Sous l’effet du réchauffement climatique, l’Europe voit s’installer des maladies jusqu’ici cantonnées aux régions tropicales, telles que la dengue, le chikungunya et le virus du Nil occidental.
L’augmentation des températures et des épisodes de canicule favorise en effet la prolifération du moustique tigre (Aedes albopictus), principal vecteur de ces virus, dont l’aire de répartition remonte désormais vers le nord du continent.
En 2024, l’Europe a recensé 304 cas de dengue, soit plus que lors des quinze années précédentes, avec des foyers détectés en France, en Espagne, en Italie et en Croatie. Les scientifiques estiment que ces maladies pourraient devenir endémiques d’ici quelques décennies, le risque d’épidémies étant multiplié par cinq à l’horizon 2060 si les tendances se poursuivent.
Le changement climatique n'est pas seul en cause: l’urbanisation, la mondialisation et l’intensification des déplacements humains accélèrent la dispersion des moustiques et des virus. D’autres vecteurs, comme les tiques, voient aussi leur activité s’étendre, prolongeant la saison des maladies transmises et augmentant la menace de pathologies telles que la maladie de Lyme ou l’encéphalite à tiques.
L’Europe doit renforcer sa surveillance épidémiologique et adapter ses infrastructures sanitaires pour faire face à cette nouvelle réalité sanitaire, alors que la progression des maladies vectorielles s’annonce difficilement réversible à court terme.
"Plus de la moitié de toutes les maladies infectieuses auxquelles l’humanité est confrontée (...) ont été à un moment donné aggravées, voire renforcées, par les risques climatiques", explique le Dr Aleksandra Kazmierczak, experte en relation entre le changement climatique et la santé humaine à l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
(LM - Source : France 24 - Picture : Jane Stroebel via Unsplash )
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