Au volant de la Lexus NX 450h+ Overtrail pour hybrider les sentiers

La Lexus NX 450h+ dans sa déclinaison Overtrail est adepte des sorties champêtres. Nous avons testé ce SUV hybride rechargeable sur bitume et sur chemins pour voir si luxe japonais et terre peuvent faire bon ménage.

La prophétie des pneus : la monte Dunlop Grandtrek AT5 aux gros blocs et à la sculpture encaissée de la Lexus NX 450h+ AWD Overtrail invite à partir sur les sentiers. Comme son nom l’indique, c’est un 4x4. Toutefois, la transmission intégrale est liée à la présence d’un petit moteur électrique supplémentaire de 54 ch (40 kW) entraînant l’essieu arrière. Ce qui m’a incité à prendre des raccourcis à travers la campagne pour tester la Japonaise ailleurs que sur l’asphalte. "Vade retro satana" ! La tentation était vraiment trop grande…

La première

La NX 450h+ a été la première Lexus hybride rechargeable (PHEV). Une motorisation apparue avec cette 2e génération lancée en 2021. La batterie de 18,1 kWh du SUV autorise 70 km en conduite électrique en cycle mixte. Cependant, dès que les roues se mettent sur l’autoroute, il ne faut plus espérer dépasser les 50 km. D’autant qu’il n’est pas possible de recharger rapidement l’engin, par l’absence de prise Combo CCS. Il faut se contenter d’une prise "standard" de Type 2 limitée à 6,6 kW. Dès lors, le bornage prendra 3 heures environ.

Il y a heureusement un 4-cylindres essence 2.5 l de 185 ch pour assurer les escapades en dehors de l’auto-boulot-dodo. Lexus, filiale de Toyota, connaissant bien la technologie hybride, la batterie n’est jamais vraiment totalement vide. Dès lors, il reste toujours une petite dose d’hybridation pour profiter des 309 ch et 270 Nm cumulés ainsi que de la progression discrète à basse vitesse grâce au moteur électrique avant de 182 ch (134 kW). Celui à l’arrière (de 54 ch) pouvant éventuellement intervenir pour corriger la trajectoire ou se sortir d’un chemin escarpé. 

Apprentissage

Cet essai se fera dans une ambiance haut de gamme – mais fort heureusement moins aseptisée que par le passé – autour d’une finition irréprochable à bord d’un véhicule au style atypique. Cette version Overtrail a même droit à de jolis sièges et des matériaux feutrés. Le volant est doté de boutons qu’il a fallu un peu de temps à comprendre (sans feuilleter le manuel de l’utilisateur). La logique de fonctionnement n’est finalement pas si complexe, à condition de retenir ce que les petites flèches < ˄ ˅ > peuvent bien signifier. Toutefois, l’affichage tête haute se transforme en encyclopédie projetée pour balancer l’aide-mémoire devant les yeux.

Par contre, les menus ternes de l’écran principal semblent manquer de pertinence et d’attrait visuel. Il y a quand même l'intérêt d’avoir un affichage permanent de la climatisation. Pour la gestion des flux d’énergie, il y a bien un bouton près du sélecteur de la transmission e-CVT, ainsi qu’un autre bouton pour forcer la conduite en tout électrique. Il y a encore un autre bouton pour le mode de conduite. On le tourne pour conduire en Eco ou en Sport et Sport+, mais on appuie dessus pour passer du mode Normal au mode personnalisé. Que de chipotage ! Ceci dit, si le vendeur respecte les préceptes de Lexus, il prendra le temps de tout expliquer au client avant de le lâcher dans la jungle routière.

C’est parti

 Maintenant que la présentation est faite, prenons les rênes de la NX. Cette voiture de 4,66 m de long pèse 2 tonnes. La batterie étant vite épuisée, et n’ayant pas de borne pour la charge, la quasi-totalité du test s’est effectué en mode hybride avec le thermique brûlant de l’essence. Les 55 litres du réservoir se sont vidés au rythme de 7 l/100 km. Grâce à la régénération, il y avait toujours un peu de jus pour fonctionner comme une Prius. Le poids d’ensemble se ressent notamment à l’accélération. Le 4-cylindres joue (mal) des vocalises, hiatus dans l’ambiance sophistiquée de l’ensemble. En passant sur S et S+, la batterie se videra plus vite en aidant le thermique.

