L’opération ukrainienne "Toile d’araignée", dont la préparation stratégique aura duré 18 mois, a été menée avec succès ce dimanche. En tout, quatre aérodromes militaires russes, situés jusqu’à 4300 kilomètres dans le territoire, ont été touchés par des frappes de drones coordonnées et simultanées.
Et selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), 41 avions utilisés pour bombarder l’Ukraine auraient subi des dégâts. Benoist Bihan, historien militaire et stratégiste, estime qu’une dizaine de bombardiers auraient été anéantis, et deux autres endommagés. “Le bilan est restreint”, a-t-il déclaré.
Si cette dizaine d’appareils détruits représente 10 % de la force de bombardements stratégiques russe disponible, ces résultats restent néanmoins significatifs, indique le média L’Indépendant. Et si les informations se confirment côté ukrainien, le total pourrait monter jusqu’à 40 %. En outre, ces engins n’étant plus en production, ils ne pourront pas être remplacés à court terme. Comme le souligne le consultant en risques internationaux, Stéphane Audrand, “C’est un coup dur et d’autant plus humiliant que ces forces de bombardements stratégiques sont un peu les joyaux de la couronne”.
Une force fragilisée
Une attaque qui permet donc aux Ukrainiens de souffler un peu. Les bombardiers éliminés servaient à frapper le territoire en profondeur, notamment pour mener des raids sur le sol ukrainien et pour frapper des infrastructures énergétiques. La force russe vient donc d’être diminuée. Et selon Benoist Bihan, il s’agit là d’“une opération spectaculaire, impressionnante de planification, un coup d’éclat qui pourra avoir de vraies retombées diplomatiques.” A l’heure des négociations, l’Ukraine montre “qu’elle est toujours capable de monter des opérations militaires importantes”, souligne l’historien.
(Manon Pierre - Source : L'Indépendant - Illustration : ©Unsplash)
Liens Rapides