Elle a vu le jour en 1951 à Akron (USA). La chanteuse des Pretenders fête donc aujourd’hui son 74ème anniversaire
Avec Devo, la ville industrielle de l’Ohio a aussi vu l’émergence d’un des groupes les plus déjantés du rock américain. Mais c’est précisément l’année où ils ont commencé à répandre leurs théories biscornues et leurs sonorités incongrues, en 1973, que Chrissie Hynde choisit pour quitter ce Midwest où elle s’ennuie ferme.
Lectrice férue de l’hebdomadaire musical "New Musical Express" (dans les colonnes duquel elle finira par écrire) et grande amatrice de rock, elle décide de traverser l’Atlantique pour se rapprocher de ses idoles que sont les Beatles, les Rolling Stones ou encore The Kinks (avec le chanteur desquels elle aura une fille au début des années 80). Bien remplie, la vie sentimentale de la chanteuse mériterait peut-être un imposant chapitre mais on se contentera ici de rappeler les six années qu’elle a passées aux côtes de Jim Kerr, le chanteur de Simple Minds. Car après tout, c’est d’abord sa musique qui nous importe ainsi que son engagement pour les droits des animaux et pour PETA.
Avant de finalement former The Pretenders, Chrissie a été obligée d’enchaîner les petits boulots. Mais, comme elle ne fait jamais les choses comme tout le monde, elle accepte un travail de vendeuse (en petite culotte et talons aiguilles) dans la première boutique de la styliste Vivienne Westwood et de Malcolm Mc Laren, l’homme qui tirait les ficelles des Sex Pistols. Avant d’être rebaptisées "World’s End" sur King’s Road, le magasin portait le nom de… "SEX". Impossible d’être plus explicite !
Après d’innombrables expériences sans lendemain, tantôt à Paris, tantôt à Cleveland puis de retour dans la capitale anglaise, la chanteuse finit enfin par réaliser son rêve en formant les Pretenders en 1978 avec le guitariste James Honeyman-Scott, le bassiste Pete Farndon et le batteur Martin Chambers. Sur le tout nouveau label Real Records, elle enregistre d’abord une reprise de "Stop Your Sobbing" des Kinks en janvier 1979 puis, au fil des mois, "Kid" et "Brass In Pocket" qui finira en tête des ventes en Grande-Bretagne. La voie était alors toute tracée pour un premier album éponyme, chef d’oeuvre du rock anglais des 80’s. La suite de l’histoire est malheureusement beaucoup moins rose. Dans la foulée du deuxième album "Pretenders II" en 1981, le bassiste est remercié à cause de son addiction aux drogues tandis que le guitariste meurt inopinément après une absorption de cocaïne. Fin de l’histoire ?
Pas du tout ! 40 ans plus tard, après quelques escapades sous son propre nom (dont l’excellent "Stockholm" en 2014), les Pretenders continuent à brûler les planches aux quatre coins du monde. Pour les avoir applaudi deux fois ces dernières années, je peux vous assurer qu’ils restent une valeur sûre. "Relentles"s sorti en 2023; souvent écrit à la première personne par la passionaria du rock, fait plus qu’entretenir la flamme. Il égrène ses refrains comme un élixir de jouvence électrique. Alors qu'elle a récemment affronté quelques problèmes de santé, notamment au genou en 2024,Chrissie Hynde déclarait en 2016 dans les colonnes du quotidien anglais "The Guardian" :"Je ferai de la musique aussi longtemps que j'en ressentirai l'envie, que je pourrai chanter, tenir une guitare et me tenir debout". Une belle profession de foi !
(Stéphane Soupart - Photo : Etienne Tordoir)
Photo : Chrissie Hynde avec The Pretenders sur le plateau de l’émission Génération 80 à Bruxelles (Belgique) en novembre 1981
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