Désormais de santé fragile, le chanteur français fête aujourd’hui son 79ème anniversaire
Né en 1946 à Paris, William Sheller se considère aujourd’hui comme retraité. Il vit désormais dans le Loiret…
Il a donné son dernier concert à Spa (Belgique) en juin 2019 mais est sorti de sa tanière en 2023 pour tenter une nouvelle expérience devant la caméra de Yolande Moreau pour son film "La Fiancée du Poète".
Du rythme lancinant d'un vieux rock'n roll (1976) aux cordes d'une myriade de violons, Sheller se n’aime rien moins de défricher de nouveaux terrains de jeu musicaux.
Avant de succomber au charme des rockers américains gominés (il apprendra au décès de sa mère que son père était un soldat américain), encore gamin imberbe, William Sheller s'endormait avec une partition du "Sacre du Printemps". Son ourson en peluche ne trouvait grâce ses yeux qu'accompagné d'un archet et d'un Stradivarius miniature. Depuis "Symphoman", un album ambitieux sorti en 1977, le chanteur blond tintinophile n'a jamais tout fait remisé ses envies de grands orchestres aux cuivres rutilants. Tout en flirtant avec les sommets des hit-parades, en y prenant même un plaisir immense, il caresse toujours le rêve de marier la belle et la bête, la musique classique et le rock populaire.
Depuis "Les Quatuors" en 1985, un album de musique de chambre judicieusement publié par les Disques du Crépuscule; depuis ces incessantes tournées triomphales accompagné de son piano à queue et du quatuor belge Halvenalf, William Sheller voyage de nébuleuse en galaxie tout en refusant obstinément la dictature des étiquettes. Il ne veut pas conduire son groupe à la baguette et, sous la direction de feu le violoniste Jean-Pierre Catoul, installe simplement ses compères autour de lui, à la bonne franquette pourrait-on dire.
Sur le fil du rasoir, en équilibre inconfortable comme un funambule à la recherche de défis impossibles, fier de sa défroque de poète des rêves éveillés, Sheller hésite constamment et tergiverse superbement. Il enregistre "Univers" en 1987 puis "Ailleurs" deux ans plus tard. Il part en tourne entouré tantôt de quinze musiciens classiques (violons, violoncelles, contrebasse, basson, flûte, cor, clarinette, saxophone et percussions), tantôt seul devant son clavier d'ivoire, de "En solitaire" en 1991 à "Epures" en 2004.
Deux ans après la publication de sa touchante auto-biographie "William", douze artistes français déciarent leur flamme, en piano-voix, à ce répertoire unique. Eddy de Pretto, Vincent Delerm, Jeanne Charhal, Zaho de Sagazan ou Emily Loizeau s’y donnent rendez-vous. Même retraité, l’esprit de Sheller est toujours avec nous…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : William Sheller à l’hôtel Hyatt de Bruxelles (Belgique) en mars 1987 pour la sortie de l’album « Univers »
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