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Né un 22 octobre: Stiv Bators (Lords of the New Church), prophète du chaos

parStéphane Soupart
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22 Oct 2025 11h30
Stiv Bators
© Etienne Tordoir

Stiv Bators a vu le jour à Youngstown dans l’Ohio (États-Unis) en 1949. Avec Iggy Pop et les (faux) frères Ramone, il est une figure emblématique du punk rock américain

Sa voix d’outre-tombe s’est d’abord imposée au sein des Dead Boys avant de devenir celle de Lords Of The New Church dont il était le leader certes décadent et déjanté mais aussi incontesté.

Dès les années 70, il se taille une place sur la scène punk de Cleveland. Inspiré par les Stooges d’Iggy Pop ainsi que par les New York Dolls de David Johansen, il lance les Dead Boys avec le guitariste Cheetah Chrome (sic !) en 1976 comme une grenade dégoupillée. Leur énergie brute, leurs concerts souvent violents et toujours provocateurs font d’eux, avec quelques rares autres, les pionniers du punk américain. Quelques-unes de leurs chansons comme "Sonic Reducer" ou "Ain’t It Fun" deviennent ainsi des hymnes du No Future sauve ketchup. Sur scène, à l’instar une fois encore d’Iggy et de Lux Interior (The Cramps), le chanteur s’inflige parfois des blessures volontaires, feint de se pendre à son fil de micro et devient un des précurseurs du « stage diving » en se jetant dans le public sans jamais craindre de s’écraser parfois sur le sol. Avec les Dead Boys, on en prend à la fois plein les yeux et plein les oreilles…
Après leur inéluctable séparation, trop d’excès tue l’excès, Stiv Bators tente une brève carrière solo à Londres et, pour la première fois de sa carrière,  découvre un sens de la mélodie (presque) pop avec  "Disconnected" (1980). Deux ans plus tard, il entre dans les ordres au sein des Lords Of The New Church. Il en devientnle le grand prêtre aux côtés deux ex-punks anglais, Brian James (The Damned) et Dave Tregunna (Sham 69) qui se convertissent à son bréviaire à la fois gothique et new wave. Mais une fois encore, avec des titres comme "Open Your Eyes", "Dance With Me" ou "Russian Roulette", il jongle subtilement avec une approche (faussement) apocalyptique et un romantisme lui aussi de pacotille. La potion ambiguë du séducteur tantôt mystique, tantôt cynique séduit ainsi des cohortes de fidèles qui lui vouent toujours un véritable culte aux trois seuls chapitres de la Bible selon St Bators : un premier album éponyme (1982), "Is Nothing Sacred ?" (1983) et "The Method To Our Madness" (1984).

Néanmoins tourmenté par de véritables démons, Stiv Bators se targuait de vivre comme dans ses chansons intensément, dangereusement et toujours sans filet. Au sens figuré, il se vantait de traverser systématiquement en dehors des clous au point de se faire renverser bêtement en traversant une rue à Paris en juin 1990 et de décéder sur place. Il avait juste 40 ans et, forcément, sa disparition tragique a encore enjolivé son image de poète maudit du pun Son groupe lui a survécu jusqu’en 2023 mais sans que les différents chanteurs qui ont pris le relais ne réussissent à le faire oublier.

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Torodoir)

Photo : Stiv Bators backstage au festival Night & Day de Louvain-La-Neuve (Belgique) à l’automne 1983

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