La Ford Capri c’est reparti… au courant

Ford renoue avec le nom Capri. Le coupé sportif européen des années 70-80 s’est mué en 2025 en SUV coupé électrique. Les références au passé sont très subtiles. C’est donc avec une tout autre saveur que la sauce doit prendre.

La Ford Capri qui a traversé les Seventies et la moitié des années 80 était un coupé sportif abordable pour le marché européen. À l’origine, il était construit sur base de la plus sage berline Cortina. C’est un peu le même concept mécanique pour la Capri actuelle, loin d’être inédit de nos jours. La Ford Explorer change de peau pour devenir Ford Capri. En prime, la plateforme MEB utilisée est d’origine Volkswagen. Dure loi de la rationalisation. Cependant, nous pouvons généralement faire confiance à Ford pour donner de la personnalité à ses modèles, une fois au volant. Qu’en est-il pour cette Capri que vous avons testée en version 4 roues motrices avec la batterie de 84 kWh ?

Capri par touchettes

Les puristes seront navrés de ne voir que peu de vraies références à la Capri d’antan. Il y a bien la petite courbe de la custode, l’angle du montant C, le bandeau noir à l’arrière, une vague ressemblance du regard ou la branche inférieure du volant très "années 70". Mais c’est un peu court (jeune homme). On pouvait faire. Oh ! Design ! Bien plus de choses en somme. En variant les lignes. Celles d’un vrai coupé par exemple. Mais le marketing a sans doute préféré un truc vaguement SUV tellement plus vendeur. Parce que les gens de nos jours veulent le beurre et l’argent du beurre : un coupé habitable qui peut même se balader sur des chemins. D’ailleurs, nous avions l’AWD à deux moteurs. Un ensemble affichant 340 ch (250 kW). En jetant un œil sur les spécifications, on découvre qu’il peut passer de 0 à 100 km/h en 5,3 s !

De l’énergie

Et il est vrai qu’après avoir démarré la Ford Capri AWD, j’ai vite remarqué de belles accélérations. Les ingénieurs de la marque ont également travaillé sur les suspensions pour offrir un comportement plus dynamique à la Capri qu’à l’Explorer. Cela se ressent indéniablement. Le crossover ne rechigne pas à se montrer incisif malgré les barrières électroniques. En résumé, il est possible de se montrer téméraire, sans pour autant craindre des dérobades incontrôlables. J’aime bien cet esprit taquin, rappelant un peu la malice des voitures d’autrefois. Mais avec la sécurité typique du XXIe siècle. C’est sans doute plus évident encore avec la variante à deux roues motrices arrière de 286 ch et 627 km d’autonomie WLTP que j’espère un jour pouvoir essayer aussi. Revenons à notre variante dotée de deux blocs de 170 ch, un par essieu.

En piste à Liège

Profitant de mon dimanche pour voir de jeunes pilotes dans une compétition de karting à Liège, je me lance sur un trajet autoroutier aller-retour de plus de 200 km avec le souffle discret d’une motorisation électrique. Laquelle doit s’efforcer d’entraîner un véhicule d’un peu plus de 2 tonnes. Une sinécure pour cette voiture dotée d’une autonomie WLTP de 557 km avec une batterie à capacité utile de 79 kWh. Sur autoroute, il faut tabler sur… 400 km. C’est excellent ! À la borne, la puissance maximale est de 185 kW. Lors d’une pause, notre voiture a réussi à atteindre des pointes à 162 kW assurant une charge dans des délais raisonnables. Le temps de faire des emplettes au supermarché.

Avec la pompe à chaleur en option, il serait donc possible de rejoindre facilement les pistes en hiver et les côtes méditerranéennes en été. Un voyage en famille de surcroît, car la Capri a même plus de coffre que l’Explorer. En effet, sous son hayon et le couvre-bagages, il y a moyen de caser jusqu’à 572 l. De plus, malgré la ligne de toit descendante, les occupants de la banquette arrière ne manqueront ni de place aux jambes ni d’espace pour la tête sous le toit panoramique (option).

Cachette secrète

La finition de l’habitacle ne brille pas par son originalité à première vue avec ses plastiques moussés ou pas très classiques. Nous y retrouvons les commandes des VW par le partage de la plateforme et l’écran vertical tactile Ford compatible Android Auto et Apple Car Play. Mais il y a quand même des petits trucs sympas. On l’a déjà dit, le volant est une référence au passé. Plus pertinent : la cachette.

Sous l’écran central vertical, il y une petite poignée qui permet de le glisser vers le haut (ou le bas). En position haute, il libère l’accès à un espace de rangement secret. Un petit coffre qui se verrouille lorsque l’écran est descendu et la voiture fermée. C’est sympa pour y cacher quelques précieuses affaires durant une balade, une sortie de baignade ou autre chose. Il est possible d’y laisser un téléphone, des clés et un portefeuille par exemple. Surtout, n’y abandonnez pas la clé de la voiture, bien évidemment.

Budget

Notre Ford Capri Premium AWD coûtait 65.750 € en Belgique, dans sa couleur jaune de série sur jantes de 20 pouces avec les options toit panoramique (1100 €), pompe à chaleur (1200 €) et pack Driver Assistance (1300 €). Pour ceux qui souffrent du dos, Ford propose également des sièges badgés AGR (pas ceux de notre véhicule d’essai) à 700 €. Le modèle d’appel de la Ford Capri, en deux roues motrices avec 170 ch, coûte 47.450 € (avril 2025) avec 393 km d’autonomie WLTP. La variante à grande autonomie à 286 ch est vendue à partir de 48.950 €. Notre version AWD sans les options avec la finition de base débute à 58.450 €. En France, la Ford Capri est proposée, avec les équipements de série, dans une fourchette allant de 42.400 € à 57.000 €, réduction incluse en avril 2025. En Suisse, les prix vont de 41.420 CHF à 57.522 CHF. Elle n’est pas (encore ?) vendue au Canada…

(Olivier Duquesne – Source : Ford – Pictures : © Olivier Duquesne)