

Chanteur et poète corse, Jean-François Bernardini a vu le jour à Furiani (Haute-Corse) en 1957. Avec son groupe I Muvrini, il a popularisé les fameuses polyphonies corses
Issu d’une famille profondément ancrée dans la culture insulaire, il grandit dans un environnement où la langue corse, la poésie et le chant traditionnel — le cantu in paghjella — occupent une place centrale. Avec son frère Alain, il fonde le groupe I Muvrini dans les années 1980. Ce nom n’est évidemment pas choisi au hard puis qu’il fait référence au mouflon, symbole de liberté et de résistance en Corse.
Si la préservation d’une tradition séculaire constitue le moteur premier de I Muvrini, les deux frère ont toujours tenté, avec une indéniable réussite, à concilier l’héritage musical local et une ouverture au monde. Le groupe revisite ainsi la tradition polyphonique tout en la mariant à des sonorités modernes, mêlant instruments acoustiques, influences celtiques, africaines et pop.
Leur premier album "I Muvrini... Ti Ringrazianu" (1980) pose les bases d’un style absolument unique, enraciné sur l’île de Beauté mais subtilement universel. Rapidement, leur message de paix, de fraternité et d’attachement à la terre trouve un écho bien au-delà de la Méditerranée.
Les collaborations se multiplient alors sans que le groupe perde pour autant son âme. Une véritable gageure. Au fil des décennies, I Muvrini a su tisser des liens avec de nombreux artistes d’horizons variés. On peut ainsi citer Sting avec lequel ils enregistrent en 2000 une reprise de "Fields of Gold" que l’ancien bassiste de The Police a initialement composé en 1993. Cette rencontre symbolise parfaitement la fusion entre la pop anglo-saxonne et la poésie corse que les frères Bernardini cherchaient à obtenir pour populariser plus encore leur folklore. Pari gagné !
De son côté, Jean-Jacques Goldman participe à l’album "Alma" (1999) tandis que Patrick Bruel, MC Solaar pour l'émouvant "A Jalalabad", Youssou N’Dour, Florent Pagny ou encore Zucherro apportent aussi, à un moment ou un autre, leur pierre -ou plus exactement leurs voix- à cet édifice de paix que I Muvrini consolide disque après disque.
Au-delà de la scène, Jean-François Bernardini est un militant de la non-violence et un ambassadeur de la culture corse. En 2002, il crée la "Fondation Umani" qui œuvre pour la paix, l’éducation et la transmission de ces valeurs cardinales. Bien plus que Donald Trump, c’est donc bien le poète corse qui mériterait un jour de décrocher le Prix Nobel de la Paix !
(Stéphane Soupart- Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Jean-François Bernardini avec I Muvrini sur la scène du festival folk de Dranouter le 6 août 1999






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