La gamme Škoda Enyaq a été mise à jour. Dans le catalogue, il y a toujours la version Coupé. Son toit fuyant ne doit pas l’empêcher de faire de longs trajets. Vérification avec l’Enyaq Coupé 85x à 4 roues motrices pour un Paris-Bruxelles (et détours).
La nouvelle calandre Enyaq ne laisse aucun doute. Škoda a bien restylé son SUV électrique star. Pareil pour la variante Coupé, plus basse, qui reprend désormais les codes du Modern Solid. C’est le nom donné au renouveau stylistique de la marque tchèque. Ce facelift a été présenté à Bruxelles en janvier 2025. Ce sera notre point de départ pour un trip vers Paris et puis vers le Château de Chantilly à la découverte des ancêtres de toutes nos voitures : les chevaux !
Familiale
La chute du toit de la Tchèque n’empêche pas 2 adultes à prendre place à l’arrière. Même si la tête sera près du plafond. La place centrale est suffisamment large, mais il fallait écarter les jambes à cause du bac de rangement central sur le sol. Bref, c’est mieux de voyager à 4 plutôt qu’à 5. Les quelques centimètres gagnés avec le restylage ne changent pas grand-chose à ce que l’on avait déjà avant : une voiture avec de la place pour les jambes.
Difficile d’être mal loti avec un empattement de 2766 mm pour une longueur de 4658 mm. Les principaux changements visibles sont le nouveau volant et l’écran central de 13 pouces. Cette interface profite d’un nouveau système d’infodivertissement. Il y a également de nouveaux matériaux à bord.
Sur l’A2 et l’A1
En théorie, notre modèle Škoda Enyaq Coupé 85x Sportline a une autonomie combinée de 553 km. Paradoxalement, c’est un peu moins que le SUV pas coupé. Néanmoins, il y a de quoi faire tranquillement les 300 km entre les deux capitales. Évidemment, on va plutôt rouler à 120 km/h et 130 km/h pour tester la tenue de la batterie de 77 kWh utiles. Lors de notre périple autoroutier, la consommation a été de l’ordre de 19,3 kWh/100 km sous des températures estivales. Donc quasi 400 km de rayon d’action avant la pile plate.
Par précaution, nous avons fait une recharge à Compiègne (Ressons Ouest). Pour deux raisons : on est parti avec 85 % de batterie et à Paris, il vaut mieux se contenter de trouver un parking sans la contrainte d’une borne. On refera une charge sur la même aire de service au retour (Ressons Est) au retour après la boucle cantilienne. Une opération qui a toujours permis d’atteindre les 80 % en moins de 30 minutes. Avec des pointes de charge à 143 kW pour un maximum théorique de 175 kW.
Plusieurs modes
Progresser sur autoroute est très agréable. La voiture a évidemment les qualités de couple et de silence d’une électrique. Les 286 ch (210 kW) répartis entre les deux moteurs entraînent les 4 roues. Le couple de 545 Nm est un allié précieux pour les relances après les chantiers ou les péages. Tout cela dans un vrai confort tant de la sellerie (avec possibilité de massage) que des suspensions. Alors qu’elle chaussait des 21 pouces Supernova (791 €). Au volant, j’ai opté pour le Drive mode « Normal » qui assure le meilleur compromis.
Un bouton permet toutefois d’activer le menu sur l’écran pour sélectionner, en tactile, le mode « Eco » pour optimiser l’autonomie (et perdre un peu de couple et de climatisation), « Comfort » pour une suspension plus souple (et un peu plus de roulis), « Normal », « Sport » pour un tout petit peu plus de punch, une suspension et une direction plus fermes. Il y a aussi un mode « Traction » pour la neige et un mode personnalisable « Individual ». Cependant, il est dommage que le mode sélectionné ne s'affiche pas en permanence sur le combiné.
Pompe à chaleur
Notons que notre modèle était équipé de la pompe à chaleur. Cette solution indispensable pour une voiture électrique est malheureusement toujours en option chez Škoda. Et à quel prix : 1165 € en Belgique ! Avec cet équipement, il est envisageable de rouler plus de 2 h sur autoroute en hiver. Au printemps, on pourrait carrément faire des relais de 3 h. Son crochet d’attelage pivotant électrique (810 €) n’est donc pas uniquement là pour se venger des Parisiens étreignant trop notre carrosse.
