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Née un 29 mai : Melissa Etheridge, la sincérité de l’intime

parStéphane Soupart
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29 May 2025 12h00
Melissa Etheridge
© Etienne Tordoir

Melissa a vu le jour a Leavenworth au Kansas en 1961

 et, depuis son coming out en 1993, se bat aussi pour les droits des homosexuels

A l’âge où certaines ont encore besoin de leur doudou pour s’endormir, Melissa gratouillait déjà sur une guitare acoustique à l’âge de 7 ans. Tout naturellement, elle est engagée par un groupe de country amateur qu’elle ne quittera que pour entrer au prestigieux Berklee College Of Music de Boston, celui que tous les musiciens rêvent de fréquenter. Elle y passera trois ans avant de vouloir se frotter au monde réel.. Car finalement, la musique est avant tout faite pour être jouée devant un public qui plus est pas toujours conquis d’avance. En écumant les bars de Pasadena à Los Angeles, elle finit par rencontrer des messagers qui vantent son talent. Et c’est vrai que son timbre voix si particulier, quelque part entre Tina Turner et Bonnie Tyler, laisse difficilement indifférent. 

Après avoir frappé en vain à la porte de Olivia Records, un petit label ouvertement lesbien, elle digère ce refus avec quelque difficulté et conserve leur lettre de rejet comme un totem pour continuer à aller de l’avant.  

Elle finira par attirer l’attention de Chris Blackwell, patron du fameux label Island.  Il lui propose rapidement de sortir un premier qui portera simplement son nom. Nous sommes en 1988. Et "Like The Way I Do", un de ses plus grands succès y figure déjà ainsi que le touchant "Bring Me Some Water".

Dès ses débuts, elle impose donc un ton sans compromis, à la fois intime et explosif. « Je n’ai jamais voulu me cacher », confiait-elle dans une interview au "Rolling Stone" en 1993. « Si je chante mes vérités, alors je dois vivre en accord avec elles». Cette honnêteté trouve son point d’orgue public en 1993 lorsqu’elle fait n coming out. Tom Robinson avait certes chanté "Glad To Be Gay" en 1978 déjà (d’ailleurs censuré par la BBC) et Bronski Beat était passé par le sommet des hit-parades depuis belle lurette mais très peu d’artistes féminines revendiquaient alors ouvertement leur homosexualité. 

La même année "Yes I Am", son quatrième album avec des titres comme "Come To My Window" et "I’m The Only One" sera celui de la consécration. 

Au fil des ans, avec seize albums à son actif, Melissa Etheridge mêle toujours carrière artistique et activisme. Elle milite bien entendu pour les droits LGBTQ+ mais aussi pour l’environnement, des combats devenus particulièrement périlleux aux USA depuis l’élection de Trump. Après avoir survécu à un cancer du sein en 2004, elle demande aussi la légalisation du cannabis médical. « La maladie m’a appris que je n’avais pas le temps de vivre à moitié», déclarait-elle au micro d’Oprah Winfrey. «J’ai début recommencé à écrire, chanter, aimer comme si chaque jour comptait double»

Artiste engagée, chanteuse passionnée, Melissa Etheridge reste toujours prête aujourd’hui encore à entamer de nouveaux combats avec une fougue qui semble inextinguible…

Prochains concerts :

16 juin : Royal Concert Hall - Glasgow (Ecosse)

17 juin : Union Chapel - Londres (Angleterre)

21 juin : Blues Village - Grolloo (Pays-Bas)

6 juillet : Volkshaus - Zurich (Suisse)

11 juillet : Sjock Festival - Gierle (Belgique)

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Melissa Etheridge au festival Pinkpop (Pays-Bas) en juin 1990