Né un 4 avril : Dave Hill (Slade), "Cum On Feel The Noize" depuis 1970

  Il a vu le jour en 1946 dans le Devon (Angleterre) et, contre vents et marées, n’a cessé de lier son destin à Slade

A son adolescence, les consoles de jeu n’existaient évidemment pas et la plupart des gamins rêvaient de se voir offrir une guitare. Dave Hill reçoit sa première six cordes à l’âge de 14 ans et s’empresse de former un groupe avec quelques camarades de classe. Le nom est tout trouvé, Ils s’appelleront The Young Ones. Forcément devrait-on ajouter.

  De toute manière, Dave considère l’école comme un calvaire. Il abandonne donc ses livres de grammaire et d’histoire à l’âge de 15 ans prêt à tous les sacrifices pour réussir dans la musique. Et ses parents lui apportent leur soutien. En 1969, la première mouture de Slade voit le jour avec déjà Noddy Holder au chant, Jim Lea à la basse et Don Powell à la batterie. Les quatre lascars laisseront rapidement tomber l’Ambrosia qu’ils avaient initialement accolé devant Slade. 

  Si leur premier album "Play It Loud" (1970) place déjà leurs refrains teintés de blues rock sur orbite, il ne suscite qu’un intérêt modeste. Deux ans plus tard, l’enregistrement en public "Slade Alive !" (1972) les propulse au firmament pour quelques années de folie. Rivalisant avec les ténors du glam rock, Slade soigne son image autant des refrains simplistes mais terriblement accrocheurs comme "Coz I Luv You" (1971), "Look Wot You Dun" et "Mama Weer All Crazee Now" (1972) ou encore "Cum On Feel The Noize" (1973). Sans oublier "Merry Xmas Everybody", une des plus incendiaires chansons de Noël qui ait jamais été écrite ! Marque de fabrique du groupe, l’orthographe approximative des titres rappele aussi, en filigrane, que Dave n’a jamais obtenu son certificat d’études !

  Il n’a par contre jamais ménagé ses efforts pour torturer sa guitare et se choisir des vêtements extravagants accessoirisés par des hauts talons et un maquillage appuyé. Dave Hill a aussi toujours cultivé son personnage de gamin inculte et un peu rustre, un "yob" en argot anglais. A la grande époque du groupe, il affectionnait évidemment les bagnoles sportives ornées d’une plaque minéralogique sans équivoque : YOB 1. Il a même surnommé sa guitare favorite, de la marque anglaise John Birch "SuperYOB" au cas où on n’aurait pas compris où il voulait en venir. 

  Le tandem Noddy Holder et Jim Lea a composé tout le répertoire de Slade mais Dave s’en moque puisqu’on lui prête souvent la réflexion suivante à propos de ses anciens compagnons : "Vous écrivez les chansons et moi je les vendrai".

 Lorsque le groupe implose en 1992, il continue l’aventure avec le batteur Don Powell d’abord sous le nom de Slade II. Depuis cinq ans, il reste le seul membre original d’un combo hybride qui continue certes à s’appeler Slade mais qui joue essentiellement la carte de la nostalgie. Sans que ce soit uniquement une boutade, Dave affirme souvent que de toute manière, il ne sait rien faire d’autre. 

  Logiquement, il a donc aussi pris la plume en 2017 pour "Here It Is", une auto-biographie adoubée par Noddy Holder en préface ainsi que Liam Gallagher (Oasis) qui se charge de la postface.

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Dave Hill avec Slade au Feniks Festival de Roosdaal (Belgique) le 16 août 1981