Malgré les gros boudins de 18 pouces aux roues, le SUV se montre efficace sur autoroute. Un bon 250 km sur le ruban bitumé n’a pas effrayé la gomme de la Japonaise. Quand l’accélérateur ne secoue pas le bloc essence, c’est confortablement ouaté à bord. Pour éviter les alertes intempestives, Lexus a même prévu un raccourci sur l’écran pour couper la chique à l’alerte intempestive de vitesse. À condition de ne pas être branché sur son jumelage sans fil Android Auto ou Apple Car Play.

Hors piste

Ce ne sont pas les petites routes de campagne et les pavés près des ascenseurs à bateaux de Strépy-Thieu qui effraient la NX. Mais comme elle est AWD et Overtrail, il faut trouver un détour à sa mesure. La météo du moment n’offrait guère de boue (et encore moins de neige, même si ses Dunlop Grandtrek ne sont pas estampillés pneus hiver). Il y a un bouton pour activer la transmission intégrale. Et sur l’écran, il est possible de voir ce qu’il y a sous la voiture grâce à la vision panoramique évoluée.

La randonnée à travers la campagne brabançonne s’est passée sans encombre. Mais même un ProAce City Verso (un Berlingo Toyota quoi) aurait pu le faire. Par contre, là où la NX 450h+ AWD s’en est bien sorti, c’est dans la stabilité de la caisse, nonobstant les trous. Toutefois, je ne me fais guère d’illusions sur ses vraies capacités en 4x4. Malgré sa garde au sol relevée de 15 mm, il ne faut pas s’attendre à des exploits dans la boue ou la lancer dans des croisements de pont. Mais au moins, on peut rejoindre un pré, une ferme, un chalet ou un terrain de pique-nique un peu reculés.

Ce qui est intéressant, surtout, c’est qu’elle se montre sereine sur le bitume. Les gros pneus ne sont pas un handicap pour les longs voyages. En remplissant le coffre de 549 litres, il est possible de faire des découvertes loin du brouhaha bruxellois. Idéal donc pour les baroudeurs de Fort-Jaco (Belgian private joke), mais aussi pour les vrais résidents de zones un peu reculées désireux de garder un certain standing sur le béton.

À la caisse

En sortant de la voiture, en appuyant sur un bouton en guise de poignée, il est temps de se pencher sur les tarifs. À l’heure d’écrire ces lignes, Lexus Belgique offre une remise de 3000 €. On s’en tiendra aux tarifs officiels. La voiture sur les images coûte 78.400 € (dont 3190 € d’option "seulement" pour le toit ouvrant et la couleur). En Belgique, dans cette finition, le rétroviseur digital (qui bascule en miroir très simplement) est fourni de série. Par ailleurs, sans les pneus Grandtrek dans une finition Business Line, la NX 450h+ AWD se négocie à partir de 65.950 €.

En Suisse, la Lexus NX 450h+ Overtail est proposée à partir de 77.900 CHF (78.500 CHF avec la même couleur Moon Desert). Pour le toit ouvrant, il faut ajouter 2150 CHF. Il y a aussi un kit hiver à 3376 CHF avec des pneus 3PMSF adaptés pour la neige et la saison froide. Les pneus hiver seuls sont proposés à 3100 CHF. Il n’y a pas de NX Overtrail dans le catalogue en France. La NX 450h+ AWD débute à 78.000 € avec des finitions plus urbaines.

Lexus propose également la NX 450h+ Overtrail aux Pays-Bas. La grille tarifaire débute alors à 73.495 €. Avec la bonne couleur Moon Desert, le toit ouvrant et le rétroviseur digital, il faut ajouter plus de 3000 € pour atteindre 76.637 €. En Allemagne, la 450h+ Overtrail, sans toit ouvrant, débute à 73.290 €. Comme en France, pas de NX Overtrail, ni au Royaume-Uni (450h+ à partir de 50.245 £) ni au Canada (450h+ à partir de 59.990 $ CAD). Allez comprendre !

 (Olivier Duquesne – Source : Lexus – Photos : © Olivier Duquesne)