Il y a 30 ans, jour pour jour, le 11 juillet 1995, le massacre de Srebrenica, en Bosnie, se déroulait sous les yeux d'une Europe impuissante.
Plus de huit mille personnes allaient perdre la vie lors de ces événements tragiques, conduisant aux premières condamnations pour génocide et crimes contre l’humanité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les images obsédantes d’hommes bosniaques affamés parqués derrière des barbelés ont été diffusées dans le monde entier et ont servi à illustrer l’ampleur de ces atrocités. Mais, 30 ans plus tard, la population de Bosnie doit encore faire face à des violences qui ont perduré bien au-delà des événements de Srebrenica.
L’ampleur réelle des événements
Commémorer le massacre, c'est réduire la portée des crimes à un seul acte ou à un seul moment de violence isolé. Mais l’ampleur réelle des crimes horribles commis à l'époque comprenait le siège de la ville, la famine imposée à la population, des viols de masse, des tueries de masse et l'annihilation systématique de toute vie civile sur une période de quatre ans.
Qualifier ces événements de simple massacre passe sous silence la dimension plus large et coordonnée de l’intention d’extermination — et efface une grande partie de la souffrance endurée par les survivants jusqu’à aujourd’hui.
La campagne a été menée sous les ordres du Serbe Radovan Karadžić. A la tête de l’Armée de la Republika Srpska (VRS) il va martyriser la population bosniaque à Srebrenica et Zepa e menant à la fois des opérations militaires et en privant les victimes d’aide humanitaire. Pour metteuse en scène Melina Borčak, ce comportement "correspond presque mot pour mot à la définition du génocide de la Convention de Genève". Difficile de ne pas faire un parallèle avec les conflits actuels au Soudan, en Ukraine et à Gaza...
"Fleurs de Srebrenica", une pièce de théâtre destinée à comprendre les crimes de 1995 pour éclairer les réalités des conflits actuels, sera présentée en avant-première le mois prochain à Sarajevo, puis jouée à Tuzla, à Belgrade et à Londres.
(LpR avec Michael Leahy - Picture : Pixabay)
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