Essai Fiat Grande Panda électrique : l'énergie d’une icône italienne

La célèbre citadine Fiat Panda revient avec le vocable Grande Panda. Pour cet essai, nous avons fait sa découverte avec la solution à batterie. Une voiture électrique bon marché d’abord destinée aux trajets urbains.

Il y a des airs de Panda d’autrefois dans la Fiat Grande Panda. Il y a les formes, même si elle est plus grande. Une prise d’embonpoint logique au XXIe siècle. Il y a aussi quelques références au passé, dont ses roues (blanches pour la série Red testée ici). Mais pourquoi Grande Panda ? Parce que la Panda de 3e génération reste encore au catalogue, dans sa version Cross, au moins jusqu’en 2026, parfois avec le nom Pandina sur certains marchés.

Revenons à la dernière-née de la famille Panda, la "Grande". Elle est bien dans l’air du temps avec 3 solutions sous le capot : essence, hybride et électrique. L’hybride est déjà programmée pour un essai futur en automne. Toutefois, pour cette fin d’été, j’ai pu mettre la version électrique sur les routes d’essai, après avoir tourné la clé pour la démarrer.

Autoroute honnie

Très vite un constat s’impose : dès que la Grande Panda sort de la ville, elle tire la langue. Son moteur de 113 ch et 122 Nm n’arrive guère en donner de grands élans à la petite Turinoise. Confirmation dans le tableau des spécifications : 0 à 100 km/h en 11 s et vitesse maximale de 132 km/h. C’est mieux que la Panda I de 1980. Heureusement ! Mais cela n’empêche pas de sa batterie de 43,8 kWh utiles de souffrir à 120 km/h, et même à 110 km/h. La consommation dépasse les 22 kWh/100 km. Dès lors, impossible de faire plus de 150 km sereinement. Et quand il a fallu rejoindre Liège pour aller voir un match de hockey de glace, il fallait compter sur les bornes du parking pour espérer un retour nocturne sans pause. Raté : plein de grosses berlines et de SUV allemands et américains phagocytaient l’espace. Il faudra accepter de moins dormir cette nuit…

Sur les bornes rapides, la Fiat Panda Grande fait ce qu’elle peut avec sa vitesse de charge maximale de 100 kW via la prise Combo CCS à l’arrière. En soi, le rapport puissance de charge – capacité de batterie est plutôt intéressant. Mais bien évidemment, la puissance de charge sera bien en deçà des attentes avec des pointes à 60 kW ! La patience est mère de toutes les vertus. Même pour aller à Namur.

Pour se connecter sur une borne lente, Fiat a eu une idée de génie : un câble de charge rétractable intégré à la calandre. Et ça, c’est une excellente idée. Toutefois, la vitesse de charge est alors limitée à 7 kW. Maintenant, il y a une option de chargeur intégré à 11 kW (400 €). Mais il faut alors brancher la voiture avec un câble ad hoc qui traînera dans le coffre. En plus, sur certains marchés, le câble rétractable devient une option (50 €) quand on choisit les 11 kW (vous avez compris ?).

Ouille !

En ville, la Grande Panda est plus à l’aise. Sa consommation baissera et l’autonomie peut alors s’approcher des 320 km WLTP promis. Mon estimation sur base des quelques informations disponibles avec l’ordinateur de bord peu bavard est que l’on peut espérer 300 km en conduite urbaine et périurbaine en été et 240 km en hiver. Inutile de dire que sur autoroute, par grand froid, autant prendre le train. Retour à la grande ville, Bruxelles en l’occurrence. La petite Italienne se montre disciplinée et efficace. Toutefois, dans cette agglomération soumise aux 30 km/h, le régulateur ne sera pas d’une grande utilité. En effet, il ne fonctionne pas sous les 40 km/h. Mais pourquoi ?

Le mobilier simple de la Fiat Grande Panda n’est pas désagréable à l’œil. Toutefois, le plastique noir laqué risque de mal résister aux griffures. Quant au liseré arrondi jaune, il reprend le tracé de l’ancienne piste d’essai du Lingotto sur le toit de l’usine à Turin.

Attention ! En passant les mains derrière le combiné, un mauvais raccord de plastique a ébréché ma peau. Pas sympa la Panda avec cet ajustement aléatoire. Dommage, car, en soi, le tissu sur la planche de bord est plutôt agréable à toucher. Il y a également un matériau en plastique bleu à base de briques alimentaires recyclées.

