

Peter Joseph Andrew Hammill a vu le jour en 1948 à Ealing dans l’ouest londonien. Il a été le moteur créatif de Van Der Graaf Generator dès la fin des années 60
Passage éclair mais essentiel, il étudie brièvement à l’université de Manchester et y jette les bases de ce qui deviendra Van der Graf Generator (VDGG) en compagnie de Chris Judge Smith à peine plus âgé que lui. Peter composait déjà ses propres chansons introspectives depuis quelques années, les interprétait à la guitare acoustique et se targuait du qualificatif de poète. Un atout notable pour rejoindre un des futurs grands du rock progressif britannique qui, pour démontrer son côté intello, choisit comme nom de scène celui d’une machine électrostatique inventée en 1931. Avec sans doute le secret espoir que leur musique fasse se dresser le poil des auditeurs comme cette étrange sphère métallique qu’on retrouve dans certains musées des sciences !
Il participe jusqu’à nos jours aux différentes formules de VDGG (pour les intimes), la dernière en date depuis 2006 se satisfaisant d’un trio Hammill-Evans-Banton. Quand je les ai vu pour la première fois sur scène, en 1975 (un de mes tous premiers concerts avec... The Rubettes), c’est cependant le violon électrique de Graham Smith et les innombrables instruments à vent de David Jackson, qui m’avaient le plus impressionné.
Si la carrière de Peter Hamill s’articule autour de VDGG, son tout premier album solo, le bien nommé "Fool’s Mate", sort en 1971 dans la foulée des premiers grands succès de son groupe. Même si la carrière de celui-ci, parsemée de longues périodes d'inactivité, n’a cessé de se renouveler, Hammill a toujours farouchement défendu à la fois son indépendance ainsi qu'une liberté créative absolue. Avec une discographie protéiforme de près de quarante albums, il s’avère impossible de lui accoler une étiquette, voire même plusieurs. Le rock progressif n’est jamais très loin mais il apprécie aussi les ballades décharnées, les expérimentations électroniques, un certain minimalistes et, à l’opposé, de grandes envolées conceptuelles un peu indigestes. Vous l’avez compris, Hamill a toujours été et reste un électron libre qui aime tenir les rênes de sa carrière en mains…
Il crée d'ailleurs son propre label (Fie! en 1991), son studio d’enregistrement personnel (Sofa Sound) qui lui procurent une indépendance totale bien avant l’avènement des plateformes de streaming.
Tantôt douce et même langoureuse, tantôt tempétueuse (presque punk par moments), sa voix constitue un de ses atouts. Aussi à l’aise avec les partitions qu’avec les mots, il tresse des textes épiques, poétiques et souvent introspectifs qui explorent la solitude, le temps qui passe et bien entendu les relations, toujours complexes entre les êtres humains. "Le monde de la musique aujourd’hui ressemble à un vaste IKEA dans lequel tout est préfabriqué. De mon côté, je me considère un peu comme un menuisier qui fabrique encore tout à la main" déclarait-il au quotidien anglais "The Independent". "Et j’ai la chance d’avoir pu m’aventurer dans tous les chemins que j’avais envie d’explorer depuis plus d’un demi-siècle. C’est suffisamment rare pour que j’en apprécie chaque seconde à sa juste valeur!".
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo Peter Hammill sur la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles (Belgique) le 8 octobre 1981






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