Le fondateur du groupe électronique allemand avant-gardiste a vu le jour à Düsseldorf en 1947 et s’y est éteint le 21 avril 2020 des suites d’un cancer foudroyant
Avec Ralf Hütter, toujours à la manoeuvre en 2025, il est l’un des deux membres fondateurs de Kraftwerk à l'orée des années 70. Le nom de leur groupe peut être traduit âr travail artisanal. Pour ces deux précurseurs de la musique électronique, conditionnée par l’émergence de nouveaux appareils (on préfèrera cette appellation à celle d’instruments) qu’ils triturent et manipulent comme les alchimistes se servaient autrefois de leurs alambics. Aux côtés de Amon Düül II, de Can et de Popol Vuh, ils s’inscrivent, avec une certaine distance, dans cette éclosion musicale allemande fertile et insaisissable qu’on appelle le krautrock. Car plus que tous les autres, Florian et
Ralf défendent répétitions minimalistes autant qu’un recours aux techniques de pointe. En ce sens, ils se sont toujours inscrits dans les pas de leur compatriote Karlheinz Stockhausen né deux décennies avant eux.
A l’instar de Ralf, Florian a étudiera musique et la musicologie pendant une dizaine d'années. Féru d’improvisations jazz, il joue avec brio de différents instruments classiques comme la flûte traversière ou le violon. Mais l’apparition des premiers synthétiseurs portables (ou plus exactement simplement transportables), la naissance du vocoder ainsi que des premières expérimentations vidéo ont vite fait de requérir toute son attention. D’abord avec "Autobahn" (1974) puis avec "Radio-Activity" (1975) et "Trans-Europe Express" (1977), en conservant leur valeur sociale voire sociologique, ces simples mots de la vie quotidienne servent de réceptacle et de prétexte à leurs expérimentations sonores. Tout en appuyant parfois sur nos peurs liées, par exemple, à l’énergie nucléaire et à la bombe atomique. Toujours publiés en deux versions, dans leur langue maternelle et en anglais, "The Man Machine" (1978) et "Computer World" (1981) continuent à s’interroger sur un monde déjà aux prises avec de nouvelles technologies aux usages potentiellement critiquables. Tout cela est présent dans les cinq premiers albums de Kraftwerk des décennies avant l’émergence des réseaux sociaux, l’apparition des crypto-monnaies sans même parler du tsunami provoqué par l’Intelligence Artificielle.
Avec "Techno Pop" (1986) puis "Tour de France" (2003) après une longue période d’inactivité, Kraftwerk semble privilégier une approche flirtant à la fois avec un certain second degré
et une sophistication dans laquelle le groupe perd une partie de son originalité. Devenu en 1998 professeur à l’Institut des Arts et de la Communication de Karlsruhe (Allemagne), Florian Schneider s’éloigne progressivement de Kraftwerk et finit par officialiser son départ en 2008.
Actuellement en tournée aux Etats-unis et au Canada, désormais dirigé par Ralf Hütter qui apprche doucement de son 80ème anniversaire, Kraftwerk accorde toujours la part belle à la 3D et à des créations visuelles bluffantes, Kraftwerk retrouvera le vieux continent au mois de juin. Ci-dessous quelques dates choisies :
21 juillet : Théâtre de Fourvière - Lyon (France)
25 juillet : Teatro Antico - Taormina (Italie)
14 août : Place du Palais Royal - Bruxelles (Belgique)
2 décembre : AFAS Live - Amsterdam (Pays-Bas)
Et aussi en Suède, Norvège, Finlande, Autriche et bien entendu en Allemagne
(Stéphane Soupart - Photo : Etienne Tordoir)
Photo ; Florian Schneider avec Kraftwerk sur la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles (Belgique) le 7 juin 1981
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