

Le natif de Nancy en 1959 n’aime rien tant que l’humour décalé avec un petit soupçon de second degré à l’anglaise if you please. Jusque dans son nom de scène
Jean-Thomas Couture, ainsi connu auprès de l’état-civil, est le frère cadet de Bertrand Couture (alias Charlélie), un autre brillant inclassable de la chanson française, artiste protéiforme qui a même un temps tenu une galerie d’art à New York. Les deux hommes doivent sans doute cette curiosité insatiable et cette volonté, farouche mais paisible, de sa battre contre les moulins de la médiocrité à un père professeur des Beaux-Arts. Autrement dit, ils sont tombés dans le chaudron de potion magique quand ils étaient marmots ! Leur mère était de son côté professeur de français mais… aux Etats-Unis. Ce qui explique sans doute leur passion pour les mots, les allitérations poétiques et des histoires du quotidien avec, parfois, un parfum abracadabrantesque.
Ne lui en déplaise, je vois plus en lui un conteur ou un passeur d’histoire féru de musique plutôt qu’un chanteur émérite. Cela n’enlève évidemment rien à son talent. Que du contraire, cette spécificité lui confère plutôt un côté nonchalant qui n manque pas de piquant. Révélé au Printemps de Bourges, ils sort son premier album "Version pour doublage" en 1982. En novembre faut-il le préciser. Dans les années qui suivent, il enchaîne avec "Toile cirée" (1983) et "L’insecte" (1985), de délicieux ovnis dans lesquels la plupart des chansons se déchiffrent comme autant de court-métrages suscitant des images dans la tête de l’auditeur. A cette époque, ses concerts (avec une pompe à essence sur scène en 1984), il mêlait performance théâtrale, humour et musique bien entendu.
Par la suite, sans jamais totalement délaisser la musique (avec notamment l’album de reprises "André…" en 2005), il se tourne sans que ce soit une surprise vers le grand écran en tournant plusieurs fois avec Jean-Pierre Mocky (dont l’excellent "Agent trouble" en 1987) mais aussi, en vrac, Claude Lelouch, Alain Attal ou Bernardo Bertolucci. Au théâtre, il possède quelques one man shows à son actif ainsi qu’une palette de grands rôles : "Fausse note" avec Christophe Malavoy en 2017 ou "Marius et Fanny", un opéra jazz de Vladimir Cosma en 2019. Car dans la vie de Tom Novembre, la musique n’est jamais très loin…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Tom Novembre pour la promotion de son album Toile cirée en 1983 à Bruxelles (Belgique)






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