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Né un 12 avril : Herbie Hancock, le jazzman le plus éclectique du monde

parStéphane Soupart
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12 Apr 2025 12h00
Herbie Hancock
© Herbie Hancock

Il a vu le jour à Chicago en 1940 et, dans sa carrière, n’a jamais hésité à s’aventurer en terre inconnue

  Comme beaucoup de grands pianistes de jazz, Herbie Hancock a d’abord appris les secrets de la musique classique dès l’âge de 7 ans avec sa mère. Avec patience, il progresse jusqu’à être invité, vers 11 ans, à se produire avec le fameux Chicago Symphony Orchestra avec d’autres jeunes pousses prometteuses. S’il décide, en autodidacte, de se tourner vers le jazz à l’adolescence, le pianiste "grande néanmoins une place pour ce qu’on appelle souvent la grande musique" dans son coeur. En 2009, il a ainsi interprété le fameux "Rhapsody In Blue" de George Gershwin avec le pianiste star Lang Lang qui a joué à l’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin mais aussi avec… Metallica. En matière d’éclectisme; Herbie Hancock n’est donc pas seul !

  Dès l’orée des années 60, en rejoignant le quintet de Miles Davis et en publiant le bien nommé "Takin’ Off" sous son nom en 1962 (avec d’emblée "Watermelon Man", toujours parmi ses mélodies les plus populaires), on aurait pu penser que la carrière de Herbie Hancock était mise sur orbite. C’était sans compter sur son incroyable aptitude à se renouveler sans cesse et à explorer de nouveaux rivages lointains.

  Avant d briller sous son propre nom, il a officié dans l’ombre des plus grands comme Miles Davis déjà cité mais aussi Donald Byrd. Ses années Blue Note, du nom du célèbre label de jazz, sont parsemées de rencontres enrichissantes comme celle du trompettiste Freddie Hubbard ou du saxophoniste Dexter Gordon. Rapidement, son carnet d’adresses commence ainsi à ressembler au who’s who du jazz. 

  En parallèle, il a été un le premiers de sa génération à s’intéresser à l’avènement des synthétiseurs puis à être diabolisé par les plusieurs de ses pairs pour avoir enregistré "Future Shock" (1983), un disque carrément electro nourri aux scratches de deejay DXT. "Rock It" produit par Bill Laswell et soutenu par une délirante vidéo signée Godley & Creme, deviendra son plus grand succès avec dans un syle diamétralement différent, son emblématique "Cantaloupe Island" millésimé 1964.

  Herbie Hancock a également signé un nombre impressionnant de musiques de films marquantes. Une des premières sera "Blow-Up" de Michelangelo Antonioni en 1966. Pêle-mêle, citons un peu au hasard des souvenirs, "Colors" de Dennis Hopper (1988), "Harlem Nights" de Eddie Murphy (1989) et la plus belle de toute : "Round Midnight" de Bertrand Tavernier (1986). Il aide ainsi le réalisateur à remporter le César du meilleur film de l’année, l’Oscar de la plus belle musique et même un premier petit rôle aux côtés de François Cluzet et de son ami Dexter Gordon. Il en a même profité pour jouer son premier (petit) rôle devant les caméras...

  Alors qu’il fête aujourd’hui son 85ème anniversaire, Herbie Hancock s’apprête à visiter tous les rands festivals de jazz européens cet été. Increvable Herbie !

Quelques dates à venir :

29 juin : Parvis La Défense - Paris (France)

4 juillet : De Bijloke - Gent Jazz (Belgique) avec aussi e.a. Philip Catherine

11 juillet : Ahoy - Rotterdam (Pays-Bas) avec aussi Branford Marsalis, Avishai Cohen, etc

19 juillet : La pinède - Juan-les-Pins (France)

24 au 26 juillet : Barbican - Londres (Angleterre)

29 juillet : Châpiteau - Marciac (France)

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Herbie Hancock sur la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles (Belgique) pour la tournée "Future Shock" le 20 juin 1984