Des chercheurs canadiens avancent qu’il y aurait un lien entre nos cauchemars et la consommation de lactose le soir.
Notre alimentation aurait donc une influence sur nos mauvais rêves. Selon une étude récemment publiée dans Frontiers in Psychology, menée par des chercheurs en psychologie, il y aurait un lien fort entre l’intolérance au lactose et les cauchemars. Pendant 4 mois, ce sont 1082 étudiants de l'université MacEwan (au Canada) qui ont été questionnés sur leurs habitudes alimentaires mais aussi sur leur sommeil, plus particulièrement sur leurs mauvais rêves et l’association des deux.
Lactose, crampes et ballonnements
Il s’avère que de nombreuses personnes souffrant d’intolérance au lactose se nourrissent, malgré tout, de produits laitiers. Et Tore Nielsen, auteur principal de l’étude et expert en neurophysiologie et neurocognition des rêves et cauchemars à l'Université de Montréal, de rappeler que l’intensité de l’intolérance peut varier selon la quantité de lactase, soit l’enzyme responsable de la digestion du lactose, que chaque individu produit dans son intestin grêle. Dans leur sommeil, ces personnes intolérantes peuvent, de ce fait, ressentir des "signaux somatiques et organiques subtils" associés à des symptômes gastro-intestinaux tels que des ballonnements, des crampes..., rapporte le média belge la RTBF.
Qui dit émotions négatives dit mauvais rêves
Or, et toujours selon Nielsen, d’autres études ont déjà démontré que nos songes pouvaient capter “des troubles corporels inconscients qui ne se manifestent que plus tard sous forme de symptômes visibles". Par conséquent, "rêver d'un incendie peut précéder une poussée de fièvre". Un autre lien pourrait être fait entre nos émotions négatives (tristesse, anxiété…) et certains troubles gastro-intestinaux. "On sait que les émotions négatives vécues à l'état de veille peuvent se prolonger dans les rêves". "C'est sans doute pareil pour celles qui émergent à cause de troubles digestifs pendant le sommeil."
Qui de l’alimentation ou du sommeil ?
Et si ce lien entre mauvais rêves et intolérance au lactose semble solide, les chercheurs se questionnent tout de même sur la manière dont celui-ci se crée : est-ce que les personnes qui ont participé à l’étude dorment moins bien parce qu’elles se nourrissent mal ? Ou est-ce qu'elles mangent moins bien parce qu’elles n’ont pas un bon sommeil ? "Nous devons mener d'autres études sur davantage de personnes d'âges différents, issues de milieux variés et ayant des habitudes alimentaires différentes pour voir si ces résultats sont généralisables", souligne Tore Nielsen.
(Raphaël Liset - Source : RTBF - Illustration : ©Unsplash)
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