
C’est une tendance fort appréciée par les sportifs du matin : pratiquer une activité physique sans rien dans le ventre. Et si certains affirment qu’elle favorise la perte de poids, d’autres alertent sur ses conséquences à long terme.
Faire du sport à jeun permettrait de perdre davantage de graisses. C’est peut-être, de loin, la croyance la plus répandue. Puisqu’il n’y a pas de glucides à aller chercher, c’est dans les réserves de graisses que le corps va puiser son énergie. Un raisonnement qui se tient selon le Dr Jen Roper, nutritionniste sportive interrogée pour le magazine Health. "Lorsque le glycogène est épuisé, le corps se tourne vers les graisses comme principale source d’énergie". Suivant ce principe, le cardio à jeun a largement augmenté en popularité.
Il faudra toutefois relever que les résultats des études montrent pas mal de nuances. Selon une étude de 2015, reprise par Health, la masse grasse des personnes s’entrainant à jeun a bien diminué mais, en contrepartie, c’est le taux de cortisol, l’hormone du stress, qui a augmenté. Un facteur qui pourrait nuire à la perte de poids à long terme, indique le site Ça m’intéresse.
Quelles conséquences, pour quels profils ?
Si vous êtes en bonne santé, la pratique sportive à jeun ne représente pas de danger en soi, confirment les experts. Par contre, elle peut entraîner quelques effets secondaires : "Comme la glycémie diminue pendant les séances de cardio à jeun, vous pouvez ressentir des effets secondaires, notamment des étourdissements et des vertiges", indique le Dr Roper. Les évanouissements ne sont pas à écarter en cas d’efforts prolongés. A long terme, le sport à jeun peut impacter les performances physiques et même participer à la dégradation musculaire. Si les réserves de glucose manquent, il se peut que le corps produise de l’énergie en allant puiser dans les protéines musculaires, via ce qu’on appelle la gluconéogenèse. Un processus qui peut mener à une fonte musculaire si les apports alimentaires ne sont pas adaptés, précise Ça m’intéresse. Il faudra donc veiller à manger suffisamment de protéines après l’effort.
Pour les personnes qui souffrent d'hypoglycémie ou qui sont atteintes de diabète de type 2, le passage par la case médecin est vivement recommandé avant de choisir cette méthode. Par ailleurs, les enfants et ados ne sont pas de bons profils pour ce genre de pratique : ils ont davantage de besoins énergétiques, ceux-ci étant liés à leur croissance.
S'entraîner l’estomac vide, oui, mais à certaines conditions.
(Raphaël Liset - Source : Ça m’intéresse - Illustration : ©Unsplash)






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