de 17) à 500 €, au pack "Advanced Drive" (avec entre autres le stationnement contrôlé à distance) à 1500 € et au toit ouvrant de 800 €. Soit un total de 53.990 €. Il existe aussi la Kia EV4 GT Line à partir de 52.190 €.

Au Grand-Duché de Luxembourg, l’EV4 Long Range Business est proposée à partir de 42.536 €. En Business Plus avec les mêmes options qu’ici, il faut compter 52.205 €. En France, l’EV4 de base coûte 38.290 €. Avec la batterie de 81,4 kWh en finition Air, c’est 42.890 €. Pour retrouver un modèle similaire à celui testé (mais pas dans la même couleur indisponible et sans toit ouvrant), il faut opter pour la finition Earth à 45.190 €, plus les options (dont la pompe à chaleur à 1550 €) et packs pour atteindre un prix final de 49.140 €.

En Suisse, les tarifs débutent à 36.450 € (finition Lite avec batterie de 58,3 kWh et pompe à chaleur). Comparable à la finition Business +, l’EV4 Long Range Earth plus débute à 48.950 CHF. Avec les équipements (dont la pompe à chaleur en option) et la couleur ivoire, on arrive à 54.400 CHF !

Verdict

Sous une robe particulière, la Kia EV4 cache une voiture électrique polyvalente et agréable, développée pour l’Europe. Plaisante à manier avec souplesse, elle n’a pas peur des longs trajets. Elle reste sereine avec le savoir-faire de la marque en matière d’EV. Même si la vitesse de charge de l’EV4 reste limitée par sa technologie à 400 V. Ce n’est pas une EV6, c’est sûr. Mais rien de rédhibitoire toutefois. Pour profiter au mieux de cette berline électrique 5 portes, il faudra faire un effort financier de 50.000 € environ. Ce tarif donnera droit à une ambiance végane chaleureuse et à des technologies bien maîtrisées.

(Olivier Duquesne – Source : Kia – Photos : © Olivier Duquesne)