

Entre la "routière" de 150 ch et la citadine pure et dure de 95 ch sans charge rapide, dans la famille Renault 5 E-Tech, il y a l’Urban Range 120. Son moteur développe 122 ch. Quant à la batterie de 40 kWh, elle doit permettre d’envisager des sorties en province. Vraiment ?

Nous avions déjà pu tester la Renault 5 E-Tech, dans va version Comfort Range avec 150 ch et une batterie de 52 kWh à 410 km WLTP. Plaisante et nostalgique, son autonomie était néanmoins tout juste convenable sur autoroute, tout en étant facturée à au moins 30.000 €, voire 35.000 € dans les finitions les plus abouties. Dès lors, prendre le volant de la variante Urban Range moins chère, avec 120 ch et 40 kWh dans sa pile, c’était une expérience à tenter. Surtout que ce revival électrique de la R5 a très bien démarré sa carrière.

Agile
Évidemment, nous avons retrouvé l’enthousiasme et la bonhomie de cette nouvelle R5 électrique. Toutefois, le volant montre que nous sommes passés à un autre statut social avec la finition Evolution. Plus de bouton Multisense ni de cerceau doux au toucher de la 150 ch Iconiq Cinq. Ici, en tenue moins chic, c’est plus coriace à tenir. Mais on garde la même forme et les boutons sur les deux branches centrales. D’autres éléments démontrent que le milieu de gamme a dû faire des concessions. Notamment pour le multimédia. Pas de navigation intégrée ni de solution Android Automotive. Il faut donc répliquer son smartphone Android ou Appel pour se faire guider ou profiter de ses apps favorites. Mais la radio est de série, on vous rassure.

Les 122 ch et les 225 Nm de la motorisation ne traînent pas trop la patte. La Renault 5 a gardé son habileté et sa vivacité. Elle est parfaitement sereine en ville. Ses 3,92 m de long sont un véritable atout au moment de trouver un créneau à sa taille. Sa largeur est aussi un avantage dans les parkings souterrains. Cependant, il n’y a pas de caméra de recul de série. Le signal d’alerte est présent, certes. En sortant de la place de parking de l’aéroport et du supermarché, il a fallu se retourner. Une habitude perdue à force d’être trop gâté par les voitures suréquipées.

En périple
En jouant à Hubert pour un aller-retour jusqu’à Brussels Airport, soit 85 km, l’exercice a entamé un peu plus de 35 % de la batterie avec une température extérieure à 8 °C. Et ça, c’était avec une grande partie du trajet sur le Ring bruxellois limité à 100 km/h. En partant vers Namur au départ de Waterloo (60 km) avec 55 % de réserve, avec une moyenne de 120 km/h, la pause fast-food à côté de la borne rapide devenait indispensable avant de rentrer.

Le temps d’un menu en graisse saturée en mode slow et la voiture est passée de 28 % à 98 % en 42 minutes. Globalement, la charge jusqu’à 80 % se fait entre 20 à 30 minutes, malgré sa puissance limitée à 80 kW. Concrètement, les pics sont restés sous les 65 kW lors de nos différents branchements. Après la limite du remplissage des 8 dixièmes, évidemment, c’est plus lent. Pareil quand on branche la voiture à froid. À la maison, une borne de 11 kW va assurer le travail en 4h30 maximum. Un maître mot : anticiper.

Vous l’avez donc deviné, s’échapper de la ville est possible, mais à condition d’avoir assez d’ions dans la besace de 40 kWh. Avec 100 % de batterie, un trajet autoroutier de 180 km se fera sans crainte de bornage, hormis peut-être par très grand froid.

Quand la recharge s’est autolimitée à 80 % – parce que bon, on ne va pas non plus prendre un deuxième menu burger Xtra pour avaler les 20 % restants – la Renault 5 E-Tech Urban Range vous rappellera à l’ordre au bout de 70 à 80 minutes d’autoroute (alarme à 15 %). Il y a certes le mode Eco, via un bouton, pour limiter la vitesse à 115 km/h dans l'espoir de grapiller quelques kilomètres supplémentaires.

