Cela fait maintenant une vingtaine d’années que le projet de péage urbain est discuté à New York. Il imposerait aux automobilistes, pour pouvoir entrer dans Manhattan en voiture, de s’acquitter de la somme de 9 dollars.
Pourtant, le 19 février dernier, le gouvernement Trump a ordonné à la ville de mettre un terme à son péage urbain, alors qu’il venait à peine d’entrer en vigueur (début janvier) afin de financer le métro et, surtout, de réduire la pollution. Selon le président américain, le projet nuirait à la "classe ouvrière".
Dans un courrier adressé à la gouverneure de l'État de New York Kathy Hochul, qui a porté le projet, Sean Duffy, le ministre des Transports a indiqué : “Je partage les inquiétudes du président à propos des conséquences sur les Américains de la classe ouvrière qui doivent désormais assumer une charge financière supplémentaire dans leur vie quotidienne”. Et d’ajouter que “le programme de péage de l'État de New York est une gifle au visage de la classe ouvrière américaine et des propriétaires de petites entreprises”, précisant que son administration allait retirer l'autorisation fédérale à ce "projet pilote", rapporte Le Figaro.
En route vers le tribunal
Un revirement de situation qui mènera, c’est une certitude, à une bataille juridique. En effet, de nombreux acteurs favorables à l'initiative, dont la régie du métro new-yorkais (MTA), risquent de ne pas pouvoir bénéficier, comme annoncé, des revenus du péage. “Aujourd'hui, la MTA a déposé des documents auprès d'un tribunal fédéral pour garantir que le programme (...) se poursuivra malgré cette offensive sans fondement”, a déclaré le PDG de la MTA, Janno Lieber, qui entend bien contester la décision du gouvernement Trump en justice. “Il est déconcertant qu'après quatre ans et 4000 pages d'évaluation environnementale supervisée par le gouvernement fédéral - et à peine trois mois après avoir donné son approbation finale au programme de réduction de la congestion -, le gouvernement prenne un virage à 180 degrés”, a-t-il souligné.
En parallèle, le parlementaire démocrate de New York Jerrold Nadler a assuré que l’affaire se poursuivrait au tribunal. “M. le président, on se verra au tribunal”, a-t-il promis, estimant que le président américain n'a “aucune base légale pour arrêter unilatéralement ce programme”.
(Manon Pierre - Source : Le Figaro - Illustration : ©Unsplash)
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