3 jours avec l’Audi A3 5 portes avec sa finition sportive Competition. C’est la découverte de cet essai, avec le moteur 45 TFSI e, à savoir une solution hybride rechargeable de 272 ch. De quoi décorner les bœufs ?
L’air de rien, l’Audi A3 a une jolie réputation et déjà une belle carrière. Cette 4e génération a été revue en 2024 et parmi les nouveautés, il y a cette variante Competition 45 TFSI e. Ce condensé d’anneaux sur 4,35 m récupère une solution hybride rechargeable déjà testée ici sur la Cupra Terramar. On trouve donc sous le capot un 1.5 l essence de 177 ch et un moteur électrique de 116 ch. Ce dernier est synchrone à aimants permanents. Le tout est accompagné d'une boîte S tronic à 6 rapports entraînant les roues avant.
Quand tout cela est combiné, cela donne une puissance maximale de 272 ch avec un couple de 400 Nm. Quant à la batterie, elle a une capacité utile de 19,7 kWh. Audi promet une autonomie de 142 km. Et c’est vrai. En tout cas, j’ai pu parcourir 120 km en mode électrique. Pour la recharge, cela prend environ 150 minutes à 11 kW sur une borne murale à la maison. Et grâce à son chargeur DC de 50 kW, il est possible de brancher la berline sur une borne rapide pour récupérer un petit 100 km d’autonomie EV après 30 minutes de charge rapide.
Besoin de fitness
Dès lors, mon expérience de conduite avec cette Audi A3 sur un parcours varié démontre que l’hybridation peut assurer de bons relais électriques pour les trajets quotidiens. L’électricité est également là pour se faire un peu mousser. En effet, en plaçant l’Audi Drive Select sur Dynamic, on couple les moteurs. Toutefois, malgré les 272 ch, les accélérations manquent de piment (0 à 100 km/h en 6,3 s). D’autant que la motricité joue parfois des tours. Et oui, 400 Nm, ça fait vite du cirage avec les 18 pouces.
J’ai aussi noté un effet lag, un creux entre l’enfoncement du pied sur le pédalier sport et le catapultage. Et certains passages de rapport se montrent hésitants. Déception ? De la surprise. Car cette A3 aurait mérité plus de malice, mais si en soi elle n’est pas amorphe. Elle est juste un peu indolente par moment malgré ses muscles. Cependant, elle sait garder le rythme atteint, avec une discrète sonorité saupoudrée de quelques envolées lyriques de 4-cylindres. Sur autoroute, elle vogue en électrique ou en hybride, sans faillir. À la campagne, la bonne tenue du châssis participe à la satisfaction globale.
Domptable
Ce caractère est en soi conforme à l’image de voiture à l’étiquette bourgeoise que l’on peut lui coller aux basques. Cependant, elle n’oublie pas le plus important : le dynamisme confortable. Le volant à méplat est un véritable guide de pilotage pour naviguer avec sérénité. Pour se griser, les palettes aisément accessibles permettent de conduire avec la boîte en mode séquentiel. De toute façon, l’Allemande obéit au doigt et à l’œil avec la juste finesse. C’est d’autant plus facile avec cet exemplaire qui était équipé de l’option de la direction progressive asservie à la vitesse.
Le type de la carrosserie, la berline compacte à 5 portes, nous rapproche aussi de la route. Le contact est donc intrinsèquement direct. Pour cette version hybride, la batterie est installée à l’arrière, sous le coffre. Une bête qui doit bien peser un bon 250 kg, imposant donc une certaine fermeté pour éviter les mauvaises ondes. Ce n’est guère un handicap compte tenu du caractère de la finition Competition avec ses suspensions Sport.
Des boutons
Les sièges sport enveloppent confortablement les passagers avant. Ils les maintiennent aussi quand le rythme se dynamise. Ils font face à un cockpit organisé avec rigueur. Audi a la bonne intelligence d’associer tactile et boutons "à l’ancienne". À commencer par le volant. Cela fonctionne sans contrainte. Il y a en plus un commodo spécifique pour le régulateur de vitesse. Il y a également le bouton du mode de conduite Drive Select pour choisir entre Comfort, Efficient, Dynamic et Individual.
