Né un 14 avril : Ritchie Blackmore (Deep Purple), guitar hero de son état

A l’instar de Van Morrison et de quelques autres légendes du rock, le guitariste anglais né en 1945 fête lui aussi son 80ème anniversaire

  L’homme n’est pas réputé pour son humilité légendaire. Si vous lui demandiez le nom du plus grand guitariste de tous les temps, il y a fort à parier qu’il vous donnerait tout simplement… le sien ! Mais, après tout, charité bien ordonnée commence par soi-même et, quand on appartint au cercle très fermé des "guitar heroes", une bonne dose d’ego peut même être vue comme un atout supplémentaire. Inconditionnel de la fameuse Fender Stratocaster, la firme de Scottsdale (USA) -créée un an près sa naissance- a même donné son nom à un de ses modèles. Les exégètes peuvent s’écharper afin de savoir qui de Jimmy Page, de Jeff Beck, de Angus Young ou de Jimi Hendrix le dépasserait en technicité ou n originalité, le fait est que Blackmore n’est effectivement pas un manche !

  On l’oublie souvent mais le jeune garçon a d’abord appris la guitare classique. Cette proximité de la grande musique ne s’est jamais démentie. Lorsqu’il propose à ses comparses de Deep Purple de s'acoquiner avec le Royal Philharmonic Orchestra, nous sommes en 1969 et ce genre de transgression était assimilée à une trahison impardonnable plutôt qu’à une ouverture d’esprit opportune. 

  Ritchie Blackmore a certes inscrit une bonne dizaine de soli historiques au panthéon du rock. Incidemment, l’immortel "Smoke On The Water", "Lazy" mais aussi "Highway Star"  figurent tous sur  l’album "Machine Head" en 1972. Il ne faut évidemment pas oublier les dix minutes d'anthologie fe "Child In Time" sur l’album "In Rock" en 1970.

  Ritchie Blackmore possède sans aucun doute un caractère bien trempé, insupportable affirmeront ses nombreuses ex-femmes, mais il se targue aussi d'une forme de lucidité teintée d'une pointe d'ironie. Tout arrive donc à qui sait attendre. Au cours d’une interview pour la chaîne franco-allemande Arte, dans l’émission "Tracks" en 2007, il explique ainsi son attirance pour d’autres genres musicaux, notallet proche d’un style renaissance plus apaisé. "Déjà à l’époque où j'étais avec Deep Purple, je me rendais compte que je jouais d’abord pour d’autres guitaristes agglutinés au premier rang. A un moment, je me suis qu’il pouvait être intéressant de jouer aussi pour la salle toute entière. Ce que vous appeler ma reconversion tend à transformer cette idée en réalité".

  Très récemment, interprétée par sa compagne Candice Night, "The Last Goodbye" est apparu sur les plateformes de streaming. Co-signé par Blackmore mais sans une seule note de guitare, cette chanson touchante se clôture par un Goodbye murmuré par la chanteuse comme en clôture d’une homélie.Voire comm une oraison funèbre avant l’heure qui laisse perplexe sur l'état de santé du guitariste…

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Ritchie Blackmore avec Rainbow sur la scène de Forest-National à Bruxelles (Belgique) le 19 juin 1981