Actuellement, seuls 12 % des déchets textiles sont recyclés ou réutilisés dans l’Union européenne, un chiffre très faible comparé à d’autres matériaux comme le carton ou le verre.
La majorité des déchets textiles, issus de la surproduction et de la fast fashion, finit incinérée ou en décharge, aggravant la pollution et le gaspillage des ressources. Un faible taux de recyclage qui s’explique par des obstacles techniques (complexité des fibres, manque d’infrastructures, coûts élevés de tri) et l’absence, jusqu’à récemment, de normes strictes interdisant la destruction des invendus.
Depuis 2022, la loi européenne anti-gaspillage impose aux fabricants de trouver des alternatives à la destruction des invendus, ouvrant la voie à des collaborations intersectorielles : les déchets textiles peuvent être transformés en matériaux pour l’isolation, l’automobile ou le rembourrage, réduisant ainsi le gaspillage et favorisant l’économie circulaire. Cependant, la coopération entre secteurs reste limitée et la majorité des textiles usagés ne retrouve pas de seconde vie.
En 2025, l’Union européenne a franchi un nouveau pas vers une meilleure gestion de ces problématiques avec l’obligation de collecte séparée des textiles dans tous les États membres. Cette directive vise à augmenter la réutilisation et le recyclage, tout en imposant une responsabilité élargie des producteurs : les marques devront financer la collecte, le tri et le recyclage de leurs produits, et les redevances seront modulées selon la durabilité des articles. L’objectif est de prolonger la durée de vie des textiles et de limiter l’impact environnemental d’un secteur responsable de 3,3 milliards de tonnes de CO₂ par an et de 9 % des microplastiques dans les océans.
Malgré ces avancées, moins de 2 % des déchets textiles sont aujourd’hui reconditionnés en nouveaux vêtements, en raison d’une chaîne de valeur fragmentée et d’un manque de communication entre les acteurs du recyclage, les associations et les plateformes de seconde main. La production reste largement mondialisée, concentrée en Asie, et dominée par des vêtements peu durables.
Pour aller plus loin, l’UE encourage la relocalisation de la production textile et le développement de circuits courts, afin de réduire la dépendance aux importations et de renforcer la résilience du secteur. La nouvelle réglementation impose également aux producteurs de concevoir des textiles plus durables et facilement recyclables, tout en soutenant le développement d’infrastructures adaptées pour la collecte et le traitement des déchets textiles.
(LM - Sources : L'Expansion et We Demain - Picture : Unsplash)
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