Né un 4 août : Vini Reilly, l'orfèvre des arpèges de Durutti Column

Le discret auteur-compositeur anglais est né en 1953 à Manchester. Il fête aujourd’hui son 72ème anniversaire.

  Délicats et poignants, les arpèges du petit génie n’évoquent aucunement la fièvre musicale anglaise de l’époque, livrée au (post) punk. Totalement instrumentale et centrée sur son jeu de guitare aérien, la musique de Vini Reilly semble inaltérable et comme hors du temps...

A son adolescence, son père très strict décède alors qu’il n’a que 15 ans. Sur son premier album en 1979, il lui dédiera "Requiem For A Father". Plutôt doué pour le foot, il est approché par Manchester City pour rejoindre les jeunes pousses du club. Mais entre le ballon rond et la six cordes, le jeune Vini n’hésite pas longtemps. La musique emporte la mise…

Etrangement, on qualifie souvent de post-punk les premiers pas de The Durutti Column sur le label mancunien Factory Records. Délicats et poignants, les arpèges du petit génie n’évoquent aucunement la fièvre musicale anglaise de l’époque. Première signature de Toni Wilson, Vini ne publiera "The Return of the Durutti Column", totalement instrumental et centré sur son jeu de guitare aérien, qu’en janvier 1980.

 Véritable orfèvre de la guitare, Vini Reilly joue le plus souvent un sur une Fender Stratocaster mais aussi sur une Gibson Les Paul Custom. S’il n’a jamais réussi à toucher le coeur du grand public, il compte certains de ses pairs parmi ses plus grands aficionados. Depuis des lustres, Brian Eno considère ainsi "LC" (1981) comme son album favori de tous les temps. Le Red Hot Chili Peppers John Frusciante voit en lui le guitariste le plus doué de sa génération. Artiste prolifique, il trouve aussi le temps de répondre aux invitations que lui lance son ami Morrissey (pour l’album "Viva Hate !" en 1985) ou encore Holly Johnson (Frankie Goes To Hollywood), Pauline Murray (Penetration), Richard Jobson (The Skids), Swing Out Sister et quelques autres.

  Victime d’un léger AVC en septembre 2010, Vini Reilly a perdu une partie de sa dextérité. Sa vie a aussi connu quelques soubresauts financiers suite à cette attaque cérébrale. Il a néanmoins sorti (enfin devrait-on écrire) l’émouvant "Short Stories For Pauline" en 2012 sur Factory Benelux grâce aux bons soins de James Nice. Son dernier témoignage discographique à ce jour date cependant d’une séance d’enregistrement, avec des musiciens belges, qui s’est déroulée à Bruxelles en 1983 et prenait la poussière depuis trois décennies. Si vous ne connaissez pas Vini et The Durutti Column, il n’est jamais trop tard pour les découvrir.

(Stéphane Soupart - photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Vini Reilly de The Durutti Column sur la plateau de l’émission télé "Génération 80" à Bruxelles (Belgique) le 16 février 1982