

Philip Catherine a vu le jour en1942 à Londres d’un père belge et d’une mère anglaise. En équilibre entre deux cultures…
.Sa famille s’installe en Belgique, dans la capitale, durant son enfance. Son grand-père était premier violon pour le London Symphony Orchestra, on peut donc affirmer sans se tromper qu’il baigne dans un milieu tourné vers la grande musique.
A la prime adolescence, il découvre la guitare après avoir entendu à la radio notamment Georges Brassens et Django Reinhardt, deux jeux pourtant aux antipodes l’un de l’autre. Mailla flamme est ainsi allumée et elle ne fera que croître pour se transformer en une véritable passion essentiellement alimentée par le jazz. À 18 ans, il fait déjà ses débuts professionnels au sein du trio de Lou Bennett avec lequel il entame sa première tournée. Philip Catherine est donc du genre précoce !.
Parallèlement à ce que l’on pourrait qualifier d’exercices pratiques en contact avec la Note Bleue, il poursuit des études (notamment en sciences économiques à l’Université catholique de Louvain) mais les arpèges de John Coltrane et d’Archie Sepp s’avèrent rapidement plus accrocheurs que les théories de Keynes ou Friedman.
En 1971, il enregistre un premier album sous son nom "Stream" rapidement suivis par "September" Man (1974) et "Guitars" (1975) qui lui permettent d’asseoir sa réputation comme auteur et plus seulement comme accompagnateur. Néanmoins, il continue, avec un certain appétit, à enchaîner les collaborations et à côtoyer ainsi les plus grands comme Charles Mingus qui le surnomme affectueusement Young Django ou le trompettiste Chet Baker avec lequel il joue à de ombreuses reprises dans les années 1980. Ainsi qu’avec Toots Thielemans, Jean-Luc Ponty ou encore Stéphane Grappelli. Il formeaussi un duo marquant avec le guitariste américain Larry Coryell tout en continuant à enregistrer sous son nom notamment notamment le magnifique "Babel" (1980).
Aux antipodes des guitar heroes aux soli tonitruants, Philip Catherine privilégie l’émotion, le swing et une sonore tout en dentelle. Au long de sa carrière, le guitariste belge a aussi reçu un nombre impressionnant de récompenses. Comme il n’en fait jamais étalage lui-même; nous n’en citerons que deux : le prix Django d’Or « meilleur musicien européen de jazz » (1998) et le titre Maestro Honoris Causa décerné par le Conservatoire d’Anvers en 2002.
Le 2 novembre 2025, l’octogénaire au feutre noir retrouvera le vénérable bluesman anversois Roland Van Campenhout et son ancien élève Nicolas Fiszman pour un concert exceptionnel au magnifique théâtre Minard de Gand. Les trois plus grands guitaristes du Royaume sur la même scène, c’est indéniablement un événement…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Philip Catherine sur la scène de l’Ancienne Belgique de Bruxelles (Belgique) pour célébrer les 80 ans de Roland Van Campenhout le 8 juin 2024






Liens Rapides