Né un 20 mars : Chilly Gonzales, le pianiste qui adore partir en vrille…

Ce n’est évidemment pas le vrai nom du pianiste canadien né en 1972 à Montréal (Canada) mais Jason Charles c’est quand même moins rigolo !

Sa famille juive ashkénaze d’origine hongroise a fui le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale pour s’installer au pays à la feuille d’érable. Pianiste classique de formation, il a toujours pris un malin plaisir à ruer dans les brancards et à pimenter son art d’une bonne dose de second degré sans négliger parfois un soupçon de vulgarité. Avant de rivaliser avec Richard Clayderman (en moins ampoulé heureusement) et de se choisir un pseudonyme épicé, Jason Charles a d’abord tenté une carrière de pop star avec Son, un groupe qui a eu l’excellente idée d’appeler son premier album Thriller au début des années 90. Un autre artiste bien plus connu avait déjà utilisé le même titre en 1982 avec un succès d’une toute autre ampleur…

Excellent pianiste certes, dès ses premiers pas sous ce pseudo que peu de Conservatoires légitimeraient, Chilly Gonzales a toujours réussi à jumeler technicité impeccable et gaudriole. Sans fausse modestie, il intitule ainsi son premier album en 2000 Chilly über alles tandis que le suivant, à peine quelques mois plus tard trône toujours sur sa carte de visite. The Entertainist c’est bien lui en effet !
  
Lui qui adore se produire sur scène en peignoir et en pantoufles (des UGG s’il vous plaît) ne se fait pas remarquer que pour ses emprunts au hip-hop avec The Worst MC en clin d’oeil appuyé ou au trip hop atmosphérique avec Feist pour Shameless Eyes.  il est aussi passé maître dans l’utilisation des réseaux sociaux. encore balbutiants. En mai 2009, il devient ainsi le roi du buzz en interprétant plus de 300 morceaux d’affilée pour un concert de 27 heures et quelques minutes. Un peu dingo Chilly ? Bien évidemment !

Ce sont pourtant ses enregistrements plus conventionnels comme Solo Piano (2004), Solo Piano II (2012), Chambers (2015), Solo Piano III (2018) ou leur version en public de 2025 qui lui permettent de tenir la dragée haute à Ludovico Einaudi et Sofiane Pamart. 

Evidemment, les pitreries du bonhomme, comme French Kiss en 2023, ne sont pas toujours du meilleur goûts mais le saltimbanque du Hoffmann n’a visiblement aucune intention d’abandonner ses jeux de mots douteux ou ses collabs bizarroïdes comme le tout récent Barbecue en hiver avec le rappeur Souffrance.

Prochains concerts :
14 avril : Grand Théâtre - Québec (Canada)
16/18 avril : Rialto - Montréal (Canada)
23 avril : Massey Hall - Toronto (Canada)
10 juin : Casino de Paris - Paris (France)
24 juillet : Fourrières Nights - Lyon (France)
18 octobre : OM - Seraing/Liège (Belgique)

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Chilly Gonzalez sur la scène du Festival des Libertés à Bruxelles (Belgique) le 24 octobre 2021