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Né un 9 septembre: Dave Stewart, alchimiste pop et architecte de Eurythmics

parStéphane Soupart
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09 Sep 2025 10h00
Dave Stewart
© Etienne Tordoir

Dave Stewart a vu le jour en 1952 à Sunderland, dans le nord de l’Angleterre. Touche-à-tout de génie et guitariste émérite, il a aussi produit d’innombrables artistes. Et non des moindres !

Dans son adolescence, Dave Stewart caressait le désir de jouer au football avec les meilleurs et peut-être même de porter la Coupe d’Europe à la maison mais un grave accident en décide autrement. Une très mauvaise fracture du pied l’oblige à une longue immobilisation. Pendant sa convalescence, il apprend seul les rudiments de la guitare et se découvre ainsi une nouvelle passion. Et un indéniable talent jusque là bien caché… 

Dès les années 1970, il fonde The Longdancer, son premier groupe inspiré par le folk-rock avec lequel il part en tournée en Europe. Coup du sort, un autre accident de la route cette fois en Allemagn, le conduit à l’hôpital pendant plusieurs semaines. Les poumons sont touchés. Dave Stewart est donc un miraculé et, sans exagération excessive, on peut affirmer que c’est en grande partie sa rencontre avec Annie Lennox en octobre 1976 qui l'a sauvé. Bien que déjà marié, Dave tombe immédiatement sous son charme et ils vivront une relation professionnelle autant qu’émotionnelle pendant quelques années avec leur premier groupe The Tourists puis aux débuts de Eurythmics en 1980. 

Le groupe devient rapidement une machine à succès planétaire avec des titres comme "Never Gonna Cry Again" (1981) pour amorcer doucement le mouvement, "Love Is A Stranger" (1982) puis, coup sur coup, "Sweet Dreams (Are Made Of This)" en 1983, "Here Comes The Rain Again" et "Sexcrime (Nineteen Eighty Four)" en 1984 ou encore "There Must Be An Angel (Playing With My Heart)" en 1985. En huit albums d’une collaboration qui se délite progressivement, Stewart et Lennox deviennent des icônes d’une new wave qui oscille entre pop et rock.

Lorsque l’aventure Eurythmics marque une pause après l’album "We Two Are One" (1989), Stewart se réinvente en producteur insatiable. On parle alors de lui comme d’un "workaholic", un assoiffé de travail. Tantôt comme producteur, tantôt comme guitariste invité (et souvent même les deux à la fois), il collabore avec U2, Tom Petty & The Heartbreakers, Mick Jagger, Bob Dylan, Sinead O’Connor, Cary Simon, lSpice Girls Geri Haliwell, Gwen Stefani, Bob Geldof (Boomtown Rats), Ringo Starr (ancien batteur des Beatles) et même la star du rock russe Boris Grebenshikov pour "Radio Silence" (1989), son premier album en anglais. Impressionnant palmarès s’il en est !

Toujours avide de nouvelles expériences, il s’investit dans une multitude de projets: The Spiritual Cowboys (1990) et Vegas (avec Terry Hall des Specials) et, dans son temps libre, quelques musiques de films comme" Lily Was Here". En 2017, s’entourant de voix famines comme il a toujours pris plaisir à le faire (Alison Krauss, Joss Stone et même Stevie Nicks), il prend le chemin du Tennessee pour rendre hommage à la musique country sur "Nashville Sessions : The Duets Vol. 1" dont le deuxième chapitre reste jusqu’à présent dans les limbes. Et Récemment, après avoir emmené sa fille Kayla en tournée, il vient d’enregistrer "Dave Does Dylan" en hommage au seul chanteur également détenteur d’un prix Nobel de littérature. Rien besoin de plus que sa voix et sa guitare acoustique…

Au début des années 90, je lui demandais s’il n’avait pas envie parfois de lever le pied et prendre quelques vacances. Sans grande surprise, il m’a répondu ceci : "Je ne me suis jamais posé cette question. Jamais ! La raison est simple. Je suis constamment en mouvement, en train d'exprimenter dans de nouveaux domaines, de creuser dans des directions inexplorées pour moi du moins. C'est le moteur de l'enthousiasme. J'ai découvert la photographie et je me suis investi dans le cinéma. Quand je retrouve ma guitare, je suis réellement émoustillé. Parfois, je ne touche pas cette satanée six cordes pendant plus de trois semaines et elle me manque alors terriblement". Plus de trois décennies se sont écoulée et rien n’a probablement changé dans son esprit. D'ailleurs, sur "Dave Sings Dylan" (2024), il a notamment choisi de mettre "Forever Young" en avant. Et s’il fête aujourd’hui son 73ème anniversaire, on peut affirmer que ce refrain lui colle à la peau…

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Dave Stewart avec les Spiritual Cowboys sur la scène de l’Ancienne Belgique le 7 novembre 1991