Skoda Enyaq : un autre regard pour son redoutable e-SUV

Populaire dans le marché électrique, la Škoda Enyaq a été remise à jour. Une opération de rajeunissement de son style visible au premier regard. Ce SUV a-t-il pour autant sorti d’autres arguments de son chapeau ?

On dit que l’habit ne fait pas le moine. Mais une nouvelle robe peut apporter un joli coup de projecteur. On pourrait appeler cela l’effet Enyaq. En effet, Škoda a redonné un coup de crayon à sa gamme avec le design Modern Solid. Un stylisme qui modernise d’un coup ce modèle et ses compagnons de chambrée. Sur la route, l’opération fait aussi gagner une vingtaine de kilomètres à la Tchèque grâce au travail sur l’aérodynamique. Dès lors, la fiche officielle promet 586 km selon la norme WLTP. Pour le reste, rien ne change vraiment. De fait, ce modèle ayant déjà son petit succès, pourquoi risquer le tout pour tout ? Au pire, le nouveau nez donne un petit coup de vieux à son prédécesseur.

Simple et efficace

Installé derrière le nouveau volant, un tour panoramique du cockpit le confirme : nous restons en terre connue. Toutefois, certains matériaux plus vertueux ont fait leur apparition dans cet habitacle EcoSuite aux reflets orangés. Cet univers rassurant est facile à aborder pour ceux qui connaissent l’univers du groupe VW. Il y a toujours des boutons, alignés sur une rampe. Les commandes sur et derrière le volant sont simples. On y retrouve des palettes pour gérer la régénération au freinage. La mise en marche est classique : bouton Start-Stop sur la colonne de direction et commutateur posé sur le tunnel central. Certes, on n’échappe pas à l’écran tactile (de 13 pouces), posé sur la planche de bord.

Tant qu’à faire, avant de démarrer, jouons à retrouver les petits plus typiquement Škoda. Oui, il y a bien un parapluie caché dans la portière. Le grattoir pour l’hiver n’est pas derrière la trappe, mais dans un rangement à l’intérieur du hayon. Les passagers arrière peuvent déposer leur smartphone dans une pochette adaptée, sur le dos du siège avant.

Pour ranger les câbles, pas de frunk, mais un petit cabas qui trouve sa place dans le coin du coffre. Un coffre de 585 l avec un faux plancher pour ranger, par exemple, les filets de rangement du pack Transport (405 €) ou le filet de séparation (230 €). Quand on rabat la banquette, on arrive à transporter 1710 l d’objets divers et variés. Et si ce n’est pas assez, la boule de remorquage pivotante est proposée à 810 € (capacité d’attelage d’une tonne). En tout cas, à bord, il y a de la place pour tout le monde.

En route

Pour animer cette grande voiture de 4,66 m, après avoir gagné 9 mm, le moteur électrique de 210 kW (286 ch) et 545 Nm entraîne les roues arrière. En tout automatique et mode de conduite « Normal », la progression a la couleur du juste milieu. Passer en mode Comfort, c’est mieux absorber les routes mal revêtues ou les petits chemins de campagne. En activant le mode Sport, et en choisissant de régler soi-même le "frein moteur" de la régénération, l’engin sort ses griffes. Mais sa masse de 2,65 tonnes et son gabarit fixent de logiques limites. Il y a aussi le mode Eco pour tenter de grappiller quelques kilomètres d’autonomie. Mais une fois encore, rien de tel que le pied droit pour doser les ions.

Le paysage à travers le pare-brise loin derrière la longue planche de bord est un décor défilant avec sérénité. L’affichage tête haute à réalité augmentée ajoutant des informations évitant de baisser les yeux. Focus sur la route. Grâce au châssis dynamique du pack Ultra (3925 €), le SUV est un adepte de la préservation des vertèbres. Même si l’assise du siège un peu dure finit par lasser le bas du dos au fil des kilomètres. Qu’importe ! Les mauvaises langues diront que, de toute façon, il faudra s’arrêter souvent pour brancher la voiture.

Détrompez-vous. L’autonomie réelle sur autoroute vous autorise à l’imprudence de prendre des relais de plus de 2h30. En effet, en climat tempéré, il est possible de faire quasi 400 km entre deux bornes avec la batterie de 77 kWh (82 kWh bruts). Et même 300 km en hiver ! En cycle mixte, notre consommation moyenne était juste sous les 17 kWh/100 km. Ce qui offre un bon 450 km d’autonomie maximale.

