Il a vu le jour dans l’état de New York en 1959, une décennie environ après l’émergence de ce style musical auquel il a voué l’essentiel de sa carrière artistique
Initialement attiré par le jazz qu’il découvre dans des clubs new-yorkais comme The Vanguard, comme toute une génération de musiciens, Brian Setzer succombe rapidement aux sirènes du rock, voire même du punk. Nés sur les cendres d’un de ses premiers groupes (The Tomcats), les Stray Cats sont portés sur les fonts baptismaux en 1980 lorsque le contrebassiste Lee Rocker et le batteur Slim Jim Phantom combinent leurs énergies. La contrebasse ronflante de Phantom et la minuscule batterie de Rocker servent de parfait contrepoint à la voix de Brian Setzer ainsi qu'à sa guitare incisive. Il voue d’ailleurs une passion pour la marque Gretsch et surtout l’imposant modèle 6120 qui semble presque trop grand pour lui. A la fois nostalgique, racines rockabilly obligent, mais aussi d’une puissance à faire pâlir les punks les plus hirsutes, le trio sort un album éponyme en 1981 et se fait remarquer par des prestations scéniques d’une puissance rare. "Runaway Boys" ou "Stray Cat Strut" produisent encore aujourd’hui le même effet dévastateurs. Leur chanson "Rock This Town" a même donné son titre
titre à un mensuel rock en Belgique !
Malgré une impressionnante série de disputes homériques puis de réconciliations pour la vie, les Stray Cats ont mis en boîte une dizaine d’albums studio et ont fêté leur 40 années d’existence en 2019 en restant fidèles à leur ADN initial. Il n’est évidemment pas interdit de trouver leurs sources d’inspiration un peu redondances voire même limitées...
Quand les Stray Cats se chamaillaient, Brian Setzer n’est jamais longtemps resté inactif. Sans abandonner totalement le rockabilly (avec son projet "Rockabilly Riot" notamment), il a aussi testé un rock plus classique proche de John "Cougar" Mellencamp mais sans vraiment convaincre. Par contre, sa déclaration d’amour au live et au swing des années 30 avec son Brian Setzer Orchestra a laissé une empreinte plus durable. Encore une fois, il a enfilé un long chapelet d’enregistrements alternant ses propres compositions à des reprises de grands classiques comme "Americano". Avec toujours ce jeu de guitare reconnaissable entre mille. Et évidemment un inévitable disque de Noël sur lequel sa version de "Jingle Bells" mérite son pesant de noisettes.
Malheureusement, en février de cette année, Brian Setzer a annoncé souffrir d’une maladie auto-immune qui l’empêche désormais de jouer de la guitare. "The Devil Collects" paru en 2023 restera donc vraisemblablement son dernier enregistrement. Son jeu de guitare y brille encore des mêmes feux qu’en 1980 !
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Brian Setzer avec The Stray Cts sur la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles (Belgique) le 17 novembre 1981
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