Cette année encore le premier festival de la saison déroulera ses fastes pendant dix nuits de folie.
Depuis son arrivée aux commandes du vaisseau amiral des musiques en Communauté Françaisede Belgique, Frédéric Maréchal a dépoussiéré la vénérable maison en lançant notamment les Nuits Weekender dédié aux jeunes pousses d’un côté et Tough Enough pour les aficionados du rock dans tous ses états. En faisant la part belle aux musiques urbaines comme au death metal, les Nuits Botanique ambitionnent de jeter des ponts (ou au moins de fragiles passerelles) entre des chapelles qui n’accueillent pas nécessairement les mêmes ouailles.
Alors que les grands frères de Rock Werchter et des Lokerse Feesten affichent crânement un demi-siècle d’existence, du haut de ses 32 ans, les Nuits ont opté pour une refonte majeure. Car c'est bien, sans remise en question perpétuelle, on risque tout simplement de disparaître. Tout d’abord, un seul billet donnera accès chaque jour à tous les concerts à l’affiche dans les salles au caractère intimiste bien connues des habitudes mais aussi sur une grande scène extérieure destinée à accueillir les têtes d’affiche. La formule a d’ailleurs été testée en version indoor à l’automne dernier, sur un weekend, avec les deux nouveaux mini-festivals présentés plus haut. Avec succès sembl-t-il. Tout en faisant de l'oeil à quelques étoiles (si possibles pas filantes !), le Botanique continue inlassablement de jouer un rôle d’incubateur pour les talents locaux bien sûr mais aussi pour les jeunes pousses (et quelques légendes) de la scène internationale.
On a un peu de difficulté à imaginer à quoi ressemblera le parc sans le chapiteau qui l'occupait depuis des années. Car dorénavant, les décibels circuleront librement en plein air. Espérons donc, par Toutatis, que le ciel ne nous tombe pas sur la tête et qu'un micro-climat des plus plaisant s'installe sur Bruxelles. Croisons donc les doigts pour que la météo ne soit pas trop capricieuse.
Très riche parfois même carrément copieux, le programme détaillé se retrouve sur un site spécifique extrêmement complet intitulé lesnuits.be tout simplement.
Plutôt que de braquer nos projecteurs sur les artistes confirmés comme The Jesus Lizard, Adèle Castillon ou encore Stereolab, nous vous emmenons à la découverte de ceux qui ont récemment fait vibrer notre équipe…
Nos coups de coeur :
DALI
Du haut de ses 23 ans, Dalì est un pionnier de la new wave du rap français. Le jeune rappeur a une esthétique très particulière qui le démarque des autres. Mêlant rap et R’N’B, il surfe sur l’instrumentation avec énormément de légèreté, malgré les sujets profonds qu’il aborde dans ses textes. En décembre 2024, il sort "Marylin", le dernier volet de sa trilogie, composé avec son difèle acolyte Kura.
A l'affiche le 22 mai avec e.a. Theodora et H. Jeunecrock
KRISY
Quand on pense au rap bruxellois, un nom s’impose directement : Krisy ! Il a non seulement marqué l’histoire du rap francophone avec des morceaux comme “érotiquement votre”, mais en plus de ses sons à lui, il a produit les mythiques "Santa Sauce" de Hamza ainsi que "Batterie faible" et" Ipséité" de Damso. En clair, pas de scène rap Bruxelloise sans Krisy. Dernièrement, il a retourné Internet avec "Lucy & les chanteurs pour dame", son feat inattendu aux côtés Marc Lavoine, .
A l’affiche le 24 mai avec e.a. Greentea Peng, Clara La San et Roza
MIKI
La jeune chanteuse aux racines franco-coréennes,), n’a pas froid aux yeux et refuse de censurer ses sentiments. De son vrai nom Mikaela Duplay, son hyper-pop la joue cash voire même carrément trash de temps à autre. Une de ses premières chansons ("Echec et mat" en 2024) avait fait l’effet d’une bombe.Et "graou", son premier mini-album sorti en mars de cette année, confirme que cette cousine un peu dévergondée d'Angèle ira loin !
A l’affiche le 21 mai avec e.a. Adèle Castillon, Vendredi Sur Mer et Yoa.
JAY-JAY JOHANSON
Le crooner suédois post-moderne n’est pas du genre à hausser inutilement la voix ou à jouer des coudes pour accaparer toute la lumière. Depuis 1996 et son premier album "Whiskey" (1996), il nous accompagne pourtant discrètement avec près de 20 albums construits autour de "simple melodies" comme il le murmure sur "Heard Somebody Whistle" de l’album "Kings Cross" (2019). Entre jazz et trip-hop, chez Jay-Jay chaque chanson plonge dans un profond ravissement. Tentez l’expérience par vous-mêmes !
A l'affiche le 17 mai avec e.a. Michelle Gurevich, Tim Bernardes et Jahwar feat. Ala
POISON GIRL FRIEND
Projet inclassable mais résolument pop de l’artiste japonaise OrikO née à Yokohama navigue allègrement entre son pays natal et la France, au point de reprendre "Love Me, Please Love Me" de Miche Polnareff. Sous le nom de Poison Girl Friend, elle pratique depuis les années 90, une dream pop hypnotique qui plonge le public dans un état second.
A l'affiche le 25 mai avec aussi e.a. Stereolab, Wu Lye, Quiet Light et Clara Kimera
(Larisa Lungu & Stéphane Soupart)
Liens Rapides