Audi refait le plein de nouveautés, dont ce SUV Q6. Ou plus exactement Q6 e-tron à cause de sa motorisation électrique. C’est surtout le bon moment pour la marque de se réveiller à 800 V avec une batterie boostée.
Très vite lancée dans la course à l’électrification avec les modèles Q e-tron, Audi avait omis un détail : l’autonomie réelle. Surtout au prix du produit. La marque aux anneaux a pris le temps de se rénover avec peu de nouveautés avant 2023. Parmi celles-ci, il y a celle qui lance le coup de rein, le SUV Q6 e-tron. Et cette fois, c’est du sérieux : nouvelle architecture et nouvelle batterie. Une recette résultat d’un travail de collaboration avec Porsche. Tout en restant indéfectiblement Audi dans l’âme et le style. Néanmoins, un premier indice montre que les équipes d’Ingolstadt ont bossé sur le sujet : le frunk ! Vous savez, ce coffre sous le capot pour ranger les câbles à l’avant et ainsi libérer le coffre arrière. En plus, celui du Q6 est même assez grand pour y accueillir un sac en sus. Alors même que j’ai essayé la version à 4 roues motrices, donc bimoteur, avec un bloc sous le capot en plus de celui à l’arrière. Calmons un peu notre enthousiasme : le frunk est une option !
Quattro
Notre monture affiche une puissance totale de 388 ch (285 kW) grâce à ses deux moteurs électriques animant chacun un essieu. La batterie lithium-ion Samsung SDI pour les alimenter dispose d’une capacité de recharge de 100 kWh (94,9 kWh utiles). Une bien grande pile annonçant 621 km d’autonomie WLTP et 480 km en conditions réelles (cycle mixte). Grâce à son système de 800 V (au lieu de la solution à 400 V plus courante), l’Audi peut assurer des recharges DC très rapides jusqu’à 270 kW en bord de route. De quoi pouvoir repartir en moins de 25 minutes avec une belle réserve. Par contre, à la maison, c’est du 11 kW, donc au moins 9 h sur prise. Malgré tout, cela reste alléchant sur le papier, mais sur le bitume ?
Apprendre des erreurs
Sans aucun doute, il est délicieusement exquis de ressentir une autonomie réconfortante. Même avec la batterie à 70 %, il reste encore une marge de 300 km d’après l’ordinateur de bord sur base de la consommation après un trajet autoroutier. Cela se confirmera au fil des kilomètres avec un bon 200 km encore disponibles avec un peu moins de 50 % de réserve énergétique. Tout cela en pratiquant l’autoroute à forte dose (à 120 km/h) sous des températures clémentes (16°). Cela change de la Q8… Ce qui est meilleur aussi avec la Q6, c’est la vitesse de charge. En un mot comme en cent, il ne reste plus qu’à profiter du confort de SUV allemand pour se laisser voguer sur les routes, sans pauses superflues. En prime, la poudre d’escampette peut prendre des allures de balades au gré des envies et des découvertes.
Place
Avec une longueur de 4,77 m, l’Audi Q6 invite ses passagers à profiter d’un espace habitable de grande classe. Ainsi, les passagers arrière ont non seulement de la place devant eux. Ils peuvent aller jusqu’à glisser les pieds, terminaisons de longues jambes, sous les sièges avant. Toutefois, le dos devra se contenter de l’inclinaison par défaut. Cette banquette se rabat tout de même en trois parties pour encore agrandir un coffre déjà généreux de 526 l. Sans sac de câbles, puisqu’il est rangé à l’avant.
Le passager avant peut bénéficier d’un petit écran personnel (option). Cela évite d’irriter le conducteur qui pourra garder sa configuration de l’écran central de 14,5" via l’affichage du module d’infodivertissement MMI utilisant Android Automotive OS ou par l’appairage de son smartphone.
Au volant
Dans cet écrin classique et soigné, la conduite de l’Audi Q6 est un savoureux cocktail de tenue et de puissance. Ainsi, les accélérations sont dignes des spécifications : 0 à 100 km/h en 5,3 s. L’amortissement se veut au contact de la route, tout en étant apte à avaler des pavés sans broncher et sans écraser exagérément nos vertèbres. La direction à démultiplication variable présente une fermeté informative pour se sentir conducteur. Elle s’adaptera à la fois au rythme et au mode de conduite activé depuis le Drive Select via un bouton tactile entre les sièges.
Sur cette console, il y a également le sélecteur de rapport, une touche pour accéder rapidement au menu des aides à la conduite, une touche pour désactiver l’antipatinage et encore une autre pour lancer le parking automatisé. Le volume de la radio peut encore se régler avec une roulette. C’est plus efficace que les pavés tactiles sur le volant. Ceux-ci permettent de surfer (et de s’énerver) tant dans le multimédia que dans les menus d’affichage du combiné numérique. Notre véhicule d’essai ne disposait pas de l’option affichage en réalité augmentée. Bonheur : le régulateur actif de vitesse se gère avec un commodo à gauche du volant.
Audi Connect
Pour garder les réglages des sièges et de la voiture en général sur le long terme, il est impératif de créer un profil avec l’aide de son smartphone. Une entrée dans le monde moderne ultra connecté intéressant et pratique, à condition de vouloir faire ce nouveau pas. Sincèrement, quelle différence cela ferait-il si la Q6 mémorisait les réglages du mode invité sans qu’on ait à passer par l’étape du code QR et de la création de profil ?
Oui, c’est vrai, l’app permet de commander certaines fonctions à distance et de suivre l’évolution de la charge, par exemple. Mais il faudra faire l’enregistrement pour chaque utilisateur occasionnel d’une famille à plusieurs conducteurs ou utilisateurs. Ce n’est qu’un détail, je l’admets. Toutefois, cela incite peut-être inconsciemment à être encore plus parano à l’idée de perdre son smartphone.
Prix de la volupté
L’Audi Q6 e-tron débute à un peu de moins de 65.000 € en Belgique pour la version 2 roues motrices de 185 kW (252 ch) avec la "petite" batterie de 83 kWh. Notre Audi Q6 S-Line e-tron Quattro 285 kW (388 ch) avec la grande batterie et les équipements de série se négocie à partir de 80.000 €. Mais c’est une Audi, donc un peu dépouillée.
Pour l’avoir aussi bien équipée que sur les photos, avec jantes de 21 pouces, une teinte métallisée, volant multifonction à méplat, le frunk (310 €), différents packs et la charge à 270 kW (960 €), il faut sacrifier 108.000 €. Et encore, il y a moyen de se lâcher plus encore. Il manquait des options telles que le toit ouvrant panoramique (1810 €), ainsi qu’un système d’affichage tête haute avec réalité augmentée intégré au Pack MMI Experience Pro, qui coûte quant à lui 4400 € ! J’ai ainsi vu passer une configuration Edition One Pro de ce modèle à 125.000 €.
En France, les tarifs débutent à 72.000 € pour la variante à deux roues motrices de 185 kW et à partir de 87.550 € pour la Q6 S-Line Quattro. En Suisse, c’est d’office avec la grande batterie, à partir de 80.000 CHF et 86.000 CHF en configuration bimoteur Quattro. À titre d’information, une Audi Q6 e-tron Quattro de 285 kW coûte au moins 77.550 € en Belgique (finition Advanced), 83.500 € en France (finition Design), 78.000 € aux Pays-Bas, 75.000 € en Allemagne, 69.000 £ en Grande-Bretagne et 83.000 $ CA au Canada.
(Olivier Duquesne – Source : Audi – Pictures : © Olivier Duquesne)
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