

La chanteuse irlandaise au timbre contralto distinctif a vu le jour près de Dublin en 1958
Quand son père rejoint l’armée britannique, Siobhan, sa mère et ses deux soeurs déménagement d’abord en Angleterre puis en Allemagne. A leur retour en Albion, la jeune-fille rue dans les brancards. Foncièrement rebelle, elle quitte le cocon familial pour découvrir le punk à Londres. Aux côtés de Sara Dallin et Keren Woodward, elle fonde
Bananarama en 1981. Ensemble, elles connaissent quelques années bénies par un chapelet de hits souvent sucrés et toujours insouciants. L’histoire débute doucement avec "Aie A Mwana", sur le petit label Demon Records, une reprise remaniée d’une chanson écrite par le duo belgo-français Roland Kluger et Daniel Vangarde. Une véritable incongruité donc ! Mais dès leur deuxième 45t quelques mois plus tard, "Ain’t What You Do (It’s The Way That You Do It)" en duo avec les Fun Boy Three de Terry Hall, c’est le jackpot en Angleterre, en Irlande, en Belgique et en Hollande. D’autres suivront comme "Really Saying Something" toujours avec Fun Boy Three et "Shy Boy" (1982), "Na Na NHey Hey Kiss Him Goodbye" et "Cruel Summer" (1983), "Robert De Niro’s Waiting" (1984) et, cerise sur le gâteau, "Venus", reprise du groupe de rock hollandais Shocking Blue qui grimpe à la première place des ventes un peu partout en Europe et même aux States. Malgré leur succès populaire, les trois donzelles tiennent fermement les rênes de leurs carrière. Elles n’ont besoin ni des lumières des pontes du business et encore moins d’un manager véreux. Elles sont libres, fières de l’être et le resteront jusqu’au bout !
En 1988, animée par un besoin de respirer un autre air loin de cette pop sophistiquée mais répétitive, Siobhan Fahey quitte Bananarama pour rapidement donner naissance à un ambitieux nouveau projet solo. D’abord toute seule puis avec la complicité de Marcella Detroit, Shakespears Sister enregistre deux albums fabuleux "Sacred Heart" (1989) et surtout "Hormonnally ours" (1992). Le morceau "Stay" reste en tête des ventes au Royaume-Uni pendant rien moins que huit semaines !
La suite de sa carrière est moins triomphale. Des tensions persistantes la conduisent à se séparer de Marcella et d’interminables chamailleries juridiques empêchent la sortie de "#3" jusqu’en 2004. Siobhan a aussi vécu une sérieuse dépression avant de retrouver la force de reprendre la plume pour enregistrer "Songs From The Red Room", autoproduit sur son propre label SF Records. Elle se réconcilie également avec son passé en acceptant de retrouver Sara et Keren au sein de Bananarama en 2017 après 30 ans de bisbrouilles.
Peu après, elle renoue finalement avec Marcella Detroit lors de sessions, dans le désert s’il vous plaît, dont le résultat se fait toujours attendre cependant. Si Siobhan n’a pas dit son dernier mot, on ne sait donc pas encore quelle direction elle prendra. Ni quand…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Siobhan Fahey abec Bananarama pour l’émission Génération 80 de la RTBf à Bruxelles (Belgique) en mai 1982






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