Cupra s’est forgé une belle réputation sur le marché automobile. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance pour cette marque issue de la griffe sportive de Seat. Que vaut donc cette formule sport et design avec la Terramar hybride rechargeable ?
Sur le papier le programme est alléchant : 272 ch et 400 Nm. La robe l’est tout autant avec son style tendu, ses feux triangulaires et son coloris surfant entre gris foncé et mauve profond (Dark Void / Violet intersidéral). Une grande calandre hexagonale apporte de l’air aux moteurs sous le capot. Quant aux jantes Hardon cuivrées en option, elles donnent le ton des éléments à bord du cockpit. Un habitacle fait de cuir (option) et de textures originales. Le tout avec un volant agréable à prendre en main et de jolis sièges baquets (option) pour la tendance sportive. Dans cet esprit, l’écran tactile central est tourné vers le conducteur. Bref, on s’attend à décorner les bœufs avec cet engin espagnol construit autour de la Volkswagen Tiguan, comme l’Audi Q3.
La tempête
Pour cet essai, j’ai emmené la Cupra Terramar vers les côtes néerlandaises en Zélande et en Hollande-Méridionale, ainsi qu’à Rotterdam. C’est sur les plages et dans les enfilades des gratte-ciel rotterdamois que le vent a le plus soufflé. Car, en mode de conduite Comfort, la Terramar VZ n’est pas apparue très spectaculaire aux premiers abords. En activant le mode de conduite Cupra, avec la boîte DSG à 6 rapports en configuration sportive, c’était bruyant et pas très excitant… Mais la batterie était vide lors de cette activation. Le SUV ne peut alors compter quasiment que sur son seul 1.5 l essence de 177 ch. Et ce malgré la sonorité de moteur diffusée par le système Sennheiser.
C’est autre chose, par contre, quand la batterie a été rechargée. En mode Cupra, le moteur électrique de 116 ch sort alors les muscles et le couple pour aider le 1.5 l. La Terramar se transforme soudainement en taureau nerveux et furieux. La voiture accélère furieusement en glissant latéralement. L’ESP agit même un peu trop parfois comme affolé par le manque de délicatesse de l’engin. Pas question de lâcher le volant en tout cas. Et là oui, chers amis, oui, vous avec bien 272 ch sous la cravache. On voulait du guili-guili dans le ventre et de petits cris de passagers surpris, les voilà. Pour le 0 à 100 km/h en 7,3 s, il faut juste un peu d’électricité en potion magique pour ce char exalté de 1,9 tonne. C’est pas compliqué par Toutatis.
Anticiper
Dès lors, pour les sorties sur circuit et pour les relances musclées sur les routes désertes de campagne (où il alors possible de se griser sans dépasser honteusement les limitations de vitesse), il vaut mieux avoir la batterie avec au moins 50 % de réserve. En mode Cupra, les deux moteurs travaillent de concert et le châssis ne fera pas de concession. En mode Performance, on trouve un juste compromis avec une motorisation plus énergique alliée à une agilité docile avec une suspension et une direction plus dures qu’en Comfort. Ceci dit, le gros de notre périple de plus de 895 km durant cet essai s’est fait en mode Comfort, justement. Celui-ci va favoriser le moteur électrique avant de passer le relais au moteur thermique. À moins de forcer le mode hybride avec, éventuellement, recharge de la batterie en conduisant. Vous l’avez compris, il faut parfois régler la voiture en fonction des besoins.
100 km
Ceci dit, la Cupra Terramar VZ e-Hybrid a montré une belle autonomie en 100 % électrique. Ainsi, malgré de nombreux tronçons d’autoroute, il a fallu 100 km avant que la batterie de 19,7 kWh se retrouve à 0 % pour céder la place au 1.5 l essence. Officiellement, il serait possible de rouler durant 120 km. C’est vrai, et même plus, en ne mettant pas un pneu sur l’autoroute et étant adepte de la conduite anticipative avec la régénération au maximum. En partant avec la batterie à donf et en refaisant deux charges de 30 minutes sur une borne rapide CCS à 40 kW de moyenne pour atteindre les 80 % de batterie, il est ainsi possible de faire des relais de plus 1000 km avant de devoir faire le plein ! Pratique en vacances. D’autant qu’en cas de besoin et d’impatience, remplir le réservoir est toujours plus rapide que le bornage. Mais alors, le pétrole dans le réservoir de 45 l ne donnera pas plus de 600 km.