Défi réussi donc pour notre Enyaq qui n’a eu aucun mal à faire Bruxelles-Paris sans pause, à condition de partir à 100 % et d’avoir une borne à l’arrivée. Nous, c’était plutôt un parking le long de la place des Vosges (pour visiter un musée dans la ZTL) et un garage à Montmartre. Sans pouvoir recharger la voiture, il a été possible de rejoindre aisément les Grandes Écuries de Chantilly. Sur les nationales, à 80 km/h, la consommation peut redescendre sous les 17 kWh/100 km. En ville, les 16 kWh/100 km sont possibles. Mais à Chantilly. Car dans la circulation musclée des boulevards parisiens où les slalomeurs et les multiples relances font monter la pression, c’est plus…
Non, mais dis donc ?
Le temps d’admirer les chevaux et les tableaux de la collection du musée Condé, la voiture était restée sur le parking. Son toit panoramique ne dispose malheureusement pas d’un store. Sans taud de soleil en accessoire (180 €), l’habitacle a surchauffé. Tous nos bonbons ont fondu dans leur boîte. Tristesse ! Cette surchauffe a aussi empêché la charge par induction du smartphone, le temps que l’habitacle refroidisse.
Škoda a pourtant toujours eu l’art de nous faciliter la vie : rangements en suffisance, grattoir dans un logement à l’intérieur du hayon, crochets pour les sacs de course, boîte pour ranger les câbles… L’accès à certains menus via des boutons physiques facilite l’ergonomie sur l’écran central. L’infodivertissement compatible Apple CarPlay et Android Auto est efficace. Tout est agencé par thèmes.
Mais il y a de petites mesquineries inhabituelles chez le constructeur tchèque. Outre le toit sans pare-soleil. Il y a d’autres agacements : pour accéder aux rangements sous le plancher du coffre, il faut retirer ou soulever une fine protection peu pratique à manipuler. Il n’y a pas d’essuie-glace pour la lunette arrière. Déjà que la vision arrière n’est pas terrible avec sa ligne plongeante.
Au volant, la sérénité est un peu perturbée par une pédale de frein manquant de mordant. C’est mou tout ça. Certes, il est possible de moduler la régénération via les palettes. Même si, en fin de compte, on finira toujours par laisser faire la voiture avec son mode automatique. Pour progresser dans les petites rues et la rampe escarpée du parking souterrain et pour ranger la voiture au bornage, la vision par caméra était essentielle. Elle a un beau gabarit cette voiture.
La preuve par le coffre qui, malgré la forme du hayon, offre 570 l sous le couvre-bagages. En rabattant les sièges, notamment via les boutons dans le coffre, le volume monte à 1610 l ! Pas de frunk, par contre, à l’avant.
Combien ça coûte ?
Ce très bon SUV électrique, flexible, stylé et polyvalent se négocie à partir de 45.000 € pour l’Enyaq Coupé 60 avec 204 ch et la petite batterie de 59 kWh bruts en Belgique (août 2025). Avec la grande batterie de 82 kWh (estampillée 85), c’est minimum 53.000 €. Pour notre modèle 85x Sportline, en 4 roues motrices avec 286 ch, il faut compter au minimum 65.000 €.
Avec la teinte rouge, les options et packs du modèle présenté ici, c’est au moins 78.140 €. À titre de comparaison, la Škoda Enyaq non coupé coûte environ 3500 € de moins. C’est un peu cher payé le toit fuyant, qui n’améliore même pas l’autonomie. Mais, quelle silhouette !
Au Luxembourg, les prix commencent à 45.000 € pour le modèle d’entrée de gamme 60 kWh. Une Enyaq Coupé 85x équipée comme sur les photos revient à 65.260 € minimum. En Suisse, le catalogue se contente de la Škoda Enyaq Coupé 85x Sportline à partir de 62.840 CHF. Pour retrouver le modèle de cet essai routier, il faudra faire un virement de 67.790 CHF.
En France, Škoda ne propose que la batterie de 82 kWh. Les prix débutent à 49.850 € pour la 85. Pas de 85x dans le catalogue français. Mais l’Enyaq Coupé 85 Sportline coûte 54.800 €. En l’équipant comme notre modèle d’essai, on atteint 61.310 €, mais sans les 4 roues motrices.
Comme en France, pas de solution 85x aux Pays-Bas. Trop plats sans doute ! La Škoda Enyaq Coupé 60 de base a un prix d’appel de 45.000 €. La variante 85 Sportline débute à 50.490 €. En rouge avec les équipements et accessoires de notre véhicule d’essai, on arrive à 58.030 €. À titre d’information, l'Enyaq Coupé 85x coûte au moins 53.400 € en Allemagne et 49.160 £ au Royaume-Uni.
(Olivier Duquesne – Source : Škoda – Photos : © Olivier Duquesne & Lyla Duquesne)
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