Né dans le quartier de Yonkers à New York en 1948, il a -comme beaucoup d’autres artistes- choisi un nom plus porteur. Steven Victor Tallarico deviendra donc rapidement Steven Tyler
Sa carrière musicale est d’abord celle d’une (presque) indéfectible amitié avec le guitariste Joe Perry. On oubliera rapidement ses premiers pas, notamment au sein de Chain Reaction comme ses atermoiements entre batterie et micro.
Dès l’orée des années 70, avec un premier album éponyme en 1973, Aerosmith pousse les potentiomètres dans le rouge. Comme tout groupe de hard rock qui se respecte, des Scorpions à Guns’n Roses, de Metallica à Ozzy Osbourne, les Américains ont bien entendu enregistré quelques balades incongrues. Ils préfèrent utiliser le terme de "power balads" qui sonne un peu plus… viril ! Ecrite par Tyler, "Dream On" a, au cours des années, pris plusieurs fois le chemin du Billboard atteignant un modeste Top 60 en 1973 avant de grimper à la sixième position quelques années plus tard dans une version écourtée. En reprenant "I Don’t Want To Miss A Thing" de Diane Warren pour la b.o. du film "Armageddon" (1998), Tyler a même sacrifié son âme de rocker sur l’autel des violons. Ce n’est qu’une demi-surprise puisqu’il a toujours revendiqué son intérêt pour Beethoven et Bach. Pour Aerosmith, comme pour leurs camarades chevelus, ce sont toujours ces titres aux antipodes de leur répertoire conventionnel qui leur ont permis de tutoyer le sommet des hit-parades.
Souvent comparé à Mick Jagger, Steven Tyler s’est peaufiné une image forte, flirtant parfois avec l’androgynie et n’hésitant jamais à utiliser un trait de khôl un peu trop appuyé. Cultivant son look de bohémien, il a toujours aimé porter force colifichets autour du cou ainsi que nouer des bandanas sur son pied de micro.
En un demi-siècle de carrière, Aerosmith a mis en boîte une douzaine d’albums. Le groupe de Boston a toujours navigué au plaisir sans se refuser aucune collaboration. En 1986 par exemple, sur une idée du producteur Rick Rubin, le fondateur du label Def Jam, leur association avec Run DMC pour la reprise de "Walk This Way" (initialement sur "Toy In The Attic" en 1975) a fait couler beaucoup d’encre. Des anathèmes ont même été lancés de part et d’autre du Rubicon mais quatre décennies plus tard, cette version reste emblématique.
L’association de la guitare de Joe Perry et de la voix exceptionnelle de Steven Tyler qu’on surnomme souvent "The Demon of Screams" constitue incontestablement la marque de fabrique d’Aerosmith. Suite à une délicate opération aux cordes vocales en 2006, Tyler semble avoir récupéré l’essentiel de ses capacités. Son seul enregistrement solo, "We’re All Somebody From Somewhere" (2016) aux accents blues, ressemble parfois à la touchante confession d’un homme ayant longtemps abusé des drogues et de l’alcool. Sur "My Own Worst Enemy" c’est même une évidence…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Steven Tyler avec Aerosmith sur la scène de Forest-National à Bruxelles (Belgique) le 25 octobre 1989
Liens Rapides