Pas terrible
D’ailleurs, le road trip zélandais et hollandais nous a permis de constater que le coffre n’est pas très généreux. Autant les 4 passagers adultes sont à l’aise dans l’habitacle, autant les valises et autres équipements seront à l’étroit dans un volume de 400 l à cause de la batterie sous son plancher. Remarquez, il est possible d’installer une prise de 230 V dans le coffre (option). Ne comptez pas trop sur les vide-poches. Ils sont tout juste suffisants. Il faudra donc apprendre à faire le tri sélectif régulièrement. Certes, il est possible de gagner un peu d’espace en sacrifiant de la place aux jambes avec la banquette coulissant sur 15 cm ! Pour les transports exceptionnels, cette banquette est bien sûr rabattable. Mais ce ne sera pas le véhicule favori pour vos déménagements.
Heureusement, la sensation au volant rattrape cette avarice de cargaison. Je me suis bien senti au volant de la Cupra Terramar VZ. L’ergonomie est conforme à ce qu’on attend d’une voiture capable de sérénité autant que de nervosité. Elle a aussi de petites attentions comme le chauffage automatique du siège conducteur (option). Même si parfois, la Cupra semble plus frileuse que mon séant. Autre astuce, l’alerte d’angle mort clignote non pas dans le rétroviseur, mais via la bande LED de l’ambiance lumineuse. Impossible à rater. Le bouton avec le logo de la marque sur le volant permet de surfer entre les modes de conduite. C’est plus pratique que l’écran tactile aux menus complexes. D’ailleurs, j’ai préféré utiliser Android Auto, notamment pour y avoir programmé les destinations. Heureusement, le menu "Recharge" reste toujours accessible avec un raccourci-écran. Pratique pour activer le mode hybride avec préservation de la batterie pour l’itinéraire autoroutier entre deux LEZ.
Bonnes habitudes
Pour profiter pleinement de cette hybride rechargeable, il faut penser à brancher la voiture régulièrement. En 11 kW, sur une borne murale, l’opération prendra moins de 3 heures. Il faut compter une petite heure pour récupérer 100 % sur une borne rapide CCS, ou alors 30 minutes environ pour atteindre 80 %. Et la consommation ? Elle dépendra de votre rigueur à la borne et du pied droit. Elle peut être nulle en essence pour les trajets quotidiens, avec une moyenne de 13,2 kWh/100 km à 19 kWh/100 km en électrique selon les profils des trajets ; jusqu’à plus de 7,5 l/100 km sur autoroute sans batterie. En "pluggant" intelligemment, il est possible de rester à moins de 4,5 l/100 km sur les longs trajets et même à moins de 3 l/100 km au quotidien, voire 0 l.
Les prix
On ne va pas se mentir : l’hybride rechargeable, en général ça coûte cher. Ainsi la Cupra Terramar 1.5 l microhybride eTSI de 150 ch est affichée à partir de 44.000 € en Belgique. Cela passe à 46.500 € pour 204 ch avec un 2.0 l et 48.150 € pour 204 ch en hybride rechargeable. Il existe aussi une version VZ à 4 roues motrices avec un 2.0 l de 265 ch (tout le temps) à 51.200 €.
Le modèle eHybrid VZ de 272 ch débute à 51.780 €. Avec tout l’équipement de notre voiture d’essai suréquipée, dont la sonorisation Seenheiser, le toit ouvrant panoramique, les jantes Hadron Copper avec pneus performance 20 pouces, le cuir High Canyon, les packs dont ceux pour l’affichage tête haute, les phares LED et les sièges baquets ; la facture s’élève à 60.000 €* !
En France, le prix d’appel est fixé à 40.000 € pour le 1.5 eTSI de 150 ch. Pour rejoindre le modèle essayé, votre banquier devra vous laisser dépenser 60.400 €. Pour les Suisses, les prix débutent à 47.500 CHF pour 150 ch. Retrouver la Cupra Terramar plug-in hybrid de 272 ch des photos, avec le pack hiver spécifique du marché suisse, c’est 69.100 CHF !
* Ces prix en Belgique et en France sont ceux de mai 2025. Fin 2024, date de l’achat du véhicule, ils étaient environ de 5000 € supérieurs !
(Olivier Duquesne – Source : Cupra – Pictures : © Olivier Duquesne)
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