Récemment revisitée pour son facelift de mi-carrière, la dernière génération Skoda Octavia Combi n’a pas oublié ses fondamentaux. À la fois familiale, complice et collègue, la Tchèque industrieuse nous a poussé à partir à sa découverte et à rouler.
N’est-ce pas à cela que doit servir une voiture : pousser à sortir des sentiers battus tout en étant confortable durant le train-train quotidien ? À ce titre, l’histoire de l’Octavia est une romance entre Škoda et le marché européen. Plus encore dans sa variante break Combi. Le restylage de 2024 de la 4e génération moderne n’a rien enlevé de ses qualités. Il a permis d’offrir un visage LED redessiné et un intérieur plus technologique avec l’appairage sans fil Apple et Android et des écrans un peu plus grands. Ces derniers ne sont pas omniscients. Il y a encore des boutons et raccourcis. Facile et malin : la confirmation du slogan "Simply clever" cher à la marque. Preuve supplémentaire, il y a des choses qui ne doivent pas changer dans l’Octavia comme le parapluie dans la portière, le grattoir agrippé à l’intérieur de la trappe à carburant, le couvre-bagages qui s’enroule d’un petit coup de paume, l’espace de rangement sous le plancher du coffre, les barres de séparation pour les bagages…
À 4 pattes
Le facelift a toutefois offert une révision de l’offre essence. Sous le capot, c’est du 4-cylindres. Pour cet essai, c’était au volant de la variante 1.5 l de 150 ch à microhybridation 48 V avec la transmission automatique DSG à 7 rapports. Pour info, Škoda laisse encore le choix de la boîte manuelle à sa clientèle, en essence (116 ch et 150 ch) et Diesel (115 ch). Retour sur la route printanière pour notre balade découverte à son bord avec 150 ch et un équipement complet. Le sélecteur de la DSG est une simple tirette. Moins proéminent qu’un sélecteur, le commutateur m’a réservé 2-3 surprises avec un enclenchement du point mort N au lieu du R ou du D en manœuvre. Maladresse de débutant (avec ce modèle) sans doute.
De la ouate
Škoda n’est pas du genre à brusquer tant qu’il n’y a pas le logo RS des variantes sportives. Cette Octavia 1.5 TSI m-HEV est donc plutôt placide. Elle a surtout le don d’offrir des modes de conduite bien paramétrés. En Sport, elle sera furieuse et volontaire, en Normal, elle trouve le bon compris et en Comfort, comme le nuage qui le représente, elle efface les irrégularités sous les roues. Notamment sur un petit chemin de terre sèche qu’on a été tenté de parcourir. Il y a évidemment un mode personnalisable pour adapter le châssis, le volant et l’accélérateur à ses humeurs et envies. Le confort du break passe également par une excellente habitabilité. Les passagers arrière n’ont pas à plier les jambes. Et à l’avant, les sièges "ergo", avec fonction massage, sont là pour choyer le dos.
Généreuse
Le meilleur de l’Octavia Combi reste encore et toujours son coffre. Bagages, vélo, brol de soirée, outils, résidus pour déchetterie : tout s’y engouffre dans ces 640 l qui passent à 1700 l en rabattant les sièges arrière. Cette gourmandise est aussi une invitation au voyage. Les 150 ch ne vont pas faiblir sur le long terme. Toutefois, la consommation réelle est de l’ordre des 6 l/100 km. Sans aller la titiller et sans se traîner.
En montagne, les palettes peuvent ajouter une dose de piment à la conduite avec une DSG que l’on commandera manuellement. Un poil sous-vireuse et parfois un peu flottante, l’Octavia reste cependant saine et volontaire. En plus, elle n’est pas du genre à vous houspiller à la moindre incartade avec des assistances à la conduite vigilantes, mais pas harcelantes. C’est donc une vraie partenaire de tribulations sereines par monts et par vaux.
Formule gagnante
Vous l’avez compris, je n’ai pas eu de vraie moue désapprobatrice à son bord. Je n’avais pas non plus le rire extatiquement béat. La cousine tchèque de la Golf est délicieuse par son espace, sa simplicité et son efficacité. Mais l’Octavia n’est ni espiègle, ni créative. Un manque de jovialité compensé cette fois par un intérieur Cognac du plus bel effet. Un support pour tablette derrière le siège passager avant va calmer la marmaille (ou la belle-mère) douillettement installée sur la banquette à se plonger dans un monde virtuel pendant que le paysage défile tout autour de ce cocon. Et pour mieux profiter encore du spectacle télévisuel, les stores permettent de plonger la partie arrière de l’habitacle dans la pénombre. À condition de tirer la toile du toit ouvrant panoramique. Une autre fenêtre – en option – vers les rêves octaviens pour ceux qui se laissent conduire à bord de cette Škoda.
Salée
"Tu pousses un peu Jana" serait-on tenté de dire à l’heure de la facturation. La Škoda bon marché, c’est fini depuis longtemps. L’Octavia surfe sur son succès et sa qualité en alourdissant la note. Certes, niveau rationalité, efficacité, simplicité et ergonomie, elle le vaut bien. Avec ce moteur 1.5 MHEV de 150 ch, le break tchèque se négocie à partir de 44.000 € en Belgique. Pour l’avoir avec de si jolis atours intérieurs et extérieurs que notre compagne de route, la facture passe à 58.740 €, hors taxes routières, à coups de packs, de jantes 18 pouces, de crochet d’attelage et d’options diverses ! En étant moins gourmand sur la puissance et les accessoires, le prix d’entrée de gamme essence avec 116 ch est de 33.500 € avec une boîte manuelle. Il y a aussi du Diesel à partir de 42.000 € pour 115 ch. Mais ce sera un tout autre univers, moins opulent.
En France, Škoda offre une Octavia Combi de 150 ch plus ou moins similaire à notre véhicule d’essai au prix de 55.000 €. En Suisse, il faudra sortir près de 60.000 CHF. Mais bon, si on en a les moyens de se faire un tel plaisir, on peut lui pardonner ses excès. Et s’offrir encore pour un temps la saveur nostalgique de la conduite thermique.
(Olivier Duquesne – Source : Škoda – Pictures : © Olivier Duquesne)
Liens Rapides