Des heures à se tourner et se retourner, à ne pas savoir que faire de ses pensées obsédantes, à ne pas parvenir à fermer l'œil : les nuits blanches plombent le moral autant qu’elles affectent la santé. Une seule insomnie prolongée et c’est le système immunitaire qui en prend un coup.
Selon une récente étude koweïtienne du Dasman Diabetes Institute, publiée dans le Journal of Immunology, il suffirait d’une seule nuit blanche pour changer la composition des cellules immunitaires, entraînant sur le long terme une augmentation du risque d’inflammation chronique.
Les travaux réalisés montrent que notre système immunitaire est particulièrement sensible aux variations du sommeil, rapporte le média belge RTBF. Et si le manque de sommeil se fait régulier, il pourrait engendrer un état inflammatoire chronique et augmenter les risques de troubles cardiovasculaires, de diabète ou encore d’obésité.
Impact sur les monocytes
Et alors que les conséquences d’une insomnie sur les cellules immunitaires (et en particulier les monocytes), restent floues, les chercheurs ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps et d’étudier 237 adultes, en bonne santé et d’indices de masse corporelle variés. Pour rappel, les monocytes jouent un rôle essentiel dans ce qu’on appelle l’immunité innée, protégeant notre organisme des infections, se débarrassant des cellules abîmées et régulant l’inflammation.
Donc, l’équipe de scientifiques s’est penchée sur les monocytes de 237 adultes. Durant les analyses, ils ont pu observer une diminution des monocytes dits "classiques", ceux qui se chargent de la surveillance immunitaire, et une hausse des monocytes "non classiques", connus pour produire des substances inflammatoires, précise la RTBF. Le plus surprenant ? L’étude souligne que cette augmentation des monocytes "non classiques" ne serait pas uniquement liée au poids corporel. Un sommeil perturbé chez les participants minces entraîne la même réponse inflammatoire.
Conclusion : le manque de sommeil suffirait à affaiblir notre système immunitaire. Une seule nuit blanche suffirait à provoquer une réaction inflammatoire dans l'organisme.
Un enjeu de santé publique
Pour prévenir ces troubles du sommeil, le Dr Fatema Al-Rashed, autrice principale de l’étude, recommande par ailleurs de diminuer le temps passé devant les écrans, cette lumière omniprésente qui saccage nos cycles de sommeil. "[Cette perturbation] a des implications profondes pour la santé immunitaire et le bien-être général", affirme-t-elle dans un communiqué. Parce que le sommeil n’est pas qu’un simple temps de repos, il agit comme un véritable régulateur de notre système immunitaire.
(Raphaël Liset - Source : RTBF - Illustration : ©Unsplash)
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