Né un 9 septembre: Claude Nougaro, le chanteur qui fait "jazzer" les mots

Claude Nougaro a vu le jour 1929 à Toulouse. Il a toujours jonglé avec les mots comme s’ils étaient des notes sur une partition

Il utilisé sa voix, son accent et ses roulements de R comme un instrument singulier. Fils d’un chanteur d’opéra, baryton s’il vous plaît, et d’une professeure de piano d’origine italienne. Difficile grandir sur un terreau moins propice à la musique que celui-là. Ses parents et plus encore ses grands-parents qui se charge de son éducation lui apprennent cependant que celle-ci, talent inné ou pas, exige également rigueur et obstination. Mais, d’une certaine manière, ce sont d’abord les mots, leur musicalité et leurs allitérations qui le préoccupent. Il est amusant d’imaginer qu’il essayait déjà d’insuffler une musicalité à ses premiers articles dans une gazette de Vichy ou de Constantine après son service militaire.

Il débute sa carrière en écrivant quelques rengaines pour Marcel Amont ou Philippe Clay mais c’est une rencontre avec Georges Brassens, autre poète de la chanson, qui le marque de manière indélébile.

Lorsqu’il  tente sa chance dans les cabarets, il commence d’abord par réciter ses poèmes au Lapin Agile à Montmartre en récitant ses poèmes. Sans grand succès. Mais il ne résiste pas très longtemps à la note bleue du jazz ("Le jazz et la java", "Armstrong") pas plus qu’aux rythmes latino ("Bidonville" aux accents sociaux), quelques effluves africaines et un rock presque funk y avec l’album "Nougayork", son plus grand succès populaire enregistré dans la Grosse Pomme. avec notamment Philippe Saisse (notamment responsable des superbes arrangements) , le bassiste Mark Egan et le guitariste de Chic Nile Rodgers.

Poète certes, Nougaro a toujours apprécié aussi une forme d’humour ainsi que d’acrobatiques allitérations sans oublier un accent social avec, par exemple, "Il y avait une ville". Entre la tendresse à fleur de peau de "Cécile" (dédié à sa fille) et l’éruption volcanique de "Nougayork", le chanteur s’avère surtout inclassable. En arborant toujours un petit sourire malicieux…

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Portrait de Claude Nougaro à Bruxelles (Belgique) en 1987