Soyons réalistes
Sur les routes nationales, la promenade pourra durer plus longtemps. D’autant qu’il est assez facile d’enclencher le frein régénératif pour une conduite "One Pedal" via la commande de la transmission. En l’abaissant, la voiture passe instantanément de D à B. À condition de ne pas se tromper entre les trois appendices à droite du volant. Il n’y a pas de programmes My Driving dans l’Urban Range Evolution. Il faut donc appuyer soit sur le bouton Eco, soit jouer avec la commande à droite du volant. Et aussi faire attention à son pied droit.

Lors de la séance photos à la campagne, pas très écoconduite, la 5 E-Tech a eu besoin de 15,9 kWh/100 km, en cette fin de semaine frileuse. Dans de meilleures conditions, à savoir en ville et sur les routes à 70 km/h, il est possible de descendre sous les 12 kWh/100 km. Et là, on peut vraiment espérer s’approcher des 312 km d’autonomie WLTP. La consommation moyenne de notre essai sur près de 500 km a été de 17,1 kWh/100 km. Un parcours avec plus de 60 % du temps sur autoroute, sans vraiment jouer le jeu de la sobriété.

Pratique
En étant conscient de ce qu’on achète, la Renault 5 E-Tech a pas mal de charme et d’atouts pour le citadin ou le banlieusard. Il y a notamment cette sensation de bien-être à son bord. L’habitabilité est convenable pour une voiture de ce gabarit, y compris pour les passagers arrière (à 2 et pas à 3 sur la banquette).

Le coffre offre 326 l sous le couvre-bagages. Un petit rangement sous le plancher permet d’y cacher le câble. Pas de frunk à l’avant. Donc, s’il faut prévoir une recharge sur une borne AC avec le coffre plein, il faudra laisser le câble à porter de main. En rabattant les sièges, cette R5 dispose de 1000 l de volume utile !

Cette solution de milieu de gamme n’a abandonné ni le combiné numérique pour surveiller sa conduite ni l’écran central de 10 pouces. Elle propose aussi la solution Plug&Play (si activée) pour pouvoir charger la voiture sans ramer avec le badge ou la carte bancaire. Par contre, malgré l’aspect visuellement agréable, les plastiques de la planche de bord sont rudes au toucher.

On ne lui en tiendra pas gré compte tenu de ses qualités routières. Tout d’abord, les sièges en tissu sont vraiment confortables. Ensuite, les suspensions de la Renault 5 E-Tech sont aptes à absorber les chocs. Tout cela avec un look aguicheur et des enjoliveurs rappelant ceux de la R5 d’antan.

La facture
La Renault 5 E-Tech Urban Range Evolution coûte 27.900 € (Belgique, octobre 2025). Toutefois, notre modèle avait droit à quelques options : peinture blanc nacré QNC à 700 €, pack hiver (sièges avant chauffants et réglables en hauteur) à 650 €, le câble de recharge domestique 3,7 kW sur prise murale à 300 € et l’adaptateur pour la recharge bidirectionnelle à 200 €. Soit un prix catalogue total de 29.750 €. Pour être complet, la carrosserie a eu droit à un traitement spécial pour mieux protéger la peinture. Ce kit de protection Glasscoat est facturé 350 €.

Au Grand-Duché de Luxembourg, ce modèle Urban Range Evolution débute à 26.978 €. En l’équipant comme notre exemplaire, la facture grimpe à 28.767 €. En France, cette version est éligible au bonus écologique. Le prix de départ, hors prime, est de 27.900 €. Avec les options de notre modèle, le prix total est de 29.840 €. En Suisse, on commence à 27.500 CHF. Sans le câble pour prise murale et sans l’adaptateur V2L, le prix est de 28.650 €. Renault propose aussi un jeu de chaînes à 139 CHF.

Le bilan
Produit réussi, la Renault 5 E-Tech reste séduisante en descendant dans la gamme. Cette Urban Range de 122 ch peut satisfaire les personnes habitant en bordure des villes ou à la campagne urbanisée. Son autonomie est suffisante pour les trajets quotidiens divers et variés. L’excursion touristique sera balisée par les besoins en électricité. Mais après 30 à 45 minutes de bornage, la voiture peut reprendre l’autoroute pour un petit bout de temps. Ce que ne pourra jamais faire la Renault 5 E-Tech Five de 95 ch à 25.000 € (prix belge) ne disposant pas de charge rapide. Notre Urban Range 120 coûte au moins 3000 € de plus, le prix d’une meilleure flexibilité.

(Olivier Duquesne – Source : Renault – Photos : © Olivier Duquesne)






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