Charge un peu limite

Cette sobriété est un réel atout, malgré le gabarit du SUV. Toutefois, et cela laissera le temps au séant de se reposer, Škoda a oublié d’équiper son carrosse d’une charge vraiment rapide. La puissance maximale en DC pour l’Enyaq 85 est à 135 kW. Dans les faits, nous avons vu la charge rapide avec des pics à 120 kW pour recharger la batterie de 10 % à 80 % en 30 minutes. Ce qui offre encore, avec la batterie remplie aux 4/5, 300 km au moins d’autonomie autoroutière en été. Pour y arriver, j’avais pensé à activer, via l’écran central, l’optimisation de la température des cellules 15 minutes avant de m’arrêter à la borne. Mais, franchement, on aurait préféré une limite à 175 kW. À la maison, en courant alternatif AC, c’est comme souvent à du 11 kW maximum.

La mise à jour de l’Enyaq n’a pas fondamentalement changé le système multimédia. L’OS date de 2023. Il est fluide et intuitif, à condition d’associer les différentes icônes au bon menu. Il faut parfois tapoter deux fois sur l’écran pour arriver à ses fins pour quelques fonctions essentielles, comme la sourdine de certaines aides à la conduite et l’optimisation de la batterie avant recharge. L’intégration Android Audo n’a pas posé de problème. Et même avec l’appairage, il est très simple d’accéder aux principaux menus de la voiture ou des aides à la conduite sans passer par celui d’Android grâce à une barre de raccourcis tout en haut de l’affichage.

Le bon prix 

La version d’entrée de gamme Enyaq 60 de 150 kW (204 ch) avec une batterie de 59 kWh utiles (435 km WLTP) est proposée à partir de 41.655 € en Belgique en septembre 2025. L’Enyaq 85 "de base" avec ses 210 kW (286 ch) débute à 49.640 €. Toutefois, il faudra impérativement ajouter la pompe à chaleur pour ne pas voir s’envoler l’autonomie en hiver ou lors des canicules. Surcoût : 1165 €.

Le modèle essayé et sur les images est en finition Corporate (62.505 €) avec ouverture du hayon sans contact (virtual pedal) intégré à cette version et les phares full Matrix. On lui ajouté la livrée Olibo Green (535 €), l’intérieur EcoSuite de teinte Cognac (2700 €), les jantes Aquarius de 21 pouces (1545 €) au lieu de 19 pouces, le toit ouvrant panoramique (1185 €), l’attache-remorque (810 €), le filet de séparation (230 €), la pompe à chaleur et les packs Winter (465 €) et Ultra (3925 €). Soit un total de 75.470 €.

Difficile de retrouver exactement la même configuration pour les autres pays. Ainsi, au Grand-Duché de Luxembourg, la Škoda Enyaq 60 commence à un tarif de 42.790 € et l’Enyaq 85 à 46.490 €. Pour retrouver une configuration similaire à celle de l’essai, il faudra débourser au moins 62.200 €. En France, il n’y a pas d’Enyaq 60 dans le catalogue. On passe direct à l’Enyaq 85 à partir de 46.400 €. En la configurant pour ressembler au modèle essayé en vert olive métallisé, le prix affiche alors 62.170 €.

En Suisse, pas d’Enyaq 60 non plus. La variante 85 a un prix d’appel de 51.440 CHF avec pompe à chaleur de série. Après la configuration pour retrouver les options et accessoires principaux du modèle de cet essai, on arrive à 65.510 CHF. Aux Pays-Bas, les prix débutent à 42.990 € pour la variante Enyaq 60. L’Enyaq 85 est proposée à partir de 45.990 €. Avec des équipements similaires à notre essai, la facture sera d’au moins 60.180 €. À titre d’information, en Allemagne, une Škoda Enyaq 85 coûte au moins 48.900 € et 44.310 £ au Royaume-Uni. Enfin, il existe également une variante à 4 roues motrices 85X de 210 kW (286 ch) et la RS développant 250 kW (340 ch).

(Olivier Duquesne – Sources : Škoda & D’Ieteren – Photos : © Olivier Duquesne)