Les équipes de Fiat ont réussi à installer une deuxième boîte à gants. Les petites affaires à laisser loin des regards y trouveront leur place. Car il n’y a pas d’accoudoir couvercle au-dessus des rangements centraux. De plus, pour profiter de l’appairage du smartphone, et de sa navigation, il faut passer par un câble USB-C. Y compris pour la recharge. Le prix des économies pour rester à petit prix.  

Malgré son préfixe, la Panda reste une petite voiture de 4 m. Toutefois, il y a moyen d’y caser 361 l de bagages dans le coffre, grâce à la hauteur de chargement disponible sous le couvre-bagages. Par contre, en rabattant la banquette, là, on atteint des sommets dans la catégorie : 1315 l. Toutefois, la hauteur d’ouverture du hayon et la bordure pourrait compliquer la mise en place d’objets encombrants.

Juste milieu

La Grande Panda 2025 pèse 1525 kg. Ce qui, en soi, est plutôt raisonnable pour une voiture électrique. Certes, cela se fait sans doute au détriment de certaines options de confort. Mais pas au panel d’aides à la conduite. Ainsi, l’essentiel s’y trouve. Y compris un bouton bien pratique (en laissant son doigt quelques secondes) pour couper la chique à l’alerte de vitesse. La navigation passe par le jumelage avec le smartphone sur le système UConnect. Au volant, les commandes permettent le régulateur de vitesse à gauche et le multimédia à droite.

Tout est plutôt bien agencé avec du tactile et des boutons. Une ergonomie simple et efficace. La sélection de la transmission passe par un commutateur et, pour augmenter la régénération, un bouton. Il faut passer par l’écran pour choisir le mode de conduite : Eco réduisant les performances (à éviter sur l’autoroute), Comfort pour l’usage quotidien (à conseiller), Sport pour vider plus vite encore la batterie (avec un fifrelin de dynamisme en bonus).

Dans son terrain de prédilection, la ville et la campagne, la Fiat Grande Panda montre un certain talent. Elle peut se targuer d’un comportement sain. Sa direction est précise. Malgré sa forme, le roulis est bien contrôlé. Le premier coup de reins aux feux verts est suffisant pour s’en sortir dans le trafic urbain. Par contre, les dépassements sur les routes champêtres seront plus délicats. Il vaut mieux parfois rester derrière un véhicule un peu plus lent et attendre une voie bien dégagée ou une double voie.

La Turinoise a aussi une garde au sol et la solidité qu’il faut pour arpenter les chemins. Elle est d’ailleurs destinée à des marchés où les routes sont encore pires qu’en Belgique. D’où un châssis à la fois efficace sur le bitume et malléable sur la terre.

Bon prix, beaucoup de série

L’un des atouts de la Fiat Grande Panda avec sa motorisation électrique, c’est son prix. Avec elle, on peut rouler en électrique à moins de 25.000 €. En plus, Fiat évite la longue liste d’options. En Belgique, il y a le choix entre la finition Red (23.990 € en septembre 2025) de notre essai ou la plus chic Prima (26.990 €) avec barres de toit. Sur notre modèle Red d’essai, il faut aussi ajouter le chargeur de 11 kW (400 €) et le rajout du câble spiralé (kit Fix&Go) qui n’est plus de série avec les 11 kW (50 €). D’où un coût total de 24.440 €. Il est possible de choisir d’autres couleurs de carrosserie, ce qui fera passer le tarif un peu au-dessus des 25.000 €.

Au Grand-duché de Luxembourg, la même Fiat Grande Panda Red coûtera 23.090 € de base et 23.525 € avec le chargeur 11 kW et le maintien du câble spiralé. En France, le prix est de 24.900 € en concession et 23.400 € pour un achat en ligne. Avec les options de notre modèle d’essai, on arrive à 25.200 € en prix catalogue et 23.700 € en ligne.

En Suisse, la Grande Panda Elletrica Red se négocie à 24.990 CHF. Et en Suisse, la charge 11 kW est de série. Aux Pays-Bas, le prix de la Red avec 11 kW est de 25.990 €. À titre d’information, au Royaume-Uni, il faut débourser au moins 21.035 £ pour la Grande Panda.

(Olivier Duquesne – Source : Fiat – Photos : © Olivier Duquesne)