

Ce pilier artistique du continent noir a vu le jour en 1959 à Dimbokro (Côte d’Ivoire) à 240 kilomètres au nord de la capitale Abidjan.
Tout au long de sa carrière, il a été épaulé par plusieurs groupes : The Natty Rebels pour ses premiers pas et surtout The Solar System. Sans oublier les Waillers de Bob Marley qui l’ont adoubé en 1986 pour l’album "Jerusalem".
En ce jour de l’an, j’ai exhumé de mes archives les quelques lignes écrites dans un quotidien à la sortie du LP "Dieu" en 1994. De "Jah Glory" (1982) à "Jah Victory" (2007), Alpha Blondy a toujours eu un faible pour les titres un peu mystiques. Prêts pour un petit voyage dans la machine à remonter le temps ? C’est parti !
Seydou Koné est vraiment un drôle de ouistiti. Sous le pseudonyme coloré d'Alpha Blondy, désormais rasé comme Manu Dibango, l'Ivoirien a importé le reggae jamaïcain au coeur-même de l'Afrique. Un juste retour à l’envoyeur d’une certaine manière ! Sans oublier de lui insufler rythmes chaloupés et Mélodies foncièrement pop ("Rocking Time"). Sans chercher à intellectualiser ses sentiments, il psalmodie sa foi et s'enflamme pour des causes simples mais compliquées à résoudre. On se souvient de son album intitulé "Apartheid" Is Nazism ou encore de l'enrobage musical délicieusement irrespectueux d'un discours du président Houphouët-Boigny. Quand il force sur la ganja, Alpha Blondy voit le monde de manière dichotomique et étrangement simpliste. Pour attirants qu'ils soient, ses credos sur l'avortement ("Abortion Is A Crime") et les affres des conflits armés ("La guerre") manquent cruellement de réalisme et de finesse. Peu importe finalement, on aime justement le chanteur ivoirien pour sa capacité inébranlable à rêver d'un monde meilleur, pour son don des langues (dioula, français et anglais sur un même pied), pour sa voix éraillée, pour ses néologismes amusants « permanament » pour "de façon permanente"), pour ses sonorités empruntées à la tradition mandingue et son génie mélodique irrésistible.
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Alpha Blondy backstage au Festival de la Jeunesse de Marrakech (Maroc) en juillet 1985






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