C’est aussi via la rampe de boutons que l’on peut forcer ou pas la conduite électrique. Il n’est pas non plus nécessaire de laisser des traces de doigts sur l’écran pour régler la climatisation et le chauffage des sièges. Après, il y a tout ce que l’on peut régler avec l’écran. Il s’est montré un peu têtu parfois, malgré une bonne qualité d’affichage. Cette dernière aptitude se retrouve aussi sur l’affichage tête haute, visible et claire.
Familiale ou pas ?
L’Audi A3 permet-elle d’échapper aux sirènes des SUV avec ses 4,34 m de long, 1,82 m de large et 1,45 m de haut si on a une petite famille à transporter ? Les anneaux sur la calandre, cela reste flatteur. Cette A3 Sportback Competition va clairement faire plaisir au conducteur. Les passagers ne sont pas châtiés et profitent du confort et de la saveur de l’ensemble. Le passager central arrière a même un peu plus de largeur que dans certains SUV. Mais il faut s’abaisser plus pour y entrer et se soulever pour en sortir. Toutefois, comme une berline est mieux assise sur le bitume, la consommation est à la hauteur. Ainsi, durant mon périple de 350 km, en épuisant une fois la batterie et en la rechargeant à 50 km du retour, j’ai consommé 3,6 l/100 km d’essence en moyenne. En électricité, il faut compter 16 kWh/100 km avec une température de 18 °C. C’est raisonnable.
Malheureusement, ce n’est pas trop l’ambiance de la soirée disco de Boris à bord avec son intérieur sobre et obscur, malgré le gris clair et une bonne sonorisation Sonos. Et quand il faut emporter tout le matos, le coffre montre vite ses limites. La faute à la batterie. Dès lors, il ne reste que 280 l derrière le hayon sous le couvre- bagages. "C’est un peu court, jeune homme", comme dirait Cyrano. Sans vouloir faire de mon nez, comme on dit en Belgique, ce n’est effectivement pas énorme. Une valise et un sac ont vite fait de le remplir. Il faudra donc voyager léger ou opter pour la boule d’attelage pour arrimer le bac arrière moins gourmand en carburant que le coffre de toit.
Le budget
Je vous vois venir, fébrile et prêt à médire. Bon, on peut déjà avoir une Audi A3 pour un peu plus de 30.000 €, mais elle ne sera pas hybride et, avec ses 116 ch, n’aura rien à voir avec "notre" version Competition de 272 ch (200 kW). Laquelle débute à… 52.800 € en Belgique. C’est déjà autre chose. Après, il est encore possible de pimper un peu, beaucoup, sa combinaison.
Ainsi, notre modèle d’essai disposait d’une vaste liste d’options allant de la préparation pour l’attache-remorque (tiens, tiens), de la direction progressive asservie à la vitesse, de jantes de 18 pouces avec un autre design que celles de série, des phares Matrix LED, du pack Technology avec affichage tête haute et combiné virtuel ainsi que de quelques broutilles jusqu’à – l’onéreux – pack Platinum qui en regroupe plusieurs. Roulements de tambour : 68.000 € ! Et ouais, comme en bijouterie, les anneaux…
En France, cette finition Competition débute à 55.900 €. Après, pour améliorer l’engin, à vous de piocher dans le catalogue pour faire monter la note. Pour les autres pays, il faut s’orienter vers l’A3 Sportback S Line 45 TFSI e. En Suisse, cela coûte au moins 56.900 CHF. Aux Pays-Bas, la S Line débute à 47.900 €. C’est 47.700 € en Allemagne. Au Royaume-Uni, il faut compter au moins 41.400 £. Au Canada, ce modèle n’est pas disponible.
(Olivier Duquesne – Source : Audi – Pictures : © Olivier Duquesne)
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