

A 80 ans tout rond, la chanteuse née à Créteil en 1945 poursuit sa carrière avec une vitalité étonnante
Loin de l’envolée yéyé de ses débuts, la longévité de Sheila défie toutes les modes (auxquelles elle pourtant a beaucoup sacrifié) et réconcilie toujours les générations,avec au moins 85 millions de disques vendus de par le monde.
Dès 1962, celle qui s’appelle encore Anne Chancel etqui possède de solides notions de solfège, s’acoquine avec deux frères dont le groupe prend le nom de Les Guitares Brothers (en franglais dans le texte !). Une expérience fugace qui lui permet cependant de séduire le producteur Claude Carrère qui s’empresse de faire signer un contrat d’exclusivité à ses parents puisqu’elle est encore mineure. Elle prend alors le nom de scène de Sheila en adaptant une chanson de l’Américain Tommy Roe. A l’époque du yé-yé en France, les versions plus ou moins réussies de succès américains font florès et on se dispute souvent pour être le premier sur le coup. Dans ce cas de figue Lucky Blondo la prend de vitesse et propulse son "Sheila" dans le hit-parade. Entrée en matière un peu ratée donc, malgré une honorable 10ème au hit-parade, mais la chanteuse se rattrapera bien vite en accumulant rapidement les succès.
avec un deuxième 45t qui caracolera plusieurs semaines en tête. "L’école est finie" reste encore aujourd’hui un incontournable de son répertoire. "Première surprise parie", "Vous les copains", "L’heure de la sortie" ou encore "Les rois mages", Sheila ne quitte que rarement le sommet pendant une dizaine d’années. Certes un peu nunuches, ses refrains séduisent ce qu’on nomme le "grand public", voire la France profonde.
A un moment, il faut pourtant envisager d’entrer doucement dans l’âge adulte et Sheila le fait évidemment… en chansons. Elle interprète ainsi "Laisse les gondoles à Venise" avec son mari de l’époque, Ringo !
A l’instar de sa rivale Sylvie Vartan qui a souvent posé ses valises à Las Vegas, Sheila vivra aussi une épopée américaine avec B Devotion, un groupe monté de toutes pièces et surtout la bénédiction de Nile Rodgers, le sorcier de Chic à la production de l'album "Little Darlin'" (1981). Avec une reprise de "Singin’ In The Rain" et surtout "Spacer", elle réussira même à titiller l’intérêt des pays anglo-saxons.
Sheila n’en est pas à son dernier virage artistique. Dans les années 90, elle se consacre la peinture, la sculpture, l’écriture (avec trois romans), un engagement contre le Sida, la présentation de quelques émissions télé et même un duo virtuel avec Claude François.
Aujourd’hui, elle privilégie forcément une approche plus mature. "A l’avenir" (2025), son 28ème album n’hésite pas à aborder des sujets sérieux, comme les "mots qui tuent" de "Raclée" ou même les croyances les plus intimes, sur une mélodie presque techno. avec "Et Dieu dans tout ça". Pour cette énième renaissance artistique, elle s’est entourée d’auteurs et compositeurs talentueux: Pierre-Yves Lebert, Rachel Khan, Pierre-Dominique Burgaud, Valérie Véga, Amaury Salmon, David Verlant, Daran, Elio Anthony, Davide Esposito et Éric Azhar. Une sacrée équipe ! Sheila regard ces douze nouvelles cassons avec tendresse mais surtout la satisfaction du travail bien fait « Je ne veux plus rien prouver aux gens, je veux simplement me prouver à moi-même que je peux encore me faire plaisir ! »
Concerts en Belgique :
10 décembre : Palais des Beaux-Arts - Charleroi (Belgique)
12 décembre : Wex - Marche-en-Famenne (Belgique)
14 décembre : Cirque Royal - Bruxelles (Belgique)
Toutes les date ici : https://www.sheilaofficiel.com/index.php/concerts
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Sheila sur le plateau de l'émission "Chansons à la Carte" à Bruxelles (Belgique) en octobre 1988






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