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Née un 28 avril : Kim Gordon (Sonic Youth), grande prêtresse féministe du rock américain alternatif

parStéphane Soupart
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28 Apr 2025 11h00
Kim Gordon
© Etienne Tordoir

Elle a vu le jour à Rochester dans l’état de New York en alternatif en 1953 et affirme depuis longtemps que les femmes sot des "anarchistes naturelles"

Au cours de ses études aux Beaux-Arts, elle s’intéresse déjà plus aux trublions de l’art contemporain qu’aux artistes à la notoriété établie. Kim Gordon a toujours préféré fureter du côté de la marge plutôt que suivre des voies plus rectilignes. Au début des années 80, son intérêt grandissant pour le rock alternatif est lui aussi marqué par des femmes qui tentent de briser les codes machistes de l’industrie. Aux Etats-Unis, Patti Smith et Lydia Lunch font partie de son univers. Au Royaume-Uni, ce sont les Slits, les Raincoats, Poly Styrene (X-Ray Spex) et, bien entendu, Siouxsie Sioux qui emportent ses suffrages. D'emblée se dévelope ainsi une sororité d'esprit...

  Elle apporte ces références musicales dans ses bagages lorsqu’elle forme l’emblématique Sonic Youth avec Thurston Moore et Lee Ranaldo. Nous sommes en 1981 et pendant trois décennies, son groupe marquera l’histoire du rock avec une bonne quinzaine d’albums parfois abrupts mais toujours sans concessions. Parmi ceux-ci, "Sonic Youth" (1982), "Confusion Is Sex" (1983), "The Whitkey Album" aussi connu sous le titre de "Ciccone Youth" (1988), "Goo" (1990) ou "Dirty" (1992) possèdent leur lot de brûlots brutaux et d’électricité cisaillante qui sont la marque de fabrique du groupe. Lorsque le couple Moore/Gordon se désagrège progressivement, l’histoire du quatuor mythique prend également fin comme le répète Kim Gordon dans son auto-biographie "Girl In A Band" (2015).

  En 2000, elle renoue avec sa passion pour l’art contemporain en signant l’exposition itinérante "Kim’s Bedroom" qui sera notamment présentée au Centre Pompidou à Paris. S’y côtoient ses propres créations et celles d’autres artistes comme Mike Shelley ou Raymond Pettitbon. En 2005 toujours avide de nouvelles expériences, elle apparaît dans "Last Days" de Gus Van Sant, son film sur les derniers mois de la vie de Kurt Cobain (Nirvana). Elle renouveler l’expérience à plusieurs reprises notamment pour le réalisateur français Olivier Assayas. Elle apparaît également dans un épisode de "Gossip Girl" puis notamment dans "Portland". En souvenir sans doute de sa mère qui travaillait dans la mode, elle s’associe un temps à la marque américaine Urban Outfitters puis à la française Surface To Air pour des petites collections capsule.

  Et la musique me direz-vous ? Elle occupe sans doute une place moins primordiale que son travail dans les arts plastiques ou sur les plateaux de tournage. Aux côtés de collaborations parfois anciennes notamment avec Free Kitten, Body/Head et même Yoko Ono, sa production personnelle ne comporte finalement que deux enregistrements dont l’exigeant "The Collective" (2024) en partie inspiré par la nouvelle de l’écrivaine Jennifer Egan "The Candy House". Il a même été nommé par deux fois aux vénérables Grammy Awards. Dans la catégorie Musique Alternative bien évidement !

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Kim Gordon sur la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles (Belgique) le 29 mai 2022