Citroën ë-C3 : l’électrique très citadine

La nouvelle Citroën C3 reste disponible avec des moteurs 1.2 essence et hybride. Toutefois, la marque aux chevrons a aussi développé une version 100 % électrique baptisée ë-C3. Nous l’avons emmenée sur les routes dans sa finition Max.

Pour faire pas trop cher (moins de 25.000 €), Citroën a joué la simplicité. L’ë-C3 est ainsi proposée avec une version de base You sans écran central (comme pour les C3 avec moteur thermique). Il faut installer son smartphone sur le support pour profiter de la navigation et de la musique. Toutefois, pour notre essai de l’ë-C3, l’importateur a été bon prince en nous prêtant la finition supérieure Max avec un bel écran tactile et des boutons-poussoirs plutôt que des molettes pour les commandes physiques de la climatisation.

Pas trop loin

Peu importe la finition, la Française fait toujours 83 kW (113 ch) et 120 Nm avec son moteur électrique alimenté par une batterie LFP (lithium phosphate de fer) de 44 kWh utiles. De quoi permettre une autonomie officielle WLTP de 320 km. Ce qui est vrai, mais pas tout à fait vrai en fait. En ville, autour des villes et tranquille à la campagne, les 300 km, voire les 350 km, sont accessibles avec des conditions climatiques printanières et estivales. En hiver, sur les mêmes trajets, il ne faudra pas espérer plus de 250 km. Sur autoroute, cela devient même une gageure. À 120 km/h, difficile de faire sereinement plus de 220 km (et moins en hiver). Et c’est là qu’est le hic…

Sur le papier, la recharge DC peut atteindre les 100 kW. Lors de ce test, même seul à la borne, elle n’a jamais dépassé les 43 kW. Cela veut dire qu’il fallait attendre… un certain temps. De quoi avoir le temps de commander et manger un, puis un deuxième éclair au chocolat pour patienter :-/ Pour atteindre les 100 %, c’est même très long.

De série, la charge AC est de 7,4 kW (11 kW en option). Il faut donc, au pire, une petite nuit ou une journée de travail pour récupérer toute l’énergie. Dès lors revient la problématique des citadines électriques. Là où une petite voiture thermique, la C3 turbo 1.2 l de 100 ch par exemple, peut très bien servir à partir sur un coup de tête pour un voyage en amoureux au Portugal. Avec l’ë-C3… prenez l’avion !

Car, il n’y a pas la place pour installer une batterie digne de ce nom. Ou, en tout cas, la technologie actuelle n’assure pas encore une autonomie suffisante sur autoroute et les systèmes de recharge peinent encore à tenir leurs promesses. Surtout quand, en plus, une des bornes a été récalcitrante lors de nos pérégrinations. Heureusement qu’il y avait un équipement concurrent à deux pas.

Dommage pour les vacances ou le week-end à 4 parce que le coffre se défend bien pour une citadine avec ses 310 l, crochet pour le sac de courses compris. Mais il faut y laisser le câble. De plus, les deux passagers à l’arrière seront assis confortablement sans se sentir à l’étroit sur la banquette (rabattable) à "3 places".

Pourquoi ?

La prise en main de la C3 est vraiment agréable. La voiture a un fort capital sympathie et le confort est plutôt convaincant. Le volant a une forme étonnante rappelant celui d’un anneau de course. Dans les épingles, il faut impérativement penser à faire les bons mouvements pour ne pas perdre le cerceau. Les conducteurs à une main seront déroutés. En tout cas, en ville, elle est maniable et vive (0 à 100 km/h en 10,3 s). Elle a également assez de punch pour se lancer sur les voies rapides avec autorité. Attention, cependant, ce n’est pas un jet non plus. Cela ne va pas partir toujours au quart de tour.

Bizarrement, le régulateur de vitesse a encore une habitude antique de refuser de s’activer à 30 km/h, c’est trop lent à ses yeux (min. 40 km/h). Dans les grandes villes désormais limitées à cette vitesse testudine du tempo 30, certaines avenues doivent donc se traverser le nez sur le compteur ou avec le limiteur. Au moins, la forme originale du volant ne cache pas la vue de la bande d’information qui fait office de tableau de bord. Un affichage minimaliste qui impose d’appuyer sur le commodo de droite pour naviguer entre les informations disponibles (autonomie, température de l’air, consommation, etc.).

Génial ce bouton !

Citroën a la bonne idée de placer sur la rampe à gauche du volant un bouton pour désactiver l’irritante et sournoise ISA (Intelligent Speed Assistance). Cette aide à la conduite qui alerte des changements de vitesse, mais qui trop souvent sonne sans raison, n’étant pas capable de lire la signalisation ou de comprendre le Code de la route correctement. Il faut toutefois laisser le doigt un petit moment (jusqu’à ce que le logo clignote en orange sur l’écran du combiné numérique) pour pouvoir conduire sans être houspillé toutes les deux minutes.

En tout cas, à bord, c’est la sérénité qui prime. Cette Citroën est vraiment très agréable à trimbaler au quotidien. La suspension à double butée hydraulique de cette finition est fidèle à l’image de tenue de route et de confort qui sied à la marque. Les bons sièges à l’avant ajoutent également leur petite touche feutrée. Cet esprit zen se confirme aussi avec de petits mots doux sur une étiquette cousue sur l’accoudoir des portières : "feel good", "be happy", "be cool" et "have fun".

Cependant, il manque un truc pour le mélomane que je suis : la possibilité de projeter la musique sur le combiné numérique derrière le volant, surtout avec l’appairage Android Auto. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (merci Michel Berger pour cette phrase). Tant qu’on y est avec le piano debout de Michel, la teinte laquée noire de la console centrale a beau rappeler l’instrument, elle n’échappe pas aux traces de doigt et à l’attrape-poussière.

Vraiment pas chère ?

La Citroën ë-C3 de base, sans écran central, est proposée à 23.300 € sur le marché belge, alors que sa sœurette essence se négocie à 16.000 €. Le modèle essayé ici disposait de la finition haute Max à partir de 27.800 €. Il y encore une solution Plus intermédiaire, avec écran, à 26.000 €. Revenons à la voiture ë-C3 Max de cet essai. Elle avait droit à la teinte bicolore rouge et noir à 750 € et la charge à 11 kW, on arrive à 29.700 €.

En France, l’offre débute à 19.000 € grâce au bonus (donc 23.000 € en vrai). L’ë-C3 Max coûte 27.800 € et 29.000 € avec le toit bi-ton et le chargeur intégré 11 kW. En Suisse, il faut compter 24.500 CHF pour une ë-C3 You. Pour avoir celle sur les images, ce sera 27.990 CHF + 900 CHF + 480 CHF = 29.370 CHF. Il existe aussi un pack froid avec pare-brise chauffant, volant chauffant, sièges chauffants et projecteurs antibrouillard à 750 CHF. À titre d’information, les prix de la Citroën ë-C3 de base débutent à 24.290 € aux Pays-Bas, 23.300 € en Allemagne et 21.990 £ au Royaume-Uni.

(Olivier Duquesne – Source : Citroën – Pictures : © Olivier Duquesne)