Dans l’histoire de l’automobile, des modèles emblématiques ont sauvé leur marque. Après la 911, la R5, la Panda, la 500 et la 205, va-t-on bientôt parler de l’Alfa Romeo Junior ? En tout cas, elle a de fameux atouts, surtout en hybride essayée ici.
L’Alfa Romeo Junior existe en 100 % électrique Elettrica et en microhybride Ibrida. C’est cette dernière que je vous invite à découvrir à travers mon trip à son volant. La microhybridation de ce petit SUV de 4,17 m de long permet d’aider le moteur essence à se relancer et lui évite de travailler à faible vitesse. C’est un start&stop sophistiqué très efficace pour réduire la consommation moyenne. En soi, Stellantis maîtrise bien cette technologie développée pour Peugeot il y a quelque temps déjà. Tout profit pour Alfa Romeo avec cette Junior que j’ai emmenée sous le soleil d’avril à travers les routes de Wallonie en Belgique.
Honneur du symbole
Déjà, il y a l’air agressif de la calandre noire, le regard affirmé, le profil tendu se terminant en ogive et une poupe aux courbes dignes de la Brianza. L’habitacle présente un poste de conduite orienté vers le conducteur avec des Biscione un peu partout. Le Biscione est le fameux serpent mythique du logo de la marque, héritage de son origine milanaise. On le trouve même sur les aérateurs. Une fierté qui est éclairée quand vient la pénombre. So chic ! La Bella Machina ne peut toutefois pas échapper aux accessoires made in Stellantis et à un appétit trop voyant pour le plastique. Mais, sa conduite va-t-elle nous réconcilier avec le blason. Car, aveu personnel, je préfère une Alfa Romeo en mode berline comme la Giulia qu’un SUV, et j’aimerais tant une Alfa Romeo cabriolet pour gambader en mode Dolce Vita… Question d’ADN et de génération sans doute !
Valeureuse
Cependant, la réticence s’estompe rapidement une fois le moteur en marche et la tirette du sélecteur actionnée. Ce bloc 1.2 l turbo de 136 ch est aidé par un petit moteur électrique de 28 ch intégré à la boîte robotisée à double embrayage eDCT6. Bon, la puissance est un peu limitée. Cependant, la "Milanaise" n’est pas apathique pour autant. Car elle a une botte secrète : son châssis.
La mener sur les petites routes sinueuses du Hainaut et les quelques collines est palpitant avec une direction précise et un train avant discipliné. Même une côte en pavés d’un autre siècle n’a pas perturbé la détermination de la Junior. Certes, en écrasant le champignon en accélération, le 3-cylindres montre ses limites. Il oblige la boîte à se surmener pour la relance. Voilà, j’ai testé, j’ai vu et j’ai compris. J’ai compris que s’il y a des palettes, ce n’est pas juste pour décorer. Ils sont là en roue de secours pour la conduite délurée.
Docile
La plupart des acheteurs ne se lanceront pas dans un gymkhana à la campagne à son volant. D’ailleurs, l’Alfa Romeo Junior a les garde-fous électroniques des voitures actuelles. Et elle ne se prive pas de vous mettre au pas quand le serpent Biscione vous souffle de mauvaises idées pour la route publique. Cependant, elle a le don de ne pas frustrer trop rapidement. Ce SUV est également très agréable en rythme de croisière sur l’autoroute. La microhybridation joue ainsi son rôle pour ne pas être ridicule quand il faut reprendre les 120 km/h après avoir attendu derrière un véhicule plus lent sur la voie de gauche. L’avantage du thermique reste également évident : l’Alfa Romeo Junior Ibrida n’a pas peur des kilomètres.
Pour partir en vacances, il faudra caser les valises dans le coffre de 415 l, avec fond sous la planche réglable sur 3 niveaux. Avec ce plancher en position haute, il permet de répondre aux besoins familiaux pour les courses du supermarché et même – entrons un peu dans ma vie privée – pour déposer sous le couvre-bagages la cage de transport du chaton qui nous a fait craquer.
L’écran
Notons toutefois que l’écran d’infodivertissement ne cède pas à la mode de la taille home cinema. Cependant, il est placé trop bas. De sorte que le regard doit parfois quitter trop longtemps la route quand on veut visualiser les indications de la navigation. De même pour l’utilisation de la caméra de recul. L’appairage du smartphone fonctionne sans problème, tout comme la charge par induction. Il y a une rampe de commandes pour la climatisation. Sur le volant, c’est clair et bien rangé : la régulation à gauche ; la musique et la téléphonie à droite. Au niveau de l’instrumentation de bord, le design rappelle les compteurs d’antan. Une petite touche nostalgique pour surveiller sa vitesse sans affichage tête haute, derrière un volant épais et bien dessiné. Les sièges apportent également leur contribution au confort général à bord de la Junior. Un cocktail séduisant qui explique que ce modèle est déjà un succès commercial alors qu’Alfa Romeo, et plus généralement le groupe Stellantis, traverse une tempête.
Gaffe à l’essence
Alfa Romeo a l’intelligence de proposer la Junior Ibrida à un tarif correct. Ainsi, en Belgique, elle débute à 29.200 €. En la décorant avec les mêmes jantes, la même teinte et avec les packs Premium, Tech Lite et le toit ouvrant panoramique, il faut sacrifier 37.510 €. En France, le prix catalogue débute à 29.500 € avec un équipement correct. Pour retrouver un véhicule similaire à "notre" Junior, il faut compter plus de 35.000 €. Il y a même une réduction lors d’un achat en ligne. En Suisse, le prix officiel affiche 30.490 CHF pour la Junior Ibrida. En la décorant un peu, on atteint 40.000 CHF ! Reste qu’il faut encore compter le budget carburant. Car malgré l’hybridation, avec le bouton DNA en position "Normal", la consommation moyenne a bien du mal à rester sous les 7 l/100 km. Avec 44 l dans le réservoir, on peut donc espérer rouler 600 km entre deux pompes.
(Olivier Duquesne – Source : Alfa Romeo – Pictures : © Olivier Duquesne)
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