

Victime de son succès, la nouvelle génération du Toyota Land Cruiser a pris du temps avant d’arriver en Europe. Nous avons pu essayer la version 1st Edition avec les optiques rondes. Un vrai 4x4 avec un 4-cylindres Diesel, un essieu rigide à l’arrière et plein de boutons.

La nouvelle génération du Toyota Land Cruiser 250 fait référence à la mythique Série 70 de 1984, surtout dans cette version de lancement avec les phares ronds, malheureusement sold out. Depuis, le catalogue propose le Land Cruiser avec un autre regard, moins nostalgique. Ce véhicule tout terrain de 4,92 m de long, 1,98 m de large et 1,94 m de haut en impose. Un gabarit à ne pas trimballer dans certains parkings souterrains des centres-villes. C’est bien le seul terrain qui va freiner cette voiture un brin anachronique.

Du brut
Après avoir profité du marchepied et de la poignée pour monter (et ce n’est pas au figuré) à bord, on découvre un cockpit à la fois numérique et rustique. Il y a du moderne avec les écrans et du plastique qui sent la robustesse sans concession. Le démarrage est immanquablement bruyant compte tenu de l’artillerie sous le capot. Un 4-cylindres Diesel 2.8 l de 204 ch et 500 Nm associé à une boîte automatique Direct Shift à 8 rapports pour entraîner les 4 roues. Une variante 2.8 D microhybride 48 V va s’ajouter à cette solution thermique à l’ancienne.

Pour l’heure, c’est donc uniquement avec du gazole que notre embarcation va nous emmener dans la campagne belge et sur les autoroutes du royaume. Un parcours à la recherche des performances du Land Cruiser sur les longs trajets et dans les petites escapades rurales. Près de 800 km en une semaine ont abouti à une consommation moyenne de 10,6 l/100 km. Les virées sur les chemins non carrossés et dans la ville encombrée ont eu leur effet négatif sur le bilan final. Dans les bouchons urbains, avec les multiples relances, la conso a grimpé à près de 15 l/100 km, sans utiliser le mode Eco.

Cependant, à vitesse constante, sur autoroute, il est possible de rester sous les 9 l/100 km, et même 7,9 l/100 km à 90 km/h. De quoi faire entre 600 km et 1000 km avec 80 l dans le réservoir. Durant notre essai, par trois fois, le Land Cruiser a activé la régénération par brûlage du DPF (filtre à particules) pour éviter l’encrassement. En outre, 17 l d’AdBlue sont là pour réduire les émissions. Cette motorisation n’est évidemment pas l’alliée du comptable et du fiscaliste, surtout en France. Les taux de CO2 pénalisent – injustement ? – notre monture. De plus, les prix du Diesel n’étant plus aussi avantageux qu’auparavant, remplir son réservoir fera mal au compte en banque.

Jeu du compromis
La vivacité du Land Cruiser est bien loin de celle des nouveaux 4x4 électriques ou électrisés. Ici, il faut que l’engin se secoue pour s’ébrouer. Cela vibre, cela résonne au départ. Après, cela avance bien une fois que le bloc ronronne grâce à une bonne gestion de boîte. Quand il faut redonner du punch, le turbodiesel se réveille et le fait savoir. Encore plus en mode Sport faisant monter le régime moteur pour plus de dynamisme en accélération. Dommage que l’ergonomie des ADAS (aides à la conduite) gâche un peu le spectacle. Toyota a dû, pour respecter la législation européenne, installer l’alerte de vitesse. Sauf que, pour la débrancher, c’est tout un pataquès via les menus du combiné numérique. Au final, on abandonne pour faire la sourde oreille aux alertes intempestives.

Le châssis (en échelle) surtout, est remarquable, compte tenu de ses capacités hors bitume. Sur les longs rubans, le Toyota se montre prévenant et confortable, en dépit de l’essieu rigide à l’arrière. Il y a peu de roulis. La sensation à bord est surtout celle d’un filtrage incroyable des imperfections. En Belgique, c’est un vrai luxe de pouvoir absorber les nids de poule sans mauvais coup dans le dos. Malgré la hauteur de conduite et la taille de l’engin, il est facile à mener sur ses gros pneus M+S de 18 pouces. La direction à assistance électrique rend les manœuvres précises. Elle n’a pas donné l’impression de nous prendre en traître non plus dans les lacets.

Des caméras partout
Dès que le véhicule progresse à faible vitesse, une vision panoramique aérienne apparaît sur l’écran central de 12,3 pouces. Très utile en tout terrain, évidemment, mais aussi pour le stationnement. Si toutes les voitures avaient une aussi bonne image sur l’écran central permettant de voir exactement ce qui se passe sous le plancher, il y aurait moins de jantes griffées. Sortons de la ville pour se lancer sur la rocaille, la boue et les chemins escarpés.

Les contrées belges traversées durant notre essai n’ont pas vraiment mis le 4x4 à rude épreuve, hormis la drache nationale de fin octobre. Même pas besoin d’utiliser le sélecteur pour enclencher la boîte courte L4. En H4, cela passe déjà très facilement sur les chemins humides et boueux couverts de feuilles. Mais si besoin, le Land Cruiser peut vous emmener partout avec aisance. Pour cela, il faut comprendre les différents boutons MTS, DAC ou Crawl. Le Crawl Control est un système de différentiel électronique. Le mode DAC permet de laisser la voiture contrôler le freinage dans les descentes abruptes. Le MTS (Multi-Terrain Select) est un système automatique pour gérer la transmission et la progression sur base d’une analyse du terrain.

Baroudeur
Le conducteur peut aider le système MTS en indiquant par lui-même sur quel type de surface progresse le 4x4, et prendre la main en quelque sorte. D’ailleurs, tout peut être activé ou désactivé manuellement, de la transmission au différentiel. Ce qui explique la panoplie de commandes sur la console centrale et le gros sélecteur de boîte. Faites comme vous le sentez.

Un autre bouton devra être souvent utilisé : celui de l’allumage automatique des grands phares. Il a tendance à en faire trop, surtout en ville. Dès lors, pour ne pas éblouir tout ce qui nous croise, il faut le désactiver en agglomération ou sur les axes bien éclairés. Les feux LED sont d’ailleurs très efficaces quand l’obscurité est tombée sur votre itinéraire ou en plein milieu de nulle part.


Le Toyota Land Cruiser ne se contente pas de vous emmener partout, tant que le toit n’est pas trop bas. Il peut aussi se transformer en cargo polyvalent. La deuxième rangée de sièges se rabat et se plie. Ainsi, le coffre de notre variante 5 places dispose de 640 l sous le couvre-bagages. En rabattant et pliant les sièges, on arrive à un maximum de 1934 l.

Une variante à 7 places est également annoncée, mais alors le coffre n’a plus que 130 l de disponibles quand tout le monde est à bord ! Pour éviter de devoir déployer le hayon électrique, sa vitre peut s’ouvrir seule pour récupérer facilement une veste, un ustensile ou un sac. Question attelage, le Land Cruiser peut tracter jusqu’à 3,5 tonnes. À condition d’avoir le bon permis, puisque la voiture pèse déjà 2,3 tonnes.

Les prix
Ne cherchez pas la variante à phares ronds de cet essai dans un showroom, ou alors en occasion. Le Land Cruiser a été directement victime de son succès avec un rapide épuisement du stock. En neuf, ce sera donc le Land Cruiser avec les feux LED horizontaux, moins historiques. En Belgique, ce modèle débute à 89.980 € (novembre 2025), 90.970 € avec le coloris sable Sand Metallic en finition VX.

Pour bénéficier de la couleur sable, des sièges électriques, des sièges avant et arrière chauffants et ventilés, de la climatisation par zones, de l’affichage tête haute et (désormais) du toit panoramique, il faut choisir la finition VX-L à partir de 96.900 € (97.890 € en couleur sable). Le crochet d’attelage coûte au moins 1099 €. La 3e rangée de sièges (7 places) est une option à 1090 €. Le tout avec une garantie de 10 ans… Notez que la solution TX à 77.020 € de 2024 n’est plus proposée par le configurateur Toyota. Et puis il y a les taxes, à l’image de la TMC belge : 3053,64 € à Bruxelles, 8635,45 € en Wallonie, 13.694,25 € en Flandre pour notre modèle.

Au Grand-Duché, le Toyota Land Cruiser est proposé à partir de 87.010 €. Le VX-L Sand Metallic est vendu à 94.660 €. En France, ce 4x4 japonais est assassiné par un malus ahurissant jusqu'à 70.000 € à ajouter au prix d’achat de 91.750 € pour un modèle similaire à celui essayé, mais "dans la limite des stocks disponibles" comme indiqué sur le site Toyota France.

En Suisse, la grille tarifaire débute à 86.900 CHF. Pour retrouver une variante similaire au VX-L du marché belge, il faut opter pour le Land Cruiser Invincible à partir de 92.800 CHF. Avec la teinte Sand métallisée, le prix est de 94.200 CHF. Si vous voulez les rajouter, la 3e rangée de sièges coûte 1600 CHF et le toit panoramique 2100 CHF.

Le bilan
Partir loin, en prenant des raccourcis champêtres ou escarpés, n’est pas un souci pour le Toyota Land Cruiser. Incroyablement confortable sur la route pour un vrai 4x4 à transmission intégrale permanente, il est évidemment capable de prouesses dans la boue, la neige, la rocaille et le sable grâce à sa boîte courte et à ses systèmes automatisés. Son architecture n’est pas étrangère non plus à son bilan en tout terrain. Il pourra rendre de grands services à ceux qui ont besoin d’un tel véhicule. Tout en restant accueillant, facile à mener et polyvalent. Il ne peut toutefois pas cacher la rudesse de son Diesel.

(Olivier Duquesne – Sources : Toyota – Inchcape – Photos : © Olivier Duquesne)






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