

Comme elle l’avait déjà fait en 1976 avec la Renault 5 Alpine, le constructeur a repris cette fois la nouvelle Renault 5 E-Tech en changeant quelques éléments avec différents emprunts pour en faire une Alpine, l’A290. Le résultat en vaut-il la chandelle ?

La Renault R5 électrique a déjà son petit succès. Avec l’Alpine A290, on ouvre le champ d’une autre philosophie, plus agressive. La carrosserie est nettement plus musclée, au point d’élargir et d’agrandir la citadine de quelques millimètres. Le style des feux en croix fait appel à des souvenirs de rampe de projecteurs longue portée de rallye. Le châssis a également reçu son lot de modifications, avec des voies élargies, des butées hydrauliques en compression et un freinage d’Alpine A110. Quant au moteur électrique, ce n’est pas celui de la Renault 5, mais celui de la Scénic. Pour cet essai, je disposais de la variante GTS de 218 ch (160 kW) et 300 Nm avec une batterie de 52 kWh utiles.

Sur les rails
Évidemment, il n’est pas question de fanfare cylindrée au démarrage. Déjà il faut trouver le bouton : entre les deux écrans. En appuyant sur le bouton D entre les sièges pour sélectionner la marche avant, très vite l’A290 montre qu’elle a du couple. Toutefois, les quelque 220 ch n’apportent pas beaucoup d’explosivité. Suis-je blasé ? Certains passagers moins habitués aux sportives y ont eu des sensations à l’accélération (0 à 100 km/h en 6,4 s). Mais difficile pour la Française d’effacer sa masse de 1,5 tonne.

Le tempérament est toutefois plus sauvage en mode sport et en appuyant sur le bouton rouge de l’overtake (servant théoriquement à favoriser les dépassements). Et là, oui, cela pousse enfin correctement, mais un court instant. Alpine a en outre développé des sons entraînants à l’avenant. Des gammes en accord avec le rythme, mais à la mélodie peut-être trop discrète et qui ne remplacera jamais celle d’une mécanique à combustion interne.

Pas vraiment bête à manger du bitume, l’Alpine A290 se rattrape par son esprit joueur. La petite bombe à la répartition des masses 57/43 peut se montrer sautillante à la cravache avec sa suspension sportive. Mais elle n’en reste pas moins relativement confortable sur les rubans lisses. Elle est surtout accrochée à la route par des pneus Michelin Pilot Sport S5 spécifiques.

Le contrôle de motricité est à estampiller d’un joli pouce levé. Pareil pour la gestion du couple. Dès lors, la petite est une ballerine maîtrisant parfaitement l’art de la courbe. Sa chorégraphie n’est jamais vulgaire. Elle glisse en douceur tout en contrôle sans sortir de scène. Du grand art pour se griser sans se faire peur.

Dommage que le gros cerceau (pour mes mains) du volant gâche un peu la prise de contrôle de la belle. Sur route lambda, le conducteur peut moduler les réactions et l’énergie grâce aux 4 modes de conduite « Save, Normal, Sport et Perso », via un bouton sous le volant. Un autre bouton permet de moduler la régénération au freinage. Et donc la prise de gîte avant en virage. Une commande à gauche, entre la portière et le volant, permet d’activer ses réglages personnels d’aide à la conduite. C’est grâce à lui qu’il est possible de désactiver, avec deux petites tapes sur la touche, la toujours aussi horripilante et aléatoire alerte de dépassement de vitesse.

Road trip
Le petit bolide de 4 m assure une autonomie WLTP de 364 km. Un rayon d’action qui va fondre, mais pas comme neige au soleil sur autoroute. Ainsi, j’ai pu y poser sereinement les roues avec l’espoir de relais de plus de 200 km. Merci à la pompe à chaleur de série au passage. En soi, l’A290 est beaucoup plus drôle à mener sur les lacets que sur les lignes droites. Pour analyser sa dextérité, Alpine a même installé un outil de télémétrie. Il y a aussi un module de coaching pour mieux maîtriser la berline.

En matière de consommation, ce sera le pied droit surtout qui va gérer le transfert d’ions entre 16 kWh/100 km et 20 kWh/100 km en moyenne. Une fois à la borne pour retrouver son électricité, elle est suffisamment rapide jusqu’à 80 %, avec des pics à 80 kW (maximum 100 kW). L’Alpine est certes équipée d’Android Automotive avec quelques services de streaming comme TF1+ ou HBO Max. Pourtant, elle ne nous a laissé que le temps d’un épisode du Chien Courage avant de repartir. L’intégrale d’Harry Potter, ce ne sera pas chez elle !

Hands up in the air
Le système audio premium Devialet installé dans la GTS donne le la pour une plongée littérale dans les délires et peurs de Courage. Waouh ! Ça, c’est de la patate. Pareil avec la playlist du streaming ou la radio. Tout cela avec 9 enceintes aidées par un ampli de 615 W, un subwoofer de 20 cm et 4 woofers et tweeters. Pas la peine d’obstruer le coffre avec une Partybox que l’on pourrait brancher sur le V2L pour utiliser la voiture comme batterie. Tout d’abord, l’A290 se chargera bien de la sono.

Mais en plus, le coffre n’est pas vraiment généreux. C’est 326 l (1000 l en rabattant les sièges arrière). Mais pour cette version-ci, il faut encore retirer 26 l pour le caisson de basse en plus de l’encombrement pris par les câbles. En parlant d’espace, l’Alpine A290 ne fait pas mieux que la R5 pour les passagers arrière. Difficile de pousser les murs.

À quel prix ?
D’un point de vue rapport euros-encombrement, il est évident que l’Alpine A290 nécessite un réel investissement. La GT de base à 180 ch débute à 38.700 € en Belgique (septembre 2025). Pour passer à la GTS de 218 (220) ch, il faut ajouter 6000 €, soit 44.700 € avec les sons Alpine Drive, la sono Devialet, la télémétrie, les pneus Michelin Sport S5 A29 et l’intérieur en cuir Nappa.

Notre modèle d’essai disposait aussi du pack Driving (800 €), du pack Safety (300 €), des étriers de freins Brembo à 4 pistons bleus (400 €), de jantes 19 pouces diamantées (500 €), du centre de volant Alpine bleu (100 €) et de la teinte Bleu Alpine Vision avec pavillon noir (900 €). Pour être complet, il y a également les 50 € pour le (dispensable) drapeau français. Soit un total de 47.750 €. Pour avoir un câble Mode 2 pour pouvoir brancher, en cas d’urgence, l’A290 sur une prise 230 V, il faut encore sortir 400 € supplémentaires. C’est le même prix à débourser pour l’adaptateur V2L.

Au Grand-duché de Luxembourg, l’A290 GT est proposée à partir de 37.421 €. Pour la GTS, le prix de série est à 43.222 €. En la configurant comme notre modèle d’essai, on arrive à 46.171 €.

En France, la GT est vendue à partir de 35.080 €. Pour la GTS, cela débute à 41.080 €. En l’habillant comme sur nos images, on arrive à 44.080 €.

En Suisse, on commence à 37.700 CHF pour la GT. La GTS est proposée à partir de 43.700 CHF. En la configurant comme notre modèle d’essai, nous sommes à 46.900 CHF. Aux Pays-Bas, l’A290 GT coûte 38.800 €. Pour la GTS, c’est à partir de 44.800 €. En la configurant, on arrive à 47.950 €.

(Olivier Duquesne – Source : Alpine – Photos : © Olivier Duquesne)







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