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Sarkozy, Tapie, Le Pen : célèbres cas d’inéligibilité en France

parOlivier Duquesne
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31 Mar 2025 12h30
Marine Le Pen after guilty in French court
picture alliance/dpa/MAXPPP | Stéphane Geufroi

Marine Le Pen n’est pas la première pointure politique française condamnée d’inéligibilité. Depuis qu’elle n’est plus automatique, elle a déjà touché des ténors comme son père, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, Charles Pasqua et Bernard Tapie.

Ce n’est pas l’apanage des politiciens de droite, la condamnation d’inéligibilité a déjà été brandie par la justice française contre plusieurs dizaines d’élus et mandataires publics depuis 1992. C’est à cette date que ce concept est apparu en droit français. Il était même directement appliqué pour toute une série de délits jusqu’à une réforme en 2010. Depuis lors, c’est une peine à part entière qui doit être décidée par un juge. Elle est de maximum 5 ans pour un délit et de 10 ans pour un crime. Voici un petit panaché d’hommes et de femmes politiques célèbres qui ont été condamnés à cette peine (par ordre alphabétique). 

- Isabelle et Patrick Balkany (centre droit) : 10 ans en 2019 pour le couple de Levallois-Perret suite à une fraude fiscale, la peine a été allégée pour Mme Balkany, la même demande a été faite en octobre 2024 pour M. Balkany.

Jacques Chirac (centre droit) : 1 an en 2011 pour détournement de fonds publics et abus de confiance.

Henri Emmanuelli (gauche) : 2 ans en 1996 pour recel de trafic d’influence, il sera réélu en 2000.

Pénélope et François Fillon (droite) : 10 ans en 2020 pour l’ancien Premier ministre et 3 ans pour son épouse pour une affaire d’emplois fictifs, une audience en avril 2025 peut encore modifier ces sanctions.

- Alain Juppé (centre droit) : 1 an en 2004 pour l’ancien Premier ministre et maire de Bordeaux pour prise illégale d'intérêts dans des emplois fictifs, il sera réélu maire de Bordeaux en 2006.

Jean-Marie Le Pen (extrême droite) : 3 ans en 1997 pour négationnisme, 1 an en 1998 pour avoir bousculé une conseillère régionale et 10 ans en 2011 pour incitation à la haine raciale, mais certaines de ces peines ont finalement été annulées ou raccourcies.

Marine Le Pen (extrême droite) : 5 ans en 2025 pour détournement de fonds publics européens, elle peut encore faire appel de cette décision.

Charles Pasqua (droite) : 2 ans en 2013 pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts, il décédera avant la décision en appel où il aurait sans doute été relaxé comme un autre inculpé dans la même affaire.

Nicolas Sarkozy (droite et centre droit) : 10 ans en 2020 pour corruption, confirmée par la Cour de cassation, possibilité d’ultime recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

Bernard Tapie (gauche) : 3 ans en 1995 pour corruption et 5 ans en 2020 pour fraude, fin de la procédure en octobre 2021 suite à son décès.

Georges Tron (droite et centre droit) : 6 ans en 2021 pour viols et agressions sexuelles.

(Olivier Duquesne – Sources : Wikipédia, Le Point, Le Soir & AFP – Picture : © picture alliance/dpa/MAXPPP | Stéphane